l'interaction ville - equipement en ville nouvelle - Centre de ...

L’INTERACTION VILLE - EQUIPEMENT EN VILLE NOUVELLE - RECEPTION ET ADAPTATION DE LA FORMULE DE L’EQUIPEMENT SOCIO-CULTUREL INTEGRE Rapportdéfinitif - Février 2005CHAPITRE IImettre dans le Bois Briard. Lalande était toujours à me talonner, « trouvez moi quelque chose » parcequ’il avait très peur que la ferme soit accaparée par les élus de Courcouronne. Il avait très peur que çadevienne la salle des mariages et des baptêmes et des cérémonies familiales, qu’elle soit accaparéepour des utilisations de niveau quartier.Donc, elle a servi d’abord comme lieu d’exposition des projets, maquettes, plans etc. Elle a accueilliEvry Animation et puis Evry Animation a enfanté tout une série d’associations, Evry Accueil, parexemple. Donc toutes ces associations là ont occupé en grande partie la ferme du Bois Briard soit poury avoir leurs bureaux, soit pour y organiser des activités. Par exemple Lalande a fortement fait pressionpour qu’il y ait un événement qui se passe dès le début de la mise en place de l’animation au BoisBriard. Evry Animation a loué un cirque, une énorme tente qui prenait presque toute la cour et pendantune semaine il y eu des spectacles.Il y eu d’autres choses aussi , les bâtiments de France se sont installés dans une partie, la MEP à sanaissance s’y est installée, la bibliothèque de l’Agora a commencé à fonctionner au Bois Briard et puis ily a eu la Maison des Racines.La Maison des Racines a eu une vie relativement courte mais là on sentait vraiment que le projet de faired’Evry un pôle de vie sociale prenait. Pendant cinq ans on a vraiment eu l’impression que ça avait pris.Pour faire fonctionner le dipôle dont Lalande avait rêvé, l’équipe d’Evry Animation installée à l’Agoraorganisait des manifestations sur les deux sites ».Parmi les villes nouvelles de Province ayant le plus valorisé leur patrimoine de fermes, on retiendra plusparticulièrement le cas de Villeneuve d’Ascq [voir FIG. 20.3]. Cette dernière a en effet développé uneréflexion d’ensemble sur le sens à la fois urbanistique et programmatique à donner à ces fermes. Leurposition en situation de transition entre la ville et la nature, et leurs affectations multiples tournées versactivités socioculturelles (avec le discours qui l’accompagne) en font des formes dérivées d’équipementsintégrés :« La localisation de ces fermes sur le site de la ville nouvelle ajoute à l’intérêt suscité par leur caractèrearchitectural ; presque toutes sont situées au contact du marais, qui doit être aménagé en un vaste parcurbain de 200 hectares à vocation métropolitaine. La dispersion de l’habitat dans cette zone et le partid’aménagement retenu pour Lille-Est, qui juxtapose des quartiers individualisés et diversifiés à un parcurbain, font que ces formes constituent souvent une excellente transition géographique entre lesquartiers résidentiel et la zone de récréation.Le principe de la conservation de ces fermes fut donc retenu. Restait à résoudre le problème de leurdestination. Dans ce domaine, il fallait innover. Un parti d’utilisation fut alors retenu : la mise à ladisposition de la collectivité de ces bâtiments.Le patrimoine bâti qu’elles représentent et leur implantation dans le périmètre de la ville nouvelle les rendaptes en effet à accueillir des activités culturelles et de loisirs : les fermes préservées seront deséléments d’animation des quartiers et des lieux d’implantation d’équipements nécessaires à la bonneexploitation des espaces verts » 136 .Cette politique de reconversion des fermes reçoit les soutiens des fonds interministériels et notammentdu FIAT (Fond Interministériel pour l’Aménagement du Territoire) ainsi que le soutien du ministère desAffaires Culturelles à travers le FIC (Fond ‘Intervention Culturelle).La politique de reconversion des fermes de Villeneuve d’Ascq va pouvoir décliner ainsi les différentesformes d’occupation plus ou moins idéalisées par l’idéologie de l’animation.Ainsi dans le registre de la participation la ferme Decooninck va-t-elle accueillir un groupe « d’amis »d’horizons divers (architecte, peintre, techniciens) qui va développer de manière «spontanée » uneactivité d’animation culturelle et une activité d’ateliers d’amateurs subventionnés par le FIC dans le cadredu programme de pré-animation de la ville nouvelle.Répondant à la fois aux objectifs éducatifs et culturels de l’animation et aux objectifs de conservationdes traditions rurales, la ferme en ville nouvelle réactualise par ailleurs les énoncés développés par leMusée National des Arts et Traditions Populaires à partir des années 30 sur le rôle social des muséesdu terroir couplés aux foyers communaux 137 . Villeneuve d’Ascq prévoit ainsi de réaménager une de ces136 EPA de Villeneuve d’Ascq, « Les fermes dans la ville nouvelle de Lille-Est (Villeneuve d’Ascq) », brochure, 1975,p4.137 Voir A. Korganow, « L’équipement socio-culturel, trajectoire architecturale d’un type contrarié d’édificepublic à l’ère des loisirs (1936 - 1975) ».Th. de 3ème cycle de l’Université de Paris 8, mai 2003, p85-9049