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Sommaire - CCIFR

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Raison d’être<br />

La France dans l’OTAN et la nouvelle<br />

vie de l’Alliance au XXI e siècle<br />

Timofeï Bordatchev<br />

Un jour de 2009, quand la France, dirigée alors par Nicolas Sarkozy, procéda à la<br />

formalité nécessaire à son retour dans le commandement intégré de l’OTAN, le<br />

quotidien Libération publia une gentille caricature. Elle représentait le spectre du<br />

général de Gaulle, sous lequel la France avait sérieusement limité sa participation au<br />

bloc, déployant ses ailes au-dessus du couple Sarkozy-Bruni serré dans un coin du<br />

lit et ordonnant : « Et maintenant, mon fils, à la conquête de l’Algérie ! » En prenant<br />

en compte l’opération militaire de l’OTAN contre la Libye en 2011, opération à<br />

laquelle l’Élysée apporta la plus grande contribution de tous les participants, la<br />

plaisanterie aura été partiellement prophétique…<br />

Dans la propagande soviétique, l’Organisation du traité de l’Atlantique nord<br />

n’était pas présentée autrement que comme un bloc agressif. Cette affirmation,<br />

comme la plupart des maximes que la machine à informer de l’URSS diffusait<br />

auprès de ses citoyens, était fausse. Au contraire, créée en 1949, l’Alliance avait<br />

pour objectif principal de protéger l’Europe d’une invasion terrestre, alors tout à<br />

fait probable, de la part de l’Union Soviétique. Le retour en 2009 de la France au<br />

sein du commandement intégré de l’OTAN est l’illustration la plus flagrante du<br />

fait que l’alliance nord-atlantique a définitivement cessé d’être un instrument de<br />

défense du monde libre contre une menace extérieure.<br />

17 ans après la fin de la Guerre froide, le bloc se transforma en structure<br />

appelée à remplir les armes à la main des fonctions de protection d’intérêts divers<br />

des États-Unis et des pays d’Europe dans tous les coins du monde et à apporter une<br />

légitimité relative à toutes les opérations militaires ayant un fondement politique<br />

et économique. Par son concept, elle devint une alliance offensive prenant la<br />

responsabilité de la sécurité non seulement intérieure mais aussi autour de la<br />

région euro-atlantique. Ce qui fut définitivement confirmé en décembre 2010 dans<br />

Timofeï Bordatchev, Politologue, directeur de l’Institut d’études européennes et<br />

internationales du Haut Collège d’économie (Moscou).<br />

RUSSIA IN GLOBAL AFFAIRS • VOL. 11 • NUMERO SPECIAL • 2013<br />

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