Trial of the Major War Criminals before International Military Tribunal ...

DOCUMENT NEURATH-162
PROFILE OF NEURATH BY FRANCOIS PONCET, 8 JUNE 1946 (EX-
HIBIT NEURATH-162)
Paris, le 8 juin 1946.
92 rue du Ranelagh, 16O
Von Neurath. ancien Ministre des Affaires Etrangit.res du Troisi6me
Reich, a fait appel a mon temoignage dev,ant le Tribunal
International de Nuremberg, 013 il comparait comme accusi..
En ma qualit6 d'Ambassadeur de France A Berlin, j'ai etk, en
effet, de 1932 ?I 1938, en contact permanent avec M. Von Neurath.
Celui-ci avait d'excellentes manicres. Non seulement il ktait
d'une urbanite et d'une courtoisie irrbprochables, mais il ktait, incontestablement,
pacifique de caractere et de conviction. I1 n'envenimait
pas les incidents, il recherchait, au contraire, les solutions de
conciliation et d'apaisement ; il s'effor~ait de faciliter leur tgche aux
reprbsentants diplomatiques btrangers dans la capitale allemande,
et ceux-ci, comme moi-meme, lui en savaient grk.
Je ne doute pas qu'il n'ait souvent averti le Chancelier Hitler
dee dangers auxquels les exces de son rbgime ex~posaient l'Allemagne,
ni qu'il ne lui ait fait entendre la voix de la prudence et de
la moderation.
Quelque soin qu'il prit, en meme temps, d,e mhnager son cri.dit,
il ittait regard6, dans le parti national-socialis,te, comme un timide,
un hksitant, un tiit.de, un de ces diplomates de l'ancienne &ole,
peu aptes ?I servir les ambitions du nouveau Reich. Je crois meme
que certaines
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des decisions du Chancelier, par exemple celle qui ditterrnina la
violation du pacte de Lucarno et l'occupation militaire de la
Rhenanie, ne furent connues de lui qu'au dernier moment.
Au dkbut de 1'anni.e 1938, 5 l'occasion de son soixantieme anniversaire,
le corps diplomatique berlinois voulut lui titmoigner son
estime et lui offrit un c,adeau collectif.
Presque immitdiatement aprit.~, il dut abandonner son portefeuille
des Affaires Etrangcres et le c6der 5 Joachim von Ribbentrop. I1 fut
nomme pritsident d'un Conseil secret de Cabinet, qui n'eut, en fait,
aucune existence rCelle. Sa disgr5ce etait kvidente.