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Sommaire - CCIFR

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Iouri Roubinski<br />

européenne pour les sept ans à venir, qui devait initialement s’élever à 973 milliards<br />

d’euros. La Grande-Bretagne exigea catégoriquement de le réduire, menaçant de<br />

se retirer de l’Union dans le cas contraire. Dans la mesure où l’Allemagne supporte<br />

l’essentiel du fardeau des dépenses en faveur de la Politique agricole commune,<br />

ainsi que de la politique régionale, l’opinion publique allemande est sensible, dans<br />

une certaine mesure, aux revendications de Londres. À l’approche des prochaines<br />

élections au Bundestag, Merkel ne pouvait pas ne pas prendre en compte cette<br />

dimension. L’Allemagne proposa donc un vaste programme de révision des textes<br />

fondateurs de l’Union européenne afin de franchir un nouveau pas vers une politique<br />

unifiée sur les plans économique, monétaire et en matière de crédit, et octroyant<br />

à la Banque centrale européenne des pouvoirs étendus en tant que superviseur du<br />

système bancaire des pays de l’UE. En réponse, Hollande fit comprendre que la France<br />

resterait fidèle à son approche traditionnelle, principalement intergouvernementale,<br />

d’intégration, où sont préservés les droits souverains des participants et qu’elle<br />

rejetait les prétentions supranationales et fédéralistes de l’Allemagne. Les participants<br />

au sommet se quittèrent sans être parvenus à un accord.<br />

Ils ne sont cependant pas trop enclins à dramatiser la situation. L’élargissement<br />

du couple au profit de nouveaux membres de diminue pas l’importance du<br />

dialogue bilatéral entre la France et l’Allemagne, il lui confère au contraire un<br />

caractère plus équilibré. Depuis la « relève de la garde » à l’Élysée, Hollande et<br />

Merkel ne manquent pas une occasion de le confirmer au moyen de cérémonies<br />

protocolaires et pompeuses (par exemple à Reims, où de Gaulle et Adenauer<br />

avaient pour la première fois proclamé la réconciliation historique). Hollande a<br />

noté, non sans ironie, que « les Européens ont une vision particulière des relations<br />

franco-allemandes. Si nous agissons de concert, ils ont peur que cela se fasse à leur<br />

détriment. Si nous nous divisons, que cela se fasse sûrement à leurs dépens. »<br />

Rejetant la proposition de Hollande de remplacer le Traité de l’Élysée par un<br />

nouveau texte plus contraignant, proposition faite alors qu’il était encore candidat<br />

à l’élection présidentielle, Merkel préféra signer avec son homologue français<br />

pendant les cérémonies du cinquantième anniversaire à Berlin une déclaration<br />

d’intentions et un programme d’action pour l’avenir.<br />

Après avoir souligné l’importance de leur coopération pour définir et mettre en<br />

pratique les « orientations qui dessinent l’Europe de demain », tant la chancelière que<br />

le président énumérèrent soixante-quinze obligations mutuelles. Parmi elles figurent<br />

la poursuite du renforcement des contacts entre la jeunesse des deux pays au moyen<br />

de l’étude de l’allemand et du français, ainsi que des échanges culturels, y compris à<br />

l’aide des nouvelles technologies, ce pour quoi sera créée une académie spéciale.<br />

Dans le domaine économique est créé un groupe consultatif réunissant des<br />

représentants des milieux d’affaires et des syndicats pour réfléchir ensemble aux<br />

RUSSIA IN GLOBAL AFFAIRS • VOL. 11 • NUMERO SPECIAL • 2013

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