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Crise financière. La Russie en quête de réponse
le pouvoir réel de l’appareil de l’Union Européenne est très limité. L’expérience
des années de crise a montré que l’ensemble des organismes supranationaux de
l’Union Européenne n’est pas en mesure d’agir sans l’accord des gouvernements
nationaux. Bien que l’accord sur la zone euro ait prévu quelque chose de similaire
à un régulateur supranational, la Banque centrale européenne (BCE) n’est pas
devenue une banque centrale européenne. Ses fonctions sont assez limitées, elles
sont bien plus restreintes que celles des banques centrales des pays ne faisant pas
partie de la zone euro. La BCE émet des euros, établit ses taux pour l’octroi des
crédits aux banques commerciales, a le droit de racheter aux banques des paquets
de titres. Les opérations directes de la BCE sur le marché financier sont exclues.
L’offre d’argent et les taux réduits sont ses seules méthodes de régulation.
Les tentatives de conférer à la BCE des fonctions de contrôle et de régulation
des systèmes bancaires de la zone euro et de lui assigner le droit d’introduire
des normes et des décisions contraignantes pour les banques commerciales ont
partiellement été approuvées mais demeurent non-réalisées, et le projet d’Union
bancaire européenne est loin d’être mis en pratique.
Les dernières décisions pour sortir de la crise de la dette dans les pays
périphériques de l’Union Européenne ainsi que pour sauver les systèmes bancaires
nationaux ont été prises lors de sommets des dirigeants de la zone euro et de
l’Union dans son ensemble. Les accords intergouvernementaux signés ont abouti
à la création de fonds « de sauvetage ». Le premier pas a été la création du Fonds
Européen de Stabilité Financière (FESF), puis du Mécanisme Européen de Stabilité
(MES) et du Mécanisme Européen de Stabilité Financière (MESF). Ces accords
reposent sur l’utilisation du budget de l’Union Européenne comme ressource pour
les gages et l’attraction de moyens financiers sur le marché puisque les décisions
relatives à l’emploi de ces fonds sont prises lors de réunions multilatérales des
ministres des finances des pays membres.
Lors de l’élaboration des méthodes de stabilisation du secteur financier,
pendant les années de crise, l’attention des autorités de chacun des pays était
fixée, avant tout, sur le renforcement du système bancaire comme construction
de base et des marchés financiers tant mondiaux que nationaux. Tous les acteurs
liés aux marchés financiers comprenaient parfaitement que la faillite en chaîne des
banques selon le principe des dominos conduirait inévitablement à une dépression
mondiale, comme cela avait été le cas il y a 90 ans.
La réaction rapide et plutôt réciproque, mais peu réfléchie, des gouvernements
et des banques centrales des pays principaux, c’est-à-dire des centres financiers, fut
justifiée et dans l’ensemble réussie. Fut déclaré l’octroi de garanties gouvernementales
(c’est-à-dire budgétaires) pour l’ensemble des opérations bancaires cumulées. Les
mesures exceptionnelles fonctionnèrent et les transactions interbancaires reprirent.
RUSSIA IN GLOBAL AFFAIRS • VOL. 11 • NUMERO SPECIAL • 2013