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L’INTERACTION VILLE - EQUIPEMENT EN VILLE NOUVELLE - RECEPTION ET ADAPTATION DE LA FORMULE DE L’EQUIPEMENT SOCIO-CULTUREL INTEGRE Rapportfinal - Septembre 2005CHAPITRE IIItranché étaient chacune pourvues d’appuis solides dans le domaine de la programmation et dans celuide la coordination des services. Du côté du projet EUREVRY, l’AUA s’est adjoint pour traiter cettequestion, les services d’une équipe grenobloise, le GAP, Groupe d’Architecture et Pédagogie deGrenoble. Quant à l’équipe lauréate de l’UCY, le soutien est encore plus significatif au point que l’on peuttabler sans risque sur le rôle important de ce soutien dans le succès de l’équipe. Vont ainsi apporter leurconcours Jean Ader en tant pédagogue spécialisé dans la programmation des équipements scolaires etdes équipements intégrés, et la SCOOPER pour les études socio-économiques (avec Gérard Héliot). Acela il faut ajouter l’implication de la SCAU dont les membres (Autran, Greber, Macary et Zublena) sontpar ailleurs impliqués dans l’aventure de Marne-la-Vallée 246 . Si l’on tient compte du fait que GérardThurnauer était membre du Jury ainsi que Joseph Belmont (qui fait partie à l’époque avec Jean Ader etPierre Riboulet, comme on l’a vu précédemment, du bureau d’étude l’AREA créé par Paul Chaslin etAugustin Girard) on peut raisonnablement penser que le volet «équipements intégrés » de l’équipelauréate était particulièrement en phase avec les attentes des demandeurs !Comme on pouvait s’y attendre, l’équipe du projet UCY est identifiée comme l’équipe accordant le plusd’importance à ces questions non seulement pour la stature de la composante sciences humaines deson équipe mais aussi pour le renversement d’approche de la question de la forme urbaine, pensée nonplus à partir du plein c’est-à-dire du logement mais au contraire à partir du vide c’est-à-dire des espacesurbains et des équipements. L’UCY « déclare s’intéresser avant tout à la sculpture en creux de l’espacede la vie urbaine qu’il nomme « espace public » en donnant à ce terme un sens très large puisque leséquipements en font partie intégrante. Ils sont considérés comme le prolongement couvert et clos, àusage plus ou moins spécialisé des espaces publics extérieurs » 247 .Cette puissance de feu de l’équipe UCY se manifeste au niveau de l’organisation urbanistique deséquipements, elle se manifeste aussi dans l’architecturation de ces équipements, en particulier dans ladéfinition des espaces scolaires. On retrouve à ce niveau les préconisations de Jean Ader faites pour leséquipements du quartier de l’Arlequin à la Villeneuve et pour le CEC d’Istres, en particulier l’organisationdu collège en « maisons » qui sont autant d’unités de vie sociale associant aux salles de classes desespaces de lieu de vie (coins réunion, documentation, etc.).Autour du projet UCY se noue ainsi sur le sujet des équipements intégrés un lien de personnes entreMacary, Ader et Héliot et un lien théorique entre l’expérience du Vaudreuil, celle d’Evry et celle deMarne-la-Vallée. On retrouvera d’ailleurs Ader et la SCOOPER impliqués dans la programmation deséquipements à L’Arche-Guédon puis au Luzard. Les graphes et les tableaux à double entrée établis parla SCOOPER pour l’organisation des équipements au Vaudreuil qui sont la signature la plus manifestede la formule initiale de l’équipement intégré, sont exploités significativement dans le dossier deconcours d’UCY pour Evry I comme ils le seront plus tard dans la planification du quartier des Luzards[voir Planche 01].Des concours proches de celui d’Evry, le germe de Ville au Vaudreuil et le centre deST Bonnet le Lac à l’Isle d’Abeau.Ces deux concours ambitieux participent d’une démarche similaire à celle d’Evry I, que ce soit dans ladéfinition des objectifs (concours global accordant une grande importance à la définition deséquipements, recommandations sur l’intégration des équipements, etc.) ou dans les modalitésd’organisation de la consultation (type d’équipes consultées, phases successives et importance descommissions comme vecteur de mobilisation et de confrontation de tous les acteurs engagés dansl’aventure des villes nouvelles).Lancé en juillet 1974, le concours de St Bonnet est très proche dans sa procédure de celui d’Evry(concours associant concepteurs et promoteurs, organisation en plusieurs phases).Comme dans les concours précédents, la conception des équipements tient une grande place avec undiscours similaire sur l’utilité de leur intégration. Cette conception s’accompagne d’un discourssociologique sur le renouveau de la vie sociale : « La conception du rôle des équipements passe, pourles concurrents, par la définition du «style de vie » auquel correspondra le type de ville proposé.Imaginant le programme des regroupements éventuels et les liaisons nécessaires pour animer le quartier246 M. Macary nous a confirmé dans l’interview qu’il nous a accordé avoir travaillé plus particulièrement dans le cadre duconcours sur la question des équipements et il a souligné le lien privilégié noué à l’occasion d’Evry I avec G. Héliot et avec J.Ader.247 Les Cahiers de l’IAURP, n°31, « Analyse comparée des différents projets », p8380
