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Sommaire - CCIFR

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Crise financière. La Russie en quête de réponse<br />

y compris des pays membres de l’Union Européenne – ont préféré conclure avec<br />

les Américains des accords internationaux sur le format de la coopération. Pour la<br />

plupart des gouvernements nationaux, cette loi américaine a servi de prétexte à des<br />

décisions analogues. On constate que de telles exigences d’accès aux informations<br />

fiscales sur les clients des banques et autres organismes financiers devient une<br />

norme internationale.<br />

L’association des banques russes (ABR) a adressé une demande au ministère<br />

russe des Finances, à la Banque de Russie et au ministère russe des Affaires étrangères<br />

concernant les modalités d’action des organismes financiers russes face à la loi FATCA.<br />

L’ABR s’est vu répondre par le ministère des Finances que « l’échange d’informations<br />

avec la partie américaine doit reposer sur un principe de réciprocité et s’opérer non<br />

sur la base d’un quelconque accord international spécial mais strictement dans le<br />

cadre de l’Accord russo-américain du 17 juin 1992 sur l’exonération de la double<br />

imposition. Il doit être soumis à toutes les limitations établies quant au volume d’un<br />

tel échange par la législation russe, dont toute modification en vue de satisfaire les<br />

exigences de la FATCA est absolument proscrite. »<br />

C’est la même orientation qui préside à l’entrée en vigueur de la loi américaine<br />

« sur la lutte contre la corruption à l’étranger » (FCPA). Son application s’est<br />

largement étendue dans la pratique au cours des années qui ont suivi la crise de 2007-<br />

2009, revêtant un caractère d’extra-territorialité. Dans huit cas sur dix, les enquêtes<br />

et peines de grande ampleur infligées ont concerné des sociétés étrangères. Ainsi<br />

des amendes de plusieurs millions ont-elles été prélevées non seulement sur des<br />

citoyens et sociétés américains et des actions de citoyens étrangers sur le territoire<br />

des États-Unis, mais également sur toutes les sociétés par actions réalisant des<br />

transactions avec des citoyens américains ou dont les actions sont cotées dans les<br />

bourses américaines, ainsi que vis-à-vis de leurs responsables.<br />

La transparence des informations financières, y compris des listes des<br />

bénéficiaires finaux – c’est-à-dire des propriétaires des actifs enregistrés dans<br />

des juridictions off-shore – constituant aujourd’hui l’exigence d’une organisation<br />

internationale telle que l’OCDE, les autorités russes vont devoir examiner très<br />

attentivement les modalités d’échange des informations fiscales. Le souhait de la<br />

Russie d’entrer dans l’OCDE conduira inévitablement à des changements dans les<br />

lois russes et leur application pratique.<br />

Le refus des autorités de participer à cette coopération internationale ne peut<br />

qu’abaisser les notations sur le risque pays. À cela s’ajoutera l’exigence envers tous<br />

les établissements bancaires qui seront des créditeurs potentiels des sociétés et<br />

banques russes de prévoir une élévation des normes de réserve en fonction de ces<br />

notations (par exemple 100% d’endettement). Ces règles ont déjà conduit à une<br />

réduction des crédits extérieurs de l’économie russe.<br />

RUSSIA IN GLOBAL AFFAIRS • VOL. 11 • NUMERO SPECIAL • 2013

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