22.06.2013 Views

Sommaire - CCIFR

Sommaire - CCIFR

Sommaire - CCIFR

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

2012, année de transition ou de rupture ?<br />

tendance à surévaluer le potentiel et les perspectives de la contestation. De leur<br />

côté, à l’inverse, les opposants de base et ceux de la première ligne ont sousestimé<br />

les résonnances possibles de leurs propres actions.<br />

C’est dans ce contexte que se sont déroulés les événements politiques de l’année<br />

2012. Il n’y a aucune raison de s’attendre à des changements dans les mois à venir.<br />

L’ É N I G M E D U P R O G R A M M E D E P O U T I N E<br />

Pendant la campagne électorale de Vladimir Poutine, son état-major de<br />

campagne tenta de promouvoir la parution d’un « Poutine 2.0 », soit, par<br />

analogie avec les logiciels, un nouveau modèle de président, plus moderne et<br />

correspondant aux attentes et demandes des utilisateurs « avancés ». Le terme<br />

fut reconnu par les experts comme manqué, et pour de nombreux critiques, le<br />

président russe demeure reste un « homme du XXe siècle » : avec une disposition<br />

intérieure de service à la patrie et à l’État et des concepts spécifiques quant aux<br />

méthodes contemporaines de lutte dans un contexte de concurrence et aux<br />

limites de l’admissible concernant le dialogue avec les opposants. Or, bien que le<br />

« rajeunissement » de l’image de Poutine ait échoué, l’homme revint sensiblement<br />

changé au poste de chef de l’État. Il est encore difficile de dire à quel point la<br />

tendance contestatrice de 2012 a provoqué la résolution de Poutine de « se<br />

venger » de l’« humiliation de la place Bolotnaïa » et des quatre ans de Medvedev,<br />

et à quel point il s’agit là d’une technique bien claire. Pas plus que Gorbatchev qui,<br />

à la fin des années 1980, ne donna pas de signal clair sur ses prises de position,<br />

Poutine ne s’est empressé de tirer des conclusions précises. Sans mettre de frein<br />

à l’approche « guékatchépiste » et étant porteur de beaucoup d’idées tout à fait<br />

sujettes à discussions, il conserve en même temps une rhétorique relativement<br />

équilibrée, qui s’est manifestée, par exemple, dans son allocution de 2012 à<br />

l’Assemblée fédérale.<br />

La tactique particulière apparue chez Poutine vis-à-vis de la contestation est<br />

aussi intéressante. Si les structures politiques du pouvoir fédéral comptent en général<br />

sur une baisse de la contestation, on peut noter, dans l’action des représentants des<br />

« structures de force », une incitation à la multiplication des interventions en créant<br />

des prétextes qui servent de caisse de résonance aux mobilisations de l’opposition.<br />

Il suffit de se souvenir de la formule sur les « Bandar-Log » en décembre 2011,<br />

des perquisitions effectuées chez Alexeï Navalny et Ksenia Sobtchak à la veille<br />

des manifestations du 12 juin 2012, de la promotion de la loi « anti-adoption des<br />

orphelins », etc.. On peut penser que l’incitation au « pic » des manifestations vise<br />

à démontrer que, même au maximum de son activité, l’opposition n’est pas en<br />

mesure d’atteindre ses objectifs ni d’élaborer une stratégie efficace une fois devenue<br />

membre à part entière du processus politique.<br />

RUSSIA IN GLOBAL AFFAIRS • VOL. 11 • NUMERO SPECIAL • 2013<br />

53

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!