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L’INTERACTION VILLE - EQUIPEMENT EN VILLE NOUVELLE - RECEPTION ET ADAPTATION DE LA FORMULE DE L’EQUIPEMENT SOCIO-CULTUREL INTEGRE Rapportfinal - Septembre 2005CHAPITRE IIILa juxtaposition correspond au compromis passé en ville nouvelle entre la fermeture des équipementset leur intégration totale.En liaison avec les groupes scolaires, les LCR participent d’une déclinaison typologique qui règle uneexpression plastique reposant sur la fragmentation. Ce jeu formel permet une organisation intérieure del’école autour d’un patio ou d’une cour aussi bien qu’une organisation extérieure autour d’une ouplusieurs placettes raccordées au réseau des circulations piétonnes (fig. 8.1 et 8.2). Le LCR peut danscette optique être associé à un élément de programme détaché de l’école tel que le gymnase pourconstituer un volume plus important (exemple du Groupe scolaire des Tilleuls, fig. 8.3)Comme le montre la série des équipements de voisinage réalisés dans le quartier du Luzard, le LCR estun des principaux outils de formalisation d’un espace public interagissant avec l’école.Le parti d’indépendance complète de l’objet LCR par rapport à d’autres équipements, école oumaison de quartier conduit à développer d’autres stratégies : grossir le LCR pour lui donner une présencesuffisante qui le rapproche d’une «maison de quartier » ou bien au contraire le traiter comme unemodalité d’aménagement de l’espace public qu’il soit allée piétonne ou parc urbain. L’objet s’intègrealors dans l’aménagement de ces espaces, comme élément apparenté au mobilier urbain, commeexcroissance de l’espace public, comme « micro-fonction ». Il participe du développement des procédésde définition de l’espace public tel qu’il a pu être théorisé notamment par Antoine Grumbach notammentà partir de l’expérience du Val Maubuée (les notions de microfonction et de « complexe solidaire » sontmises en avant par Grumbach dès 1969 380 ).Dans ces conditions, on voit que l’objet LCR isolé ne l’est jamais complètement. Un dialogue, unecomposition avec d’autres objets sont mis en place. C’est l’occasion de générer un « espace public » enliaison avec un équipement dominant ou bien de constituer un point d’animation de l’espace public, alléepiétonne ou parc urbain.Au bout du compte le mouvement d’autonomisation du LCR va de pair avec le développement d’uneapproche architecturale et urbaine spécifique, ce que l’on va pouvoir appeler le micro-urbanisme et lamicro-architecture compris comme travail à petite échelle sur l’aménagement urbain et sur l’expressivitéarchitecturale avec une grande économie de moyens et au plus près des usages.III.3.5 – L’enjeu de monumentalité de la maison de quartier, l’architecture de la maisonde quartier à Cergy-PontoiseSi l’équipement intégré du côté du groupe scolaire correspond à un épanouissement de l’architecturemodulaire, de la trame proliférante en liaison avec la réflexion sur la pédagogie, l’équipement intégré ducôté de la maison de quartier correspond surtout à une confrontation avec les contraintes urbaines, àune réflexion sur l’impact de l’édifice public. C’est ce que souligne le témoignage de Michel Macary àpropos de la conception de l’Arche Guédon : Ousset le programmateur s’est surtout occupé del’association complexe des services dans le centre de vie enfantine tandis que lui, l’architecte-urbaniste,s’est surtout occupé de la Halle et de la maison de quartier.La production des maisons de quartier à Cergy-Pontoise manifeste clairement cette interrogation sur lesrapports architecture publique/espace public. La succession régulière des opérations avec une relativestabilité des programmes, dont nous avons parlé précédemment, révèle aussi une progression dansl’investissement architectural des projets, depuis les premières réalisations plutôt sommaires jusqu’auconcours relativement récent de la maison de quartier de Cergy-le-Haut (concours lancé en 1998).Le concours des Hauts ToupetsEn particulier la procédure de réalisation de la maison de quartier des Toupets va s’inscrire dansl’opération de « concours d’architectures publiques » lancée à l’échelle nationale en octobre 1980conjointement par la direction de l’architecture (J. Belmont directeur de l’architecture), la MIQCP et lePlan Construction:380 A. Grumbach, « Les équipements de la vie quotidienne » in TA n°2, 30 ème série, 1969.120
