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L’INTERACTION VILLE - EQUIPEMENT EN VILLE NOUVELLE - RECEPTION ET ADAPTATION DE LA FORMULE DE L’EQUIPEMENT SOCIO-CULTUREL INTEGRE Rapportfinal - Septembre 2005CHAPITRE IIIprincipe apparaît le plus développé associant un enjeu de proximité à l’échelle du quartier et un enjeud’animation à l’échelle de l’ensemble de la ville nouvelle.III.1.2 – De l’intégration des fonctions à la notion synthétique de « centre intégré »Au delà de la volonté de concentrer les services et les activités et de les rattacher à l’habitat, l’utilisationde la notion de « centre intégré » va correspondre à une volonté d’optimiser la répartition des fonctionsautour d’un espace extérieur protégé et contrôlé dénommé espace public. Cette notion de « centreintégré » prend valeur de synthèse entre les aspirations urbanistiques et les aspirations d’animation etd’éducation. Intégration des services et structuration de l’espace public, tel est l’enjeu.La démarche correspond initialement à l’application la plus complète de la formule de l’intégration sur lemodèle de la Villeneuve de Grenoble. La méthode entraîne l’éclatement des objets-équipements et larecomposition autour des espaces piétons protégés des différents éléments de programmes. Ladécomposition des programmes s’accorde avec la volonté de traiter un bâti continu et un continuumspatial, elle permet de mieux localiser les activités non seulement entre elles mais aussi par rapport ausite en tenant compte de leur potentiel « d’animation » c’est à dire de leur capacité à accueillir et àréunir des populations différentes. C’est un des principaux intérêts de cette méthode: positionner lesdifférents locaux non pas en fonction de leur programme d’origine mais en fonction de critères urbains outerritoriaux et en fonction d’affinités avec d’autres (selon les critères définis pour la localisation deséquipements du Vaudreuil : induction, répulsion, attraction – voir Planche 01).La démarche d’optimisation de la localisation des différentes fonctions s’organise en général suivantdeux pôles, le pôle urbain, celui de l’espace public animé et le pôle calme de la nature, celui du parc.L’affirmation dans les Villes Nouvelles, à partir de l’expérience de la Villeneuve de Grenoble, du parcurbain comme nouvel équipement à part entière vient enrichir cette problématique de la localisation desfonctions. Les locaux susceptibles d’être fréquentés par plusieurs types de populations sont placéspréférentiellement le long des cheminements principaux c'est à dire tournés vers la rue, tandis que leslocaux réservés à une utilisation exclusive par un certain type de population sont placés en retrait,tournés vers le parc.Tout une gradation peut ainsi être mise en place, très bien explicitée dans les schémas de« ventilation » des locaux du centre de Noisy Est et du centre du quartier 5 de Noisiel -futur centre dequartier de l’Arche Guédon- à Marne la vallée [voir FIG. 13.1 et 13.2]. Ce sont les locaux « extraits desprogrammes traditionnels » c'est à dire les locaux résultant du processus d’intégration, susceptibles deconstituer de nouveaux lieux et de nouveaux services où vont se croiser les populations des différentesinstitutions concernées qui viennent constituer le cœur de ces nouveaux quartiers. Il en est ainsi de la« maison des Arts ménagers » (future «Maison du temps libre ») préconisée par l’ARESC pour lequartier 5 de Noisiel, nouvelle institution regroupant comme on l’a vu les ateliers d’un CES, d’un CET etd’une MJC 224 .Ce double mouvement d’intégration caractérise les « centres intégrés » tels qu’ils sont mis en œuvredans plusieurs villes nouvelles (centre de l’Arche-Guédon à Marne-la-Vallée, centre des 7 mares à Saint-Quentin en Yvelines, centre de quartier des Roches et centre de quartier Servenoble à l’Isle-d’Abeau 225 -voir Planche 13).Le dispositif de « centre de voisinage » étudié par l’architecte Gérard Vincent à Saint-Quentin enYvelines 226 , dont le premier opus exemplaire est celui du centre de quartier des 7 mares à Elancourt-Maurepas, comprend bien ces deux temps de l’intégration :- un regroupement dans des équipements inédits de plusieurs programmes (maison del’enfance, maison pour tous)- un regroupement de ces nouveaux équipements autour d’un espace urbain protégé enfavorisant l’ouverture et l’expansion de ces équipements sur cet « espace public », que ce224 ARESC, « Propositions de programme pour les équipements scolaires, sportifs et socio-culturels du quartier 5 (secteurII) ». Op. cit., p34.225 Voir à ce sujet : « L’Isl e d’Abeau Ville Nouvelle, St Bonnet le Lac Consultation d’Urbanisme », EPIDA, 26 sept.1974.226 Gérard Vincent, Etude Saint-Quentin. « 1- création d’un tissu urbain ; 2- repérage des innovations d’équipementscollectifs à Saint-Quentin en Yvelines ». 2 fascicules (doc. Provisoire), janvier 1979.74
