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L’INTERACTION VILLE - EQUIPEMENT EN VILLE NOUVELLE - RECEPTION ET ADAPTATION DE LA FORMULE DE L’EQUIPEMENT SOCIO-CULTUREL INTEGRE Rapportfinal – Septembre 2005CHAPITRE IL’équipement intégré, en tant que principe innovant dûment répertorié et recommandé par lescommissions du VI ème Plan interpelle la plupart des niveaux de décision engagés dans la planification desvilles nouvelles. A l’apogée de l’engouement pour la formule c'est-à-dire autour de l’année 1973, on peutconsidérer que la plupart des acteurs se sentent concernés et mobilisés, les acteurs centraux au niveaudes ministères ou du Secrétariat Général aux Villes Nouvelles et les acteurs locaux, au niveau des EPAmais aussi des collectivités, des associations, des professionnels de l’éducation et de l’animation.Avant d’aborder en détail les effets de cette mobilisation sur le plan des activités de programmation et deconception des équipements collectifs, il nous a semblé nécessaire de dresser en préambule unpanorama des principaux acteurs donnant corps au caractère interdisciplinaire et transversal de laformule en ville nouvelle.I.1 – Une mobilisation au niveau central:I.1.1 – La Fondation pour le développement culturelA tout seigneur tout honneur, c’est avec Paul Chaslin et Augustin Girard que nous débutons cepanorama des acteurs « transversaux ». Suite à l’expérience du CEC de Yerres, ces derniers ont montéune association qu’on qualifierait aujourd’hui volontiers de lobbying, la « Fondation pour le développementculturel » dont l’objet principal est la promotion de la formule de l’équipement intégré. Les villes nouvellesapparaissent d’emblée comme le territoire idéal de développement du procédé et Paul Chaslin, aidéd’Augustin Girard et aussi de Paul Delouvrier dont il est très proche, s’efforce de se poser commepartenaire incontournable dans la production de ce type d’équipement 10 . Pour ce faire, la Fondation pourle Développement Culturel va se doter en 1969 d’un bureau d’étude dénommé l’ARESC (Atelier deRecherche sur les Equipements Socio-Culturels) puis l’AREA (Atelier de Recherche Sur lesEquipements et l’Animation) ayant pour vocation les études préliminaires de programmation etd’implantation d’équipements intégrés.Ayant déjà eu l’occasion d’exposer par ailleurs la composition et l’action de ce bureau d’étude dont lefait d’arme principal est la programmation en 1969 du CEC de Istres 11 , nous nous contenterons desouligner ici les principaux engagements en ville nouvelle.Certains membres de l’AREA, comme Pierre Riboulet ou Jean Ader, vont être en effet directementimpliqués dans la planification et la réalisation d’équipements en ville nouvelle. Jean Ader en particulierapparaît comme le personnage central dans la diffusion de la bonne parole sur l’équipement intégré etsur l’ouverture de l’école en ville nouvelle. On le retrouve à Evry et à Marne-la-Vallée dans lesnégociations pour faire de ces agglomérations des terrains expérimentaux de l’Education Nationale.A côté de la programmation du CEC de Istres dont le démarrage est en fait antérieur à la mise en placede la ville nouvelle des rives de l’Etang de Berre , les trois premières « missions » de l’AREA en villenouvelle présentées dans une plaquette publiée en 1970 12 sont une étude critique sur « l’Agora » de laville nouvelle d’Evry, une étude sur la programmation des équipements scolaires, sportifs et socioculturelsprévus dans le quartier EVRY I, une analyse critique du programme des équipements établi parla Mission d’Aménagement de la ville nouvelle de la Vallée de la Marne pour trois quartiers (Noisy-Est,Noisiel-Torcy, Champ-Noisiel) analyse suivie d’une refonte de la programmation.L’équipe de la Fondation pour le Développement Culturel va aussi réaliser une proposition de programmepour les équipements scolaires, sportifs et socio-culturels du centre de quartier d’Elancourt-Maurepas 13 .10 Jacques Mullender dans l’interview qu’il nous a accordé évoque cette tentative de Paul Chaslin et aussi la défiance qu’ellepouvait susciter dans le monde de l’administration. Interview de Jacques Mullender, 15 octobre 2004, annexe 02, p 105.11 Outre P. Chaslin et A. Girard, les membres actifs de l’AREA qui vont se réunir très régulièrement (une à deux fois parsemaine pendant environ deux ans) sont les suivants : Michèle Legendre sociologue, Marc Netter directeur de la Maison de laCulture du Havre très impliqué dans la réflexion sur l’évolution de l’Action Culturelle (programmation de la maison de la culture« éclatée » du Havre), Joseph Belmont et Pierre Riboulet, architectes, et enfin Jean Ader, artisan infatigable durapprochement entre l’Education Nationale et les Affaires Culturelles Voir A. Korganow, « L’équipement socio-culturel,trajectoire architecturale d’un type contrarié d’édifice public à l’ère des loisirs (1936 - 1975) ».Th. de 3ème cyclede l’Université de Paris 8, mai 2003, p 243-245.12 AREA (atelier de recherche sur les équipements et l’animation), « bâtir des villes vivantes pour aujourd’hui etdemain », brochure de la Fondation pour le développement culturel, Paris, 1970. [bibliothèque du DEP]13 « Ville Nouvelle de Trappes », proposition de programme pour les équipements scolaires, sportifs et socioculturelsdu centre de quartier d’Elancourt-Maurepas. Fondation pour le développement culturel, décembre 1970.11