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L’INTERACTION VILLE - EQUIPEMENT EN VILLE NOUVELLE - RECEPTION ET ADAPTATION DE LA FORMULE DE L’EQUIPEMENT SOCIO-CULTUREL INTEGRE Rapportfinal - Septembre 2005CHAPITRE IIIurbaine. Mais il s’agit aussi de projets de shopping malls urbains comme « Midtown Plaza » àRochester dans l’Etat de New York en 1958. Au début des années 1960, il proposera pourl’aménagement de Welfare Island à New York la construction d’un immense mall clôt pourvu d’unsystème de transport interne. Tous ces projets non réalisés ont comme particularité de présenterdifférentes variations sur le thème du mall en ville : la rue-mall avec Fort Worth, le shopping mall urbainavec Rochester ou le mall-infrastructure de Welfare Island 269 .Ensuite avec les années 1960, une conjoncture nouvelle se développe aux Etats Unis. L’activitéimmobilière connaît aux Etats Unis une croissance soutenue qui permet à certaines sociétés de selancer dans la réalisation de villes nouvelles entières. Face aux limitations imposées par un marché de larénovation urbaine assez contrôlée, le développement de ce nouveau marché urbanistique « privé », quirestera néanmoins limité, va rencontrer l’ambition théorique mêlée d’un pragmatisme économique sansfaille de l’agence Victor Gruen International. Celle-ci s’impose comme un des acteurs majeurs dans lascène urbanistique américaine en concevant à la réalisation une villes en Californie aussitôt célébréecomme un modèle, Valencia dans Orange County 270 . Dans cette ville nouvelle, nous retrouvons uncentre-ville concentrant commerces et équipements articulés autour d’une espace piétonnier qui a toutesles caractéristiques du mall 271 .Enfin, en complément de cette activité urbanistique qui reste néanmoins limitée, Victor Gruen développeune activité théorique tentant d’imposer le mall comme outil urbanistique. Déjà l’ouvrage Shopping TownsUSA se termine sur une ambition clairement affiché dans le titre du chapitre de conclusion qui présenteles projets de Fort Worth et de Rochester : « influence du concept de planification des centrescommerciaux dans d’autres terrains et dans les centres villes. » 272 Cette ambition se porte à une autreéchelle avec la publication en 1964 d’un autre ouvrage dans lequel il développe sa réflexion urbanistique,Heart of Our Cities. Victor Gruen établit alors un lien direct entre les possibilités qu’offrent la formule dumall et les nécessités d’une rénovation des centres de nombreuses villes. L’ouvrage développe l’idéed’une piétonisation généralisée des centres villes afin de retrouver l’urbanité perdue. Cette piétonisationdoit permettre d’éloigner la voiture et de faire des rues et places débarrassées du trafic des espacesrecevant un traitement particulier, un traitement paysager. Sans que cela soit explicitement présentécomme tel, le mall, espace linéaire piéton et paysager, apparaît comme la référence constante. AinsiGruen propose-t-il une véritable « mallisation » des centres anciens pour les sauver et une conceptiondes centres des villes nouvelles sur ce même modèle. Le mall apparaît ainsi comme le modèleurbanistique nouveau correspondant à la société de consommation des années 1960.Comme nous le voyons, Victor Gruen et Larry Smith s’affirment dans les années 1960 nonseulement comme des théoriciens de l’architecture commerciale qui ont affiné considérablement lemodèle du shopping center mais aussi comme des acteurs ayant une grande expérience dans laréalisation de villes nouvelles. C’est à ce double titre que leur nom apparait dans les études de casconcernant la question du commerce et l’urbanisme et les villes nouvelles aux Etats Unis publiées danscahiers de l’IAURP 273 .Les deux modèles opposés de promotion commerciale française: hypermarché avecgalerie marchande contre centre commercial régional (CCR)Parallèlement à la montée en puissance de Victor Gruen et du modèle du mall dans les années 1960, denouveaux acteurs apparaissent au sein du monde de l’urbanisme français : les promoteurscommerciaux. Ces acteurs sont issus de ce que René Péron identifie comme la « secondemodernisation du commerce français » 274 . Cette modernisation est marquée par le retournement complet269 Dans ce dernier cas, comme le fait remarquer Reyner Banham, nous ne sommes pas loin de la figure de la mégastructure.Voir Reyner Banham, Megastructures. Urban Futures of the Recent Past, Londres, Thames and Hudson, 1976, p. 42 &pp. 74-76.270 Pour une présentation de Valencia par son concepteur, voir Victor Gruen, Centers for the Urban Environment. Survival ofthe Cities, New York, Van Nostrand Reinhold, 1973, pp. 112-113.271 Larry Smith & Co participe aussi à l’aventure de ces villes nouvelles privées aux Etats Unis. La firm développe des étudesde faisabilité pour la réalisation de Redwood Shores dans la baie de San Francisco.272 Victor Gruen & Larry Smith, op. cit., pp. 265-273.273 Voir « Centre commercial périphérique aux USA : un exemple, Northland (Michigan) », Cahiers de l’IAURP vol. 10, 1968 etla présentation de Valencia et de Redwood Shores dans « Urbanisme aux USA : Planification régionale des métropoles, villesnouvelles, aménagement et rénovation des villes », Cahiers de l’IAURP vol. 15, 1969.274 Sur la modernisation du commerce en France voir René Péron, La Fin des vitrines. Des temples de la consommationaux usines à vendre, Cachan, Editions de l’ENS – Cachan, 1993.88