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L’INTERACTION VILLE - EQUIPEMENT EN VILLE NOUVELLE - RECEPTION ET ADAPTATION DE LA FORMULE DE L’EQUIPEMENT SOCIO-CULTUREL INTEGRE Rapportfinal - Septembre 2005CHAPITRE III1973, le concours des coteaux du Val Maubuée en 1974, le concours des maisons de ville à Jouy leMoutier en 1977 et enfin le concours « cœur de ville » de St Quentin en Yvelines en 1981. Hormis leconcours des maisons de ville à Jouy le Moutier, ces concours successifs accordent tous une placeimportante au traitement des équipements dans l’organisation urbaine. A travers leur énoncé successifpeut se lire l’évolution de l’impact du principe d’intégration des équipements.A ces concours organisés dans les villes nouvelles de la Région Parisienne, il faudrait ajouter les grandsconcours lancés dans les villes nouvelles de Province tels que le concours du germe de ville auVaudreuil (programme expérimental de 5000 logements + équipements) lancé en 1971 ou encore la« consultation d’urbanisme pour St Bonnet-le-Lac » lancée à l’Isle-d’Abeau en juillet 1974.Villetaneuse ou la mise en place du discours urbanistique sur l’intégrationOrganisé en mai 1966, conjointement par le ministère de l’Education Nationale et le District de la RégionParisienne, le «concours d’idée pour l’aménagement de la plaine de Villetaneuse, Deuil la Barre etMontmagny comportant un ensemble urbain et universitaire » place d’emblée la question de l’imbricationet de l’utilisation conjointe des équipements scolaires et « civils » comme un des enjeux principauxd’organisation des centres urbains. La place faite à la notion d’intégration est déjà très importante dansle concours de Villetaneuse en 1966, ce qui atteste de la valeur urbanistique de la notion, avant mêmequ’elle soit mise en valeur dans le domaine de l’action sociale, éducative et culturelle.La plupart des principes d’organisation urbaine développés dans les villes nouvelles sont déjà présentsdans ce concours, que ce soit l’importance structurelle apportée au parc urbain, l’importance destransports en commun, l’organisation des cheminements piéton, l’imbrication des programmes dans lecentre ou encore l’importance accordée aux capacités d’évolution et d’extension des aménagements.La nécessité d’intégrer l’université à la ville, le thème du sol artificiel, de la plate forme mégastructurelleréunissant la ville et l’université tels qu’ils ont pu être formalisés au début des années 60 par lesarchitectes du team X sont mis en avant dès l’énoncé du programme [voir FIG. 08.1] . Le « tissuuniversitaire » est ainsi défini en des termes illustrant un exemple parfait d’énoncé de l’utopiemégastructurelle qui accompagne la notion d’intégration urbaine : « Une plate-forme unique et continueconstruite par des procédés industriels de préfabrication lourde, couvre la totalité des surfaces affectéesà l’enseignement ainsi que la zone centrale. Ce sol artificiel renferme les réseaux, arrivées et départs defluides, galeries techniques, dépôts, etc.. Le niveau sous cette dalle est affecté à la circulation et austationnement des voitures. Les bâtiments universitaires proprement dits sont des constructionsentièrement préfabriquées et transformables édifiées sur cette plate-forme et susceptibles de suivre desprogrammes d’utilisation en évolution constante (…) 241 .Un certain nombre des participant à ce concours vont participer ultérieurement à l’aventure des villesnouvelles, tel l’ingénieur Jean-Paul Baietto qui fait partie de l’équipe lauréate emmenée par AdrienFainsilber et qui va intégrer par la suite l’équipe de Marne-la-Vallée ou encore de l’architecte FrançoisRaymond qui va intégrer par la suite l’équipe d’Evry. Fait significatif, confirmant l’approchemégastructurelle des enjeux d’intégration et de centralité, c’est l’association architecte-urbaniste etingénieur qui prédomine dans les équipes primées.Evry I ou l’apogée de la doctrine sociale de l’intégration en ville nouvelle:Lancé en 1971, le concours d’Evry I fait une grande place à la question du traitement des équipementspublics.Cet accent mis sur la question des équipements se traduit d’abord par la notion de « concours global » :« il ne portait pas seulement sur la construction de logements et de bureaux mais, mais sur unensemble urbain intégrant les logements, les commerces et les équipements collectifs (écoles,ensembles sportifs, bureaux, etc.) » 242 .Il se traduit ensuite explicitement par la demande de définition d’orientations de recherche concernantles équipements et plus précisément par la recommandation d’exploitation de la formule de l’équipementintégré: « Le règlement demandait une recherche particulière sur la conception et « l’intégration » deséquipements publics sous la forme d’ensembles immobiliers uniques insérés dans le tissu urbain » 243 .L’approche sociale de l’enjeu d’intégration se traduit aussi par l’exigence de définition d’une politiqued’animation au sein des nouveaux quartiers créés.241 Les Cahiers de l’IAURP, n°21, op. cit.242 « Evry I, concours d’aménagement urbain », Les Cahiers de l’IAURP, n°31, avril 1973, p14.243 Les Cahiers de l’IAURP, n°31, p14.78