L’INTERACTION VILLE - EQUIPEMENT EN VILLE NOUVELLE - RECEPTION ET ADAPTATION DE LA FORMULE DE L’EQUIPEMENT SOCIO-CULTUREL INTEGRE Rapportfinal - Septembre 2005CHAPITRE IIIde St Bonnet et susciter un déclenchement de systèmes relationnels, les concepteurs devraient se fixercomme objectif l’adaptation des équipements à de nouveaux besoins fonctionnels et la mise en relationde leurs usagers » 248 .L’originalité du concours est certainement la désignation du centre ville comme étant l’enjeu principal etla réflexion sur l’organisation des équipements centraux qui l’accompagne. A la suite des expériencesde Cergy, d’Evry et de Marne-la-Vallée, la réflexion porte sur la manière de « démarrer » le centre et surses possibilités d’évolution ainsi que sur les relations entre ces différentes composantes privées etpubliques, en particulier la place faite au commerce.Le tournant du val Maubuée ou la confrontation entre le discours social del’intégration et l’évolution du discours architectural et urbain.L’originalité du concours des coteaux du val Maubuée qui s’est déroulé sur une longue période (de février1973 à janvier 75) tient d’abord dans son déroulement puisqu’il comprenait plusieurs phases opérant unedistinction assez nette entre l’approche architecturale et l’approche urbanistique et qu’il était organisé demanière à permettre l’expression de jeunes architectes. Une première phase portait en effet sur la celluleet l’immeuble (en tant que procédé constructif), une deuxième sur l’organisation générale des quartiersavec leurs équipements, une troisième enfin sur la mise au point définitive des projets avecl’EPAMARNE. Contrairement aux concours d’Evry, du Vaudreuil et de St Bonnet, les équipes appeléesà concourir dans un premier temps ne comprennent pas les promoteurs. Ceux-ci sont sollicités dans unsecond temps.L’originalité tient aussi dans le caractère directif du concours avec la définition d’un certain nombred’objectifs auxquels se doivent de répondre les équipes. Parmi ceux-ci l’intégration en tant que remiseen cause des principes de séparation des fonctions urbaines figure en bonne place. Le mélange desfonctions urbaines suppose « la flexibilité et la capacité d’évolution des structures construites ».D’autres notions telle que celle de « paysage global » et de « paysage urbain » comme « facteurd’identification et d’appropriation par les habitants » font leur apparition 249 .L’énoncé des objectifs sociaux et culturels est finalement assez succin. Il comporte trois termes, leséquipements, la vie du quartier et l’animation du quartier.L’association des équipements entre eux et vis-à-vis des logements fait partie des recommandations« L’association des équipements entre eux et vis-à-vis des logements (intégration ou juxtaposition)devait être conçue comme un réseau à la taille du quartier, tenant compte des aspects fonctionnels etadministratifs, de leur articulation avec les cheminements et de leur fonction d’animation ».On notera que l’énoncé du concours fait référence à la notion de réseau ainsi qu’à la vie des « groupessociaux particuliers » qui doivent trouver des équipements adaptés. Sous-jacent, il y a l’idée dérivée desthéories du Vaudreuil que l’intégration des équipements n’est qu’une modalité parmi d’autre del’organisation et de la répartition des équipements dans un quartier ou un secteur urbain.On notera enfin que la politique d’animation et les moyens que compte y consacrer l’équipe candidatefont partie des critères de sélection.Les directives du programme de la deuxième phase du concours reprennent et détaillent ces objectifs.L’objectif visé est celui « d’une organisation des locaux offrant des possibilités nouvelles defonctionnement par rapport à un équipement traditionnel. L’accent devait être mis sur les équipementsd’animation du quartier, sur les loisirs, sur l’action éducative continue, sur la rencontre favorisant lacoordination d’activités menées habituellement en parallèle » 250 . L’utilisation des différentes formulesd’équipements intégrés est explicitement recommandée (CLAE, Centre de l’enfance, CEC et maison dequartier). Les liens avec les espaces naturels et notamment les plans d’eau sont aussi encouragés. Leprogramme prévoit ainsi la création d’une « maison du bord de l’eau ».Cet énoncé du concours du val Maubuée s’inscrit donc en droite ligne de celui d’Evry I. S’y manifesteclairement en matière d’équipements l’approche développée par Michel Macary en liaison avec JeanAder et Gérard Héliot à l’Arche-Guédon puis à Evry I 251 .Ainsi, la première phase du concours portait en fait non seulement sur la cellule et le procédé constructifde l’immeuble mais aussi sur la conception des équipements scolaires. Implicitement dans l’énoncé248 « L’Isle d’Abeau Ville Nouvelle, St Bonnet le Lac, consultation d’urbanisme » EPIDA 26 sept 1974, chap. 5,« Objectifs Qualitatifs » [MV 2079/11.VN]249 « le concours des Coteaux de Maubuée », Les Cahiers de l’IAURP, vol 39, mai 1975, p8-9.250 « le concours des Coteaux de Maubuée », Les Cahiers de l’IAURP, vol 39, mai 1975, p27.251 Voir en annexe, interview de M. Macary par A. Korganow le 19/03/200481
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