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Sommaire - CCIFR

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Gérard Grunberg<br />

initiative divisa profondément le Parti socialiste. La victoire du non au référendum<br />

national affaiblit considérablement sa position de Premier secrétaire. Il tenta alors<br />

de réunifier le parti sous sa direction mais la synthèse politique qu’il réalisa à cet<br />

effet au Congrès du Mans, fin 2005, synthèse sans véritable contenu politique et<br />

qualifiée de « molle » par les observateurs, porta une grave atteinte à son leadership.<br />

Privé de soutiens suffisants dans l’opinion, critiqué dans le parti, il décida de ne pas<br />

être candidat à l’élection présidentielle de 2007 puis, en 2008, à la veille du Congrès<br />

de Reims, il renonça à tenter de conserver son poste de Premier secrétaire. La<br />

conquête de ce poste par Martine Aubry, avec laquelle il ne s’entendait pas, ouvrit<br />

pour lui une période nouvelle. Il se retrouva isolé et sans image politique forte<br />

dans l’opinion publique. Personne à l’époque n’aurait misé sur son avenir politique.<br />

Isolé mais cependant libre de ses mouvements, François Hollande prit en 2009 la<br />

décision d’être candidat à l’élection présidentielle de 2012. Une décision mûrie et<br />

réfléchie, fondée sur une détermination totale et une tranquille confiance en lui.<br />

L’élection primaire de 2006 organisée par le Parti socialiste pour désigner son<br />

candidat à l’élection présidentielle de 2007, bien que réservée aux adhérents du parti,<br />

avait soulevé un fort intérêt chez les électeurs, notamment grâce à la personnalité<br />

ainsi qu’à la campagne de Ségolène Royal. Les médias et les sondages avaient fait<br />

de cette élection primaire fermée un événement politique de portée nationale .<br />

Après sa défaite présidentielle, Ségolène Royal milita pour l’instauration d’une<br />

élection primaire présidentielle ouverte pour l’élection présidentielle de 2012. Ce<br />

principe fut adopté en 2010 par le Parti socialiste. Tout électeur qui adhérait, via<br />

un émargement, à une déclaration de principes s’engageant à soutenir les valeurs<br />

de la gauche – « Je me reconnais dans les valeurs de la Gauche et de la République,<br />

dans le projet d’une société de liberté, d’égalité, de fraternité, de laïcité, de justice et<br />

de progrès solidaire » – et acceptait une participation minimum d’un euro, pouvait<br />

prendre part à cette consultation.<br />

L’instauration de la primaire ouverte a bénéficié de manière décisive au Parti<br />

socialiste en général et à François Hollande en particulier. Elle a d’abord permis<br />

au Parti socialiste de traverser sans dommages graves l’épisode du retrait forcé de<br />

Dominique Strauss-Kahn. Aucun autre candidat ne s’imposait alors, mais le fait que<br />

le parti ait déjà adopté le principe de la primaire ouverte lui permit de ne pas être<br />

totalement démuni à ce moment crucial. En effet, avant même le retrait de DSK,<br />

plusieurs personnalités socialistes avaient affirmé leur intention d’être candidats à<br />

cette primaire. François Hollande fut parmi eux celui qui apparut comme le plus<br />

déterminé à affronter Strauss-Kahn à la primaire. Sa décision annoncée très tôt se<br />

révéla, une fois DSK hors course, un avantage décisif.<br />

L’innovation de la primaire ouverte a provoqué un très vif intérêt dans l’opinion<br />

publique ainsi qu’une très forte médiatisation et, finalement, une importante<br />

RUSSIA IN GLOBAL AFFAIRS • VOL. 11 • NUMERO SPECIAL • 2013

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