L’INTERACTION VILLE - EQUIPEMENT EN VILLE NOUVELLE - RECEPTION ET ADAPTATION DE LA FORMULE DE L’EQUIPEMENT SOCIO-CULTUREL INTEGRE Rapportfinal - Septembre 2005CHAPITRE IIISigne de l’importance accordée aux enjeux administratifs et sociaux de la formule, la concertation miseen avant dans l’organisation du concours (entre le premier degré et le deuxième degré) est tournée versle dialogue avec les administrations centrales : « De multiples séances de travail ont eu lieu avec lesministères de tutelle des divers équipements. A cet effet un test volumétrique devait permettred’expliquer ce que, dans une perspective très réaliste, pourrait être l’intégration des équipements à la viedu quartier et quelles dispositions simples (juxtaposition en particulier) permettraient une gestiontraditionnelle de ces équipements en attendant qu’une réforme profonde ne conduise à une « gestionintégrée » » 244 .On retrouvera dans la commission technique du concours traitant spécifiquement de la question deséquipements collectifs les noms de Jean Pellerano (secrétaire de la commission interministérielle deséquipements intégrés) et de Denise Ragu (Spécialiste de ces questions à l’IAURP).L’organisation de la trame urbaine préconisée dans le programme du concours doit être structurée parune artère urbaine principale, le Grand Boulevard. Cet axe piéton, «propice à la flânerie » doit êtrerythmé par des « pôles » regroupant les équipements de quartier. Ces pôles associent de manière dualeet similaire à la configuration du centre urbain régional (CUR) d’une part des commerces et de l’autre descentres socioculturels ou socio-éducatifs. Ces derniers correspondent peu ou prou dans leur programmeaux Centres Educatif et Culturels expérimentés à Yerres et à Grenoble dont ils reprennent toutes lescomposantes (collège d’enseignement secondaire, restauration, salle de spectacle, MJC avec sesateliers,…). La continuité d’animation entre ces pôles est assurée par l’implantation d’équipementssecondaires le long du Grand Boulevard, tels que des LCR, des bureaux et des locaux artisanaux. Cetteorganisation des équipements est étroitement liée à l’organisation des réseaux viaires avec uneséparation des flux et l’organisation d’un cheminement piéton continu.Le rôle structurant et animant de l’équipement collectif par rapport à l’espace urbainest clairement pensé par le programme du concours de manière bipolaire avec côtéville, des centres socio-éducatifs intégrés comme pièces maîtresses des pôles decentralité et côté jardin des parcs, comme éléments répondant aux préoccupationsnouvelles d’environnement et comme éléments fédérant tout un ensemble d’équipementssecondaires (centres de la petite enfance, gymnases, terrains de sport).Le centre socio-éducatif côté ville, le parc côté nature s’imposent donc comme lesdeux formes programmatiques majeures et innovantes de la ville nouvelle, commeles deux « pôles intégrateurs » et c’est du reste ces deux composantes privilégiées que l’ontretrouvera dans l’étude de Gérard Vincent et de Paulette Lafrasse sur les équipements de superstructured’Evry.Par rapport à ces exigences, les réponses exploitent largement le principe d’interdépendance entre leséquipements intégrés et l’espace piétonnier : « les équipements collectifs et les pôles d’activité doiventêtre conçus comme le prolongement couvert et clos de l’espace urbain » 245 . Trois thématiquesprincipales sont exploitées qui ne sont pas nécessairement toutes compatibles entre elles:- la décomposition des programmes en fonctions et la réorganisation de ces fonctions le longdes espaces piétonniers- le principe d’une structure évolutive capable d’accueillir dans le temps les différentesactivités. Le projet d’UCY nomme cela une « structure d’accueil » longeant l’espace piéton.Le projet d’EUREVRY en fait lui la matrice même de l’espace urbain, défini comme espacecapable et comme méga-équipement intégré (la « Mégatrame »).- Conformément à la demande du programme, la plupart des équipes mettent en avant lapossibilité du choix entre un fonctionnement intégré des équipements et un fonctionnementtraditionnel. Cette alternative répond aux incertitudes concernant les possibilités de gestionde ces établissement. L’équipe UCY offre sur ce plan la réponse la plus détaillée enconcevant une organisation spatiale qui permette trois formes de gestion, gestion séparéedes services, gestion « associée » où tous les établissements collaborent pour des servicescommuns et enfin gestion « intégrée » avec une direction générale unique.L’enjeu explicite et directif d’intégration des équipements conduit les équipes en lice à se munir despécialistes en la matière. De manière significative, les deux équipes entre lesquelles le choix final a été244 Les Cahiers de l’IAURP, n°31, p19.245 Les Cahiers de l’IAURP, n°31, exposé du projet UCY, p57.79
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