L’INTERACTION VILLE - EQUIPEMENT EN VILLE NOUVELLE - RECEPTION ET ADAPTATION DE LA FORMULE DE L’EQUIPEMENT SOCIO-CULTUREL INTEGRE Rapportfinal - Septembre 2005CHAPITRE IIIsoit au niveau des halls d’accueil, soit au niveau de certains locaux (ouverture des ateliers,du restaurant ou de la salle polyvalente).Fabriquer un espace public protégéTout comme dans le cas de la réalisation de la Galerie de l’Arlequin à Grenoble, la formule du centreintégré devient le vecteur de développement de tout un travail de définition de l’espace piéton. C’est lecas en particulier dans le projet du centre de l’Arche-Guédon ou dans celui du quartier des 7 mares.C’est la constitution de ce savoir-faire que repère Gérard Vincent à Evry puis à St Quentin en Yvelines:« On voit donc comment la notion de centre de voisinage a reçu différentes acceptions, jusqu’à devenirune somme d’expériences de micro-urbanisme variant la relation des équipements de voisinage auxespaces publics de la simple ouverture à l’éclatement. Ce type de programmation s’est précisé dans lesens d’une prise en compte de l’espace public, de son aménagement de détail et du développement desvirtualités ouvertes par l’association de l’espace public et de l’équipement» 227 .Plus que l’enjeu de gestion collective d’un équipement regroupant et associant plusieurs programmes,ce sont les flux, les déplacements générés par l’éclatement des programmes et leur répartition au seindu centre qui finissent par être surtout valorisés dans l’approche urbaine de l’intégration. Dans cetteoptique la notion d’ « espace public » qui s’affirme en ville nouvelle peut recouvrir à la fois l’enjeu detraitement de l’espace extérieur et l’enjeu de traitement des équipements collectifs 228 . C’est laconception qui est défendue par l’équipe UCY lors du concours d’Evry I comme nous le verrons plus loin.Comme le fait remarquer Henri Raymond dans son étude sur les lieux urbains et les équipements socioculturels,la période 60-70 est marquée par le prima accordé à la fonction de sociabilité des équipementssocio-culturels par rapport aux activités (aux services) qu’ils peuvent abriter 229 .La quête de la sociabilité, de l’espace public « animé » et du « brassage social » réunit et confronte lapensée moderne sur la complexité de la ville, sur l’urbanité et la doctrine issue de l’éducation populairedu regroupement et de l’ouverture des activités éducatives et culturelles. La conception de l’équipementsocio-culturel intégré s’articule avec les tentatives de créer de toutes pièces un espace public « animé »,alchimie moderne tentant de remplacer le lent processus des villes anciennes (suivant le principe du« condensateur social »).Comment accélérer les choses dans les villes nouvelles et créer une situation propice d’emblée,« comment accélérer et favoriser le processus qui donnera une vie collective, une « culture » propre àcette création qui rompt brutalement avec le lent développement de la ville ? » 230 .Tel est l’argument central invoqué par l’architecte hollandais Van Klingeren pour justifier la création de« places de villages couvertes » ou « Agoras » dans les villes nouvelles des nouveaux polders (voirinfra.).La paternité de l’idée d’une structure artificielle, structure hybride, à la fois architecture et support d’unnouvel espace public propice au développement de la sociabilité, une structure communautaire et unestructure évolutive pouvant être densifiée, est traditionnellement attribuée en France à Le Corbusier.L’unité radieuse de Marseille avec sa rue intérieure commerçante, son école et son théâtre de plein airen toiture est la référence inaugurale.L’espace de sociabilité mis en place dans l’unité radieuse ne reprend pas les codes et les hiérarchies dutissu urbain traditionnel. C’est un espace nouveau, en dehors des morphologies traditionnelles, pourlequel la référence aux espaces de la ville traditionnelle (la rue) est du registre de la métaphore. C’est unespace exclusivement piéton et c’est un espace architectural. Il en est finalement de même pour lespropositions de centres et de dispositifs propices à l’éclosion d’une vie sociale issus de la contestationpar le Team X des conséquences néfastes de la Charte d’Athènes, lesquels font référence à l’animationdes villes traditionnelles, aux formes traditionnelles de l’espace public, rues et places sans en reprendreles caractères structurels.227 Ibid., p8. Il n’est pas inintéressant de souligner que les premiers centres de voisinage de Saint-Quentin ont été étudiésavec A. Jager de la FFMJC qui s’est illustré dans les années 60 par la promotion d’une architecture de la MJC (il dirigeait lebureau technique de la FFMJC).228 Sur la montée en puissance de la notion d’espace public on se réfèrera utilement à Rautenberg Michel et al. « L’espacepublic en villes nouvelles – Evolution de la notion d’espaces publics à Villeneuve d’Ascq et Vitrolles, Rives del’Etang-de-Berre », Programme interministériel d’histoire et d’évaluation des villes nouvelles françaises, Atelier IV,Laboratoire CLERSE/IFRESI, Lille, juin 2004.229 Henri Raymond, Espace urbain et équipements socio-culturels, op. cit.230 L’action culturelle dans les villes nouvelles - Réflexions préalables à une programmation. Op. cit., p16.75
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