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L’INTERACTION VILLE - EQUIPEMENT EN VILLE NOUVELLE - RECEPTION ET ADAPTATION DE LA FORMULE DE L’EQUIPEMENT SOCIO-CULTUREL INTEGRE Rapportfinal - Septembre 2005CHAPITRE IIICette solution dont Beaubourg constitue une traduction exemplaire est peu finalement peuexploitée en ville nouvelle.- La monumentalité du volume de l’espace public protégé réunissant les différentséquipements, monumentalité de la halle, de sa couverture est certainement la solution laplus exploitée en ville nouvelle. Cette monumentalité s’inscrit dans une logiquefonctionnelle : de la même manière que pour les équipements spécialisés, c’est la fonctionqui détermine l’expressivité du volume, ici c’est le regroupement de fonctions et doncl’espace de liaison qui constitue le support de l’expressivité. L’architecte Van Klingerenavait déjà posé à Dronten les termes de la contradiction en affirmant à la fois la nécessitéde traiter l’espace de l’Agora dans la continuité de l’espace urbain et en même temps lanécessité de donner à l’Agora une volumétrie simple aisément identifiable.Quelques projets ont été réalisés suivant ce principe de grand toit monumental en villenouvelle que ce soit l’Agora d’Evry, la halle de l’Arche-Guédon, ou celle du centreadministratif et culturel de Cergy.- La référence à la ville traditionnelle permet aussi de trouver des références typologiquessusceptibles de surmonter la contradiction. le Beffroi, la halle de marché ou le passagecouvert, symboles d’une vie urbaine « populaire » et animée, dune vie urbainedémocratique, sont aussi à l’œuvre en ville nouvelle. Ces références ne s’opposent pas auxthèmes précédents mais elles visent à rajouter une épaisseur symbolique supplémentaire.- Dans un registre proche,, l’argumentaire valorisant l’architecture des fermes localessouligne à la fois la valeur identitaire de ce patrimoine et en même temps les qualitésspatiales des fermes comme volumes capables d’accueillir une diversité d’activité en offrantune évolutivité certaine. Ce thème du lieu préexistant (avec sa valeur propre identitaire parrapport à son environnement) dans lequel peut se déployer avec une grande liberté une ouplusieurs activités dynamiques et expérimentales devient dominant à la fin des années 70dans le domaine de l’animation, avant d’être monopolisé par le secteur de l’action culturelle.Les réponses apportées à cette problématique de la visibilité de l’équipement intégré varient aussisuivant l’échelle de l’équipement. Nous allons nous pencher maintenant sur la façon dont le problème apu se poser aux trois grands échelles urbaines de la ville nouvelle, à l’échelle de l’équipement central, àcelle du petit équipement de voisinage, et pour finir à l’échelle médiane de la maison de quartier.III.3.3 – L’impact architectural de l’équipement intégré centralLes modèles de Van KlingerenLe discours des concepteurs des grands équipements centraux dans la lignée de l’Agora d’Evry estmarqué par une référence principale : l’Agora de Dronten.La promotion de l’Agora de Dronten mais aussi du reste du travail de l’architecte Van Klingeren« découverts » en 1968 par l’équipe de l’Epévry, a été relayée en France par plusieurs canaux, celui dela critique avant-gardiste avec plusieurs articles et ouvrages de l’architecte Ionel Schein 355 , et celui despromoteurs d’équipements intégrés (Van Klingeren participe aux colloques de 1970 organisés à Yerres).A cette époque, le travail de Van Klingeren sur le sujet est à un tournant 356 .- Dans un premier temps, à partir de 1962, il a été sollicité pour un nouveau type de commande. Il s’agitd’associer en un tout diverses fonctions sans hiérarchie particulière en vue de constituer un centre355 Voir à ce sujet, Ionel Schein, « La notion d’espace global polyvalent » in Urbanisme n°120-121, 1970.356 Frank Van Klingeren, de formation ingénieur, est une figure très particulière de la scène hollandaise d’après-guerre. Il s’esttrès tôt intéressé à la question du renouvellement du vocabulaire architectural en ce qui concerne la question deséquipements, une question qu’il a abordé à partir de son articulation à la problématique de l’espace public dans des projetspour les urbanisations nouvelles que ce soient de simples quartiers ou des villes entières. Jusqu’au début des années 1960,Van Klingeren se concentre sur la production d’équipement encore très proches du type classique à l’époque de l’« équipement collectif socio-culturel ». Mais ces derniers sont de plus en plus marqués par le concept de multifonctionnalité.Sur la carrière de Van Klingeren, voir Marina den Van Bergen & Piet Vollard, Hinder en ontklontering: architectuur enmaatschappij in het werk van Frank van Klingeren, Rotterdam, Uitgeverij 010, 2003.113