L’INTERACTION VILLE - EQUIPEMENT EN VILLE NOUVELLE - RECEPTION ET ADAPTATION DE LA FORMULE DE L’EQUIPEMENT SOCIO-CULTUREL INTEGRE Rapportfinal - Septembre 2005CONCLUSIONUne évolution politique et administrativeDe manière diachronique, l’id<strong>en</strong>tification d’équipem<strong>en</strong>ts intégrés <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxième ou <strong>de</strong> troisième générationappréh<strong>en</strong>dée à partir <strong>de</strong>s expéri<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> Marne-la-Vallée (quartier du Luzard), <strong>de</strong> l’Isle d’Abeau (quartier<strong>de</strong> St Bonnet), <strong>de</strong> Cergy-Pontoise (quartier <strong>de</strong> Cergy-Puiseux) a permis <strong>de</strong> mettre <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce plusieursévolutions significatives dans la planification <strong>de</strong>s équipem<strong>en</strong>ts socio-culturels. A partir <strong>de</strong> 1976 et <strong>de</strong>l’<strong>en</strong>trée <strong>en</strong> lice du programme d’Action Prioritaire du VII ème Plan, on a pu ainsi examiner le processusd’implication <strong>de</strong>s collectivités et <strong>en</strong> particulier <strong>de</strong>s Syndicats Communautaires d’Agglomération dans lapolitique d’animation, et examiner l’évolution <strong>de</strong> l’approche <strong>de</strong>s questions <strong>de</strong> regroupem<strong>en</strong>t et <strong>de</strong>coordination <strong>de</strong>s équipem<strong>en</strong>ts face à la montée <strong>en</strong> puissance <strong>de</strong>s préoccupations communales sur lagestion <strong>de</strong> ces équipem<strong>en</strong>ts, et face à la montée <strong>en</strong> puissance <strong>de</strong> la problématique du réseau socioculturelcomme <strong>nouvelle</strong> <strong>en</strong>tité programmatique globalisante à l’échelle d’un quartier.Une évolution <strong>de</strong>s théories urbaines et architecturaleL’hypothèse d’une production spécifique d’équipem<strong>en</strong>ts intégrés <strong>en</strong> <strong>ville</strong> <strong>nouvelle</strong> nous a conduit <strong>en</strong>fin ànous p<strong>en</strong>cher sur la confrontation <strong>en</strong>tre l’approche sociologique <strong>de</strong>s besoins sociaux, éducatifs etculturels <strong>en</strong> <strong>ville</strong> <strong>nouvelle</strong> et l’évolution <strong>de</strong>s principes dominants <strong>de</strong> conception urbanistique etarchitecturale.L’exploitation du principe <strong>de</strong> regroupem<strong>en</strong>t physique <strong>de</strong>s équipem<strong>en</strong>ts contribue à faire <strong>de</strong>s <strong>en</strong>semblesintégrés un terrain privilégié <strong>de</strong> confrontation <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux t<strong>en</strong>dances opposées <strong>de</strong> l’architectureurbaine, d’un côté le discours initial sur la polyval<strong>en</strong>ce, la banalisation <strong>de</strong>s locaux, appuyé par une visionanti-monum<strong>en</strong>tale et organiciste du «tissu vernaculaire » et <strong>de</strong> l’autre la montée <strong>en</strong> puissance dudiscours réhabilitant les formes traditionnelles <strong>de</strong> la <strong>ville</strong> (le retour <strong>de</strong> l’îlot) et l’impact symbolique <strong>de</strong>l’édifice public.La valorisation du corpus <strong>de</strong>s maisons <strong>de</strong> quartier , nous a permis d’appréh<strong>en</strong><strong>de</strong>r les <strong>en</strong>jeuxarchitecturaux associées à cette confrontation :- un <strong>en</strong>jeu <strong>de</strong> transition <strong>en</strong>tre l’univers diffus à petite échelle <strong>de</strong> l’habitat individuel et l’univers formaliséet imposant du c<strong>en</strong>tre- un <strong>en</strong>jeu <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> l’unité et <strong>de</strong> la diversité <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>tité « quartier » (thème <strong>de</strong> lafragm<strong>en</strong>tation).