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L’INTERACTION VILLE - EQUIPEMENT EN VILLE NOUVELLE - RECEPTION ET ADAPTATION DE LA FORMULE DE L’EQUIPEMENT SOCIO-CULTUREL INTEGRE Rapportfinal - Septembre 2005CHAPITRE IIIpubliques, le développement de toutes sortes de fonctions sociales et activités degroupe pour tout âge » 303 .On retrouve cette approche dans les comptes-rendus des premières réunions de travail entre Gruen etles Missions :« Monsieur Gruen est très partisan de l’utilisation au maximum de la troisième dimension[…]. Les sous-sols sont réservés aux services, entrepôts, parkings. Les deux ou troispremiers étages (pas plus que pour le bon fonctionnement d’un grand magasin) sontutilisés par les commerces, les services para-commerciaux, les services administratifs…L’habitat occupe les étages supérieurs. » 304En dehors de son action en tant que consultant pour les questions commerciales, VictorGruen tentera d’appliquer ces principes dans les plans des centres d’Evry et de Noisy-le-Grand qu’il rend en mars 1969 aux Missions concernées. Mais lors du dialogue qui présideà l’établissement de ces plans, une divergence forte apparaît entre les Missions et Gruen.Ainsi dans le cas d’Evry, Gruen réagit fortement en janvier 1969 aux orientations que luidemande d’appliquer André Lalande :«A propos de ces paragraphes généraux, je tiens à préciser que j’ai porté la plus grandeattention à tous les arguments exposés par vos collaborateurs et vous-même mais que maposition n’a pas varié ; bien au contraire, nos entretiens et ma première étude générale duprojet ont renforcé mon opinion selon laquelle il n’est pas souhaitable d’appliquer la plupartdes principes retenus dans votre étude. J’essaierai cependant d’en tenir compte, sipossible, au cours de mon étude détaillée.La présente lettre, ainsi que ma lettre du 14 janvier 1969, résume ma position et les seulsprincipes à partir desquels je puis accepter de procéder de manière indépendante à l’étudeque vous me confiez ; j’insiste en effet pour ne pas être lié par des principes auxquels jene puis souscrire.C’est dans cet esprit que je signe le contrat […]. » 305Au-delà de l’aspect théorique du désaccord entre Gruen et les missions, le rejet des propositionsconcrètes de Gruen est alimenté par l’ambiguité de son statut. Cette ambiguïté touche tout à la fois lanature de la mission de Gruen mais aussi ses limites : d’un côté son travail est intermédiaire entreconsulting spécialisé et conception pure et simple, de l’autre l’objet de ce travail oscille constammententre la question des Centres Commerciaux Régionaux proprement dits et celle plus large des CentresUrbains des villes nouvelles.Si on se penche sur les archives, on se rend compte qu’elle est entretenue en fait par l’IAURP qui ne faitpas de choix et reste flou dans les contrats qui le lie à Victor Gruen International. Au contraire du côtédes Missions et de Gruen l’approche semble beaucoup plus simple et opposée.D’un côté Victor Gruen entend clairement ne pas se limiter à un rôle de consultant ne se penchant quesur les centres commerciaux, de l’autre les acteurs des missions veillent jalousement sur leursprérogatives en le cantonnant à un rôle d’expert commercial. Régulièrement, Gruen tente de dépasserles limites qui peuvent lui être imposées. Dans les différentes réunions avec les Missions, c’est plus laquestion des centres villes en général qui est évoquée que celle des centres commerciaux en particulier.De même Gruen insiste dès la première année pour que des questions d’urbanisme général soientabordées dans ces réunions. Avec la commande de plans pour les CUR d’Evry et Noisy-le-Grand, il severra offrir une occasion de dépasser le simple rôle de consultant en réalisant une étude détaillée,quasiment celle d’un concepteur, pour le plan complet du centre. Mais nous avons vu qu’il se heurteradans cet exercice à la volonté des missions d’imposer leur point de vue. Pour ces dernières, il sembledevoir simplement rester un consultant dont l’action doit se réduire aux question d’urbanismecommercial, voire juste être un produit d’appel pour attirer les grands magasins au sein des villesnouvelles, qui, comme nous l’avons vu, vont se montrer de plus en plus réticents à poursuivre l’aventured’une implantation en banlieue 306 .303 « Renaissance d’une ville », p. 4.304 « Remarques formulées par M. V. Gruen lors d’une réunion de travail à Evry, le 28 juin 1967 » in Dossier Victor Gruen,1523/W553, p. 1305 Lettre de Victor Gruen à André Lalande, 27 janvier 1968 in Dossier V. Gruen, 1523/W353, p. 2 sqq.306 Ainsi comme le signale Vincent Fouchier en citant Michel Mottez, « le plan de Victor Gruen n’a pas été suivit d’effet en tantque tel, même s’il eut un rôle important. Il eut comme avantage de catalyser les relations entre la mission d’étude de la villenouvelle et les grands magasins : « il servait de fer de lance pour faire rentrer les grands magasins dans notre urbanité »98