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Sergueï Doubinine<br />
Vint ensuite le temps de déblayer les décombres de la crise. La banque du<br />
Japon, la Banque d’Angleterre et la FED américaine se mirent aux programmes<br />
d’« allègement quantitatif » en réalisant une augmentation substantielle de leur<br />
offre monétaire. Une partie importante de l’émission monétaire était utilisée<br />
pour augmenter le capital et former des réserves des systèmes bancaires. Il devint<br />
évident que les problèmes des marchés financiers dépassaient largement la menace<br />
de déstabilisation du seul système bancaire. La menace d’effondrement des grandes<br />
compagnies d’assurances comme AIG aux États-Unis, par exemple, des banques<br />
d’investissement ou des grands fonds d’investissements (hedge funds) n’est<br />
potentiellement pas moins dangereuse.<br />
Ainsi, les efforts visant à réformer le mode de régulation du marché financier<br />
ont été concentrés sur quelques orientations indépendantes les unes des autres.<br />
Premièrement, le renforcement du système bancaire et la suffisance du capital<br />
des banques. Le système intrabancaire de cotation des risques pris et de création<br />
des réserves doit avoir sa propre signification, par principe. Deuxièmement, une<br />
réorganisation des marchés des instruments financiers dérivés. La question ne se<br />
résume pas aux règles commerciales – elle comprend toute une série de restrictions<br />
pour les établissements financiers par rapport à leur participation à des transactions<br />
avec de tels instruments. Troisièmement, la valeur en tant que telle de la discussion<br />
autour de l’imposition des opérations financières et des revenus s’y rapportant.<br />
L’échec des tentatives visant à apprécier de façon fiable les risques de prêt et<br />
d’investissements a mené à une volonté de renforcer la fiabilité des bilans financiers<br />
des établissements bancaires. La communauté mondiale des banques s’efforce de<br />
résoudre ces questions en adoptant des standards en matière d’exigences concertées<br />
dans le cadre du Comité de Bâle de contrôle bancaire auprès de la Banque des<br />
règlements internationaux (Bâle II et III). La mise en œuvre des dites exigences en<br />
période de crise a conduit à constater un grave déficit de capital et un niveau hors<br />
norme de l’effet de levier (leverage).<br />
En nationalisant un certain nombre de banques de leurs pays, les gouvernements<br />
de Grande-Bretagne et d’Espagne ont levé la menace d’une faillite immédiate,<br />
néanmoins le manque de capitaux sur fond d’augmentation des risques sur les<br />
actifs n’a pas disparu pour autant, ni pour les banques privées ni pour les banques<br />
d’État. Les formules de cotation et de notation internes des risques bancaires, le<br />
calcul des coefficients de liquidités et des coefficients d’effet de levier n’ont pas<br />
mené à une amélioration de la confiance de la direction des banques et de leurs<br />
clients quant à la sécurité des opérations.<br />
Aux Etats-Unis, les mêmes tâches ont été résolues également dans le cadre<br />
de l’adoption du Dodd-Frank Act. Ses exigences principales portaient sur les<br />
questions de gestion des grandes entreprises, d’adéquation aux actes normatifs<br />
RUSSIA IN GLOBAL AFFAIRS • VOL. 11 • NUMERO SPECIAL • 2013<br />
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