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Sommaire - CCIFR

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Roses et épines du tandem franco-allemand<br />

moyens d’améliorer la compétitivité, de perfectionner les modèles de relations<br />

sociales dans les deux pays et de trouver des solutions au problème du chômage.<br />

Deux entrepreneurs de premier plan, Jean-Louis Beffa (Saint-Gobain) et Gerhard<br />

Krome (Thyssen-Krupp) doivent présenter un rapport commun sur le sujet. Une<br />

attention particulière est accordée à la coordination de la politique énergétique<br />

des deux partenaires en tenant compte du fait que l’Allemagne a renoncé à l’énergie<br />

nucléaire sur laquelle repose l’essentiel de la production d’électricité de la France.<br />

L E TA N D E M F R A N C O - A L L E M A N D E T L A RU S S I E<br />

La signature du Traité de l’Élysée avait été accueillie par les dirigeants de l’Union<br />

Soviétique sans enthousiasme particulier. Dans le monde bipolaire d’alors, toute<br />

démarche susceptible de modifier d’une manière ou d’une autre le statu quo<br />

reposant sur l’issue de la Deuxième Guerre mondiale était perçue par Moscou<br />

comme une atteinte à la sphère d’influence des deux superpuissances. Cela<br />

concernait avant tout la question de la division de l’Allemagne en deux États dotés<br />

de systèmes politiques et socio-économiques incompatibles.<br />

Cependant, l’URSS ne voyait pas non plus de raisons particulières d’être<br />

inquiète. Bien que la tentative du général de Gaulle d’adoucir le dialogue avec<br />

Adenauer eût suscité un certain étonnement et de la déception, les dirigeants<br />

soviétiques étaient persuadés que cette initiative était condamnée à l’échec. Cette<br />

conviction ne reposait pas seulement sur le postulat de Lénine selon lequel les<br />

« contradictions impérialistes », en raison des disparités de développement<br />

économique, devaient inévitablement conduire à une guerre pour le partage<br />

des marchés et des matières premières. Elle trouvait aussi ses racines dans la<br />

vieille tradition de la diplomatie russe qui s’efforçait de naviguer entre les deux<br />

puissances principales de l’Europe continentale. Les Alliances Franco-Russes de<br />

1891, 1935 et 1944 revêtaient un caractère nettement antigermanique. L’« Alliance<br />

des trois Empereurs » (Russie, Allemagne, Autriche-Hongrie) de 1871, le Traité<br />

de Rappalo de 1922, le Pacte Ribbentrop-Molotov de 1939 étaient, eux, tous plus<br />

ou moins anti-français.<br />

La réaction négative de Paris au préambule « atlantiste » introduit par<br />

le Bundestag dans le Traité de l’Élysée fut perçue en URSS comme un signe<br />

infaillible d’échec du couple, d’autant qu’elle fut suivie de la visite du général de<br />

Gaulle à Moscou, de son slogan « détente, entente, coopération » dans l’Europe<br />

« de l’Atlantique à l’Oural », de la sortie de la France de la structure intégrée de<br />

l’OTAN. Quand le chancelier Willy Brandt lança à son tour son « Ostpolitik », la<br />

diplomatie soviétique encouragea la compétition entre les partenaires du couple<br />

tout au long de la préparation de la conférence d’Helsinki de 1975 sur la sécurité et<br />

la coopération en Europe, non sans, d’ailleurs, un certain succès.<br />

RUSSIA IN GLOBAL AFFAIRS • VOL. 11 • NUMERO SPECIAL • 2013<br />

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