L’INTERACTION VILLE - EQUIPEMENT EN VILLE NOUVELLE - RECEPTION ET ADAPTATION DE LA FORMULE DE L’EQUIPEMENT SOCIO-CULTUREL INTEGRE Rapportfinal - Septembre 2005CHAPITRE IIIPour promouvoir le principe du concours d’architecture comme gage de qualité retrouvée, cette opérationva soutenir et associer une dizaine de concours sur l’ensemble du territoire offrant un panel d’édificespublics et de commanditaires (services de l’Etat, communes ou EPA dans le cas de Cergy).Parmi eux, celui de la maison de quartier de Cergy correspond à la seule opération située en villenouvelle 381 . L’intitulé du concours « centre et maison de quartier » est aussi le seul articulantexplicitement dans son énoncé enjeu urbain et enjeu architectural.Le concours se présente en deux dégrés :- Une 1 ère phase portant sous la forme d’une esquisse légère sur la définition ducentre de quartier- Une 2 ème phase portant sous la forme d’un APS sur le projet architecturalproprement dit d’un des équipements constitutifs du centre, en l’occurrence lamaison de quartierLe programme de cette maison de quartier ou plutôt le principe d’association de programmes correspondà ce que nous avons décrit dans le chapitre précédent. Il s’agit ici d’une maison de quartier/centre socialassociée à d’autres éléments de programmes (ateliers, salles polyvalentes) financés sur le budget LCRdégagés par les opérations de logements réalisés dans le cadre de la ZAC.En ce qui concerne le traitement architectural, l’équipe lauréate, Montassut/Trilles va souligner fort àpropos les trois difficultés majeures présentées par le programme:«1- la maison de quartier doit s’assujettir sur son périmètre à trois caractères différents : façadehaute urbaine sur le mail, basse et domestique à flanc de coteau, de « transition » côté placebasse (du minéral au végétal)2- Elle est constituée d’équipements distincts (fonction, administration, gestion, heuresd’ouverture) et aux échelles fort variées (…)3- Une architecture emphatique et solennelle n’est pas de mise pour un équipement defréquentation quotidienne qui doit être accueillant, ordinaire, et se réaliser par ailleurs pour unbudget raisonnable » 382La réponse proposée par l’équipe lauréate fait de la maison de quartier un condensé en réduction de lacomposition du centre de quartier, à la fois image de l’unité du quartier et en même temps image de sadiversité:« La maison de quartier doit donc être rendue comme un objet unique, image qui saura elle-mêmerenvoyer à l’unité du nouveau quartier, en être l’effigie ».« Il faudra donc créer l’image monolithique d’une grande maison, mais qui admette en même temps, eten seconde lecture, la variété, une autre échelle, celle d’un petit paysage urbain que l’on découvre en latraversant et qui vient dans le prolongement des continuités urbaines du quartier ». 383« Les sautes d’échelle et le mélange architectural introduit par la juxtaposition de petits bâtimentsdifférents constituent une parenthèse pittoresque à l’abri du grand toit, petit paysage vernaculaire posésur un carroyage de briques qui consigne l’unité du lieu tandis qu’une placette circulaire assure leresserrement des divers éléments du programme ».Ces prises de positions que l’on peut croiser avec les propositions développées antérieurement pour leconcours d’une autre maison de quartier, celle du quartier des Eguérets à Jouy-le-Moutier manifestentde façon très claire deux choses.381 Les autres sites sont les suivants : maison des associations à Roubaix, hôtel de ville à Saint Barthélémy d’Anjou,casernement de gendarmerie à Narbonne, bâtiment administratif des télécommunications à Montargis, foyer rural àMontanceix-Montrem, cité-judiciaire à Lyon, hôtel des postes à Châlons-sur-Marne, subdivisions de la DirectionDépartementale de l’Equipement à Bergerac382 Dominique Montassut et Bernard Trilles, Maison de quartier des Toupets, notice de présentation, Dossier APS - 26 février1982 [AD Val d’Oise, 1359W75]383 Dominique Montassut et Bernard Trilles, Maison de quartier des Toupets, notice de présentation, ibid., p1.121
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