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L’INTERACTION VILLE - EQUIPEMENT EN VILLE NOUVELLE - RECEPTION ET ADAPTATION DE LA FORMULE DE L’EQUIPEMENT SOCIO-CULTUREL INTEGRE Rapportfinal - Septembre 2005CHAPITRE IIIDans une optique un peu différente de l’assistance technique aux Villes Nouvelles, M.Gruen pourrait être un des experts conseiller de la Préfecture de Région, au même titreque M. Austett, et non plus seulement de l’IAURP. Son intervention se ferait alorsdans le cadre du groupe technique des Villes Nouvelles que vous avez réuni et quipourrait éventuellement accueillir d’autres experts internationaux. Ceci à mon sensapparaîtrait comme plus positif aux mission qui ont la crainte, d’une part, de resterisolées, d’autre part, de se laisser enfermer dans une conception unique. » 292En décembre 1970, un nouveau contrat est signé sous le titre de «Mission de conseil pour lesproblèmes d’urbanisme » sous la responsabilité de Pierre Merlin, Directeur des Etudes de l’IAURP.L’exposé des motifs indique que Gruen sera chargé d’une « mission de conseil pour les problèmesd’urbanisme qui se présentent à la Préfecture de la Région Parisienne, y compris les problèmes descentres des Villes Nouvelles, la planification des villes et le développement de la Région Parisienne. » 293Mais ce changement de nature de la collaboration de Gruen avec l’IAURP ne suffit pas à enrayer ladégradation de la situation. La contestation de la légitimité de Gruen gagne l’Institut lui-même. Ainsi enmars 1971, J. Michel écrit au Préfet Laure pour de lui faire part du résultat de ses discussions avec lesMissions et EPA, l’APUR et Salmon-Legagneur : « [les] entretiens avec M. Gruen n’intéressaient plusgrand monde ». Il lui propose alors de mettre fin à la mission de Gruen pour l’IAURP en faveur decontrats ponctuels 294 . En juin 1971, Pierre Merlin, Directeur des Etudes, commente le dernier rapport deVictor Gruen dans une lettre au Préfet Laure avec des propos encore plus acerbes :« [Le rapport est] très léger et ne correspond ni au volume financier du contrat (d’ailleursexécuté en partie seulement, les Villes Nouvelles et GEP étant las d’entendre M. Gruense répéter d’une séance à l’autre et refusant donc de le recevoir, ce qui n’a pas permisd’organiser les 12 journées de travail prévues). Je pense donc qu’il faut faire cesser cetabus qui dure depuis quatre ans et ne pas renouveler ce contrat. » 295En décembre 1971, Victor Gruen donne une dernière conférence à l’IAURP. Son contrat qui vient àéchéance n’est pas renouvelé à son grand dépit, il tente de persuader l’IAURP de l’intérêt de poursuivrecette collaboration, il se heurte à un refus poli mais net 296 .Si nous regardons l’évolution de la position de Gruen, nous voyons que la situation au sein de l’IAURP etdes missions a rapidement évoluée en quatre ans. Au départ Gruen est employé comme un concepteurde renom non seulement pour la conception des centres commerciaux mais aussi dans la conceptiondes centres urbains en général. Puis peu à peu sa position semble se fragiliser alors que l’hostilité desMissions puis finalement de l’IAURP grandie pour aboutir à la fin de son contrat en 1971. Commentcomprendre cette évolution ? Regardons du côté de l’action de Victor Gruen dans son travail deconsultant pour la conception des CUR des Villes Nouvelles.L’action de Gruen dans la conception des CURQuelle est la réalité de cette « tendance très caractéristique du mode d’urbanisation américain » dontVictor Gruen se ferait le représentant et qui serait la source de la réticence des Missions selon la lettrede Jean Dellus au Préfet Laure du début des années 1970? On serait tenté de penser que Victor Gruen aété le porte-voix univoque des intérêts commerciaux, de la « boite à vendre américaine » comme lanomme Michel Mottez 297 et d’une logique d’urbanisme extensif basé sur l’usage immodéré del’automobile.En fait, il faut fortement nuancer cette idée comme le montre plusieurs de ses interventions auprès del’IAURP et des Missions. Tout d’abord, Gruen amorce durant la seconde moitié des années 1960, unenouvelle période dans sa carrière durant laquelle il critique de plus en plus les défauts du modèle dushopping center. Certes, il s’agit simplement de prendre « la liberté de critiquer [ses] « propresenfants » », mais cette critique ne se limite pas simplement au fait que les centres commerciaux292 Lettre de J. Dellus à Laure, op. cit., p. 2 sqq.293 dossier 4 WIA / 32 « Victor Gruen - Mission de conseil pour les problèmes d’urbanisme », Archives de l’IAURIF, Archivesde la Région Ile-de-France.294 Note J. Michel à Laure, 8 mars 1971 in dossier 4 WIA / 32 « Victor Gruen - Mission de conseil pour les problèmesd’urbanisme », Archives de l’IAURIF, Archives de la Région Ile-de-France.295 Lettre de Pierre Merlin à Laure, 17 juin 1971 in dossier 4 WIA / 32 « Victor Gruen », Archives de l’IAURIF, Archives de laRégion Ile-de-France.296 Lettre de V. Gruen à Alduis, 17 décembre 1971 & lettre d’Alduis à V. Gruen, 27 décembre 1971 in 4 WIA / 32 « VictorGruen - Mission de conseil pour les problèmes d’urbanisme », Archives de l’IAURIF, Archives de la Région Ile-de-France.297 Interview de M. Mottez, annexe 02, p30.96