- un <strong>en</strong>jeu d’<strong>en</strong>racinem<strong>en</strong>t à travers une architecture capable <strong>de</strong> réunir à la fois les vertus <strong>de</strong> la valeursymbolique <strong>de</strong> l’édifice public dans un contexte marqué par la s<strong>en</strong>sibilité croissante àl’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t (d’où le succès <strong>de</strong>s fermes ) et les vertus <strong>de</strong> la polyval<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s espaces.Face à ces problématiques qui prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t un pot<strong>en</strong>tiel certain d’inv<strong>en</strong>tion architecturale et urbaine, ondoit mettre <strong>en</strong> regard le manque atavique <strong>de</strong> moy<strong>en</strong>s dégagé pour le domaine socioculturel, lequel estaujourd’hui r<strong>en</strong>du à son statut traditionnel <strong>de</strong> par<strong>en</strong>t pauvre <strong>de</strong>s politiques publiques. On doit mettre <strong>en</strong>regard aussi le poids <strong>de</strong>s normes auxquelles sont corrélés les financem<strong>en</strong>ts, les fameuses normesréactualisées <strong>en</strong> 1968 par l’IAURP puis bi<strong>en</strong> vite relayées par les normes <strong>de</strong>s ZAC qui s’impos<strong>en</strong>t dansles <strong>ville</strong>s <strong>nouvelle</strong>s pour définir les besoins à planifier dans le cadre <strong>de</strong>s plans successifs.POURSUIVE L’INVESTIGATIONAu bout du compte, et bi<strong>en</strong> qu’ils se soi<strong>en</strong>t rarem<strong>en</strong>t traduits par <strong>de</strong>s réalisations architecturales trèsconvaincantes, les avatars <strong>de</strong> l’équipem<strong>en</strong>t intégré <strong>en</strong> <strong>ville</strong> <strong>nouvelle</strong>, sous <strong>de</strong>s formes adaptées,transformées, simplifiées, confrontés à <strong>de</strong>s exig<strong>en</strong>ces souv<strong>en</strong>t contradictoires, pos<strong>en</strong>t un certain nombre<strong>de</strong> questions qui ont toujours leur pertin<strong>en</strong>ce dans le contexte actuel.L’approche d’une notion idéologique :L’intégration comme mot clé, comme notion idéologique touchant <strong>de</strong> nombreux domaines d’action autour<strong>de</strong> laquelle s’organise l’action <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts acteurs (Etat et collectivité, chercheurs, professionnels) etcomme notion s<strong>en</strong>sible à l’effet <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>, apparaît bi<strong>en</strong> comme une donnée éminemm<strong>en</strong>tcontemporaine. Il serait intéressant <strong>de</strong> la comparer, au niveau <strong>de</strong> l’ampleur <strong>de</strong> la mobilisation, au niveau<strong>de</strong> son « fonctionnem<strong>en</strong>t » et <strong>de</strong> ses effets avec <strong>de</strong>s notions ultérieures articulant objectifs socioéconomiqueset pratiques d’aménagem<strong>en</strong>t. Dans ce registre, la plus manifeste aujourd’hui estcertainem<strong>en</strong>t celle <strong>de</strong> « développem<strong>en</strong>t durable ».Le <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ir d’une certaine activité <strong>de</strong> programmation128
