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Sommaire - CCIFR

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L’avenir des sociétés post-impériales du XXIe siècle<br />

d’un soutien de masse lors des élections, ni dans les sondages d’opinion publique<br />

malgré le niveau élevé de la xénophobie.<br />

Le nationalisme russe n’est pas non plus en tête dans l’espace Internet. En<br />

Russie, le nombre d’utilisateurs d’Internet a atteint 59,5 millions de personnes au<br />

printemps 2012 (soit plus de la moitié de la population adulte). Internet est devenu<br />

le principal organisateur des mouvements de masse, cependant la structure des<br />

préférences politiques de ses utilisateurs est à peu près la même que dans la<br />

population russe dans son ensemble. Ce qui est confirmé par les résultats d’une<br />

enquête du Centre Levada menée à la veille des élections à la Douma. La majorité<br />

écrasante des internautes est apolitique, seuls 3% des personnes interrogées parmi<br />

ce public expriment leur confiance envers un parti quelconque, bien qu’environ<br />

un tiers soient pour l’instant prêts à voter pour le parti au pouvoir (en fait, ils<br />

voteraient pour n’importe quel parti au pouvoir). Ensuite, la popularité va aux<br />

communistes avec un soutien bien moindre pour les nationalistes. Dans le cadre<br />

du programme « La problématique ethno-politique dans la blogosphère russe »,<br />

nous avons mené une enquête au sein du réseau social le plus étendu, à savoir<br />

Vkontakte. Les nationalistes n’y dépassent pas en activité la communauté de<br />

gauche qui, aussi négative vis-à-vis de l’Occident que la plupart des nationalistes<br />

russes, rejette catégoriquement le slogan « La Russie aux Russes ». Le public du<br />

réseau social se définissant comme « libéral » est légèrement moindre en nombre<br />

mais comparable aux nationalistes en termes d’activité. Ce courant idéologique<br />

refuse catégoriquement et presque totalement le nationalisme ethnique, de même<br />

que ce dernier, dans son ensemble, refuse le libéralisme.<br />

Le nationalisme russe est politiquement hétérogène. Il comprend différents<br />

courants idéologiques, de gauche, de droite, et récemment est apparu un tout petit<br />

filet libéral, très ténu. Les distinctions au sein du nationalisme russe vont croître,<br />

ce qui ne renforcera pas ses positions dans l’arène politique.<br />

Il convient de noter que dans le nationalisme russe se renforce l’opposition au<br />

pouvoir. Ces tendances ont abouti au fait qu’une certaine partie des nationalistes<br />

(même minoritaire), en décembre 2011, au printemps et à l’été 2012, ont participé<br />

aux manifestations de masse sans précédent. Elles ont constitué une sorte de<br />

préfiguration d’une large coalition des forces politiques. À en juger d’après<br />

les enquêtes du Centre Levada, elles étaient composées à 60% de gens qui se<br />

définissaient comme démocrates ou bien libéraux, à 13-18% de communistes, à<br />

10% de socio-démocrates et à 6-14% de nationalistes russes.<br />

Contrairement aux mouvements de contestation de 2010 où le mécontentement<br />

social, avant tout en raison de la corruption et de l’arbitraire des fonctionnaires,<br />

s’est transformé en phobies ethniques de masse, les manifestations de 2011-2012<br />

étaient profondément citoyennes en matière de revendications : pour 73% des<br />

RUSSIA IN GLOBAL AFFAIRS • VOL. 11 • NUMERO SPECIAL • 2013<br />

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