L’INTERACTION VILLE - EQUIPEMENT EN VILLE NOUVELLE - RECEPTION ET ADAPTATION DE LA FORMULE DE L’EQUIPEMENT SOCIO-CULTUREL INTEGRE Rapportfinal - Septembre 2005CONCLUSIONL’approche globale <strong>de</strong>s <strong>en</strong>jeux urbains, les conditions <strong>de</strong> montage financier et administratif complexes etincertaines, la multiplication <strong>de</strong>s interlocuteurs et le bon usage <strong>de</strong> la concertation, une approche <strong>de</strong>sproblèmes requérrant plusieurs domaines <strong>de</strong> compét<strong>en</strong>ce, tous ces points soulevés notamm<strong>en</strong>t parl’expéri<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la programmation <strong>de</strong>s équipem<strong>en</strong>ts intégrés auxquels ont fait face les équipesd’aménageurs <strong>de</strong>s <strong>ville</strong>s <strong>nouvelle</strong>s font partie aujourd’hui du paysage habituel dans le domaine <strong>de</strong>sprojets urbains <strong>en</strong> général, ou dans celui <strong>de</strong> la politique <strong>de</strong> la <strong>ville</strong>. L’expéri<strong>en</strong>ce mise à jour <strong>de</strong>s <strong>ville</strong>s<strong>nouvelle</strong>s doit permettre d’interroger les réponses apportées aujourd’hui <strong>en</strong> terme d’organisation <strong>de</strong>séquipes et <strong>en</strong> terme <strong>de</strong> métho<strong>de</strong> pour susciter <strong>de</strong>s propositions novatricesUn épiso<strong>de</strong> d’une histoire contemporaine <strong>de</strong> l’édifice public qui reste à écrire:L’étu<strong>de</strong> a montré que l’exploitation <strong>en</strong> <strong>ville</strong> <strong>nouvelle</strong> <strong>de</strong> la formule <strong>de</strong> l’équipem<strong>en</strong>t intégré conduitfinalem<strong>en</strong>t à interroger les <strong>de</strong>ux thématiques principales du r<strong>en</strong>ouveau <strong>de</strong> l’édifice public telles qu’ellessont énoncées notamm<strong>en</strong>t par la Mission Interministérielle pour la Qualité <strong>de</strong>s Constructions Publiques.Il s’agit <strong>en</strong> premier lieu d’une réflexion sur le programme, sur la capacité <strong>de</strong> ce programme à pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong>compte et à répondre aux att<strong>en</strong>tes <strong>de</strong> la population. Il s’agit <strong>en</strong>suite d’une réflexion sur l’expressivité etsur l’impact monum<strong>en</strong>tal <strong>de</strong> l’édifice public, c’est-à-dire sur sa valeur symbolique dans la <strong>ville</strong>.Au <strong>de</strong>là d’une problématique cantonnée aux <strong>en</strong>jeux éducatifs, la recherche nous invite à situer laproduction d’équipem<strong>en</strong>ts intégrés comme un épiso<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’histoire <strong>de</strong>s équipem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> la <strong>ville</strong> mo<strong>de</strong>rne,<strong>de</strong> la métropole <strong>de</strong>puis le XIX ème siècle. Les gares, les grands hôtels et les grands magasins d’un côté,les maisons du peuple <strong>de</strong> l’autre ont été <strong>en</strong> effet dès le XIX ème <strong>de</strong>s programmes complexes associant <strong>de</strong>multiples activités et <strong>de</strong>s <strong>en</strong>jeux d’id<strong>en</strong>tité pour les <strong>ville</strong>s. La notion d’équipem<strong>en</strong>t complexe oud’équipem<strong>en</strong>t multifonctionnel dérivée <strong>de</strong> ces exemples, intervi<strong>en</strong>t sur <strong>de</strong>ux niveaux, au niveau <strong>de</strong>sinteractions avec l’espace public et aux niveaux <strong>de</strong> la prise <strong>en</strong> compte <strong>de</strong>s besoins nouveaux <strong>de</strong>spopulations urbaines.Les possibilités d’association activités et intérêts privés/ activités et intérêts publics, ou bi<strong>en</strong>l’opportunité du regroupem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s services dans un équipem<strong>en</strong>t unitaire sont <strong>de</strong>s questions qui rest<strong>en</strong>taujourd’hui d’actualité, que ce soit dans le cadre <strong>de</strong> la politique <strong>de</strong> développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s quartiers ou danscelui <strong>de</strong> l’élaboration <strong>de</strong> grands équipem<strong>en</strong>ts fédérateurs.129