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Sommaire - CCIFR

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Pourquoi l’autonomie n'affaiblit pas l’Alliance atlantique<br />

et autonome, intention qui demeure l’objet d’un large consensus interne. Lors<br />

de la campagne électorale pour l’élection présidentielle, François Hollande avait<br />

pris soin de rappeler à ses alliés écologiques (EEVL-Europe Écologie les Verts)<br />

qu'il entendait maintenir et préserver la dissuasion nucléaire. Quelques semaines<br />

après son élection, en juillet 2012, le nouveau président a pris soin, lors d'une de<br />

ses premières visites à l'armée, d'embarquer pour quelques heures dans un SNLE<br />

en mer, affichant son engagement, en tant que chef des Armées, à maintenir et<br />

moderniser l’outil nucléaire. Le rôle de la dissuasion avait été réaffirmé par le<br />

président Sarkozy en 2008, en pleine continuité avec ses prédécesseurs, et il ne fait<br />

nul doute que le président Hollande s’inscrit dans cette ligne. La dissuasion vise à<br />

préserver la France contre toute agression majeure, à préserver son indépendance<br />

et son autonomie stratégique ainsi qu’à pouvoir répondre d’une façon limitée à un<br />

adversaire qui n’aurait pas pris la mesure de la portée de ses actions à l’encontre<br />

des intérêts français. L’outil même de la dissuasion reste de conception et de<br />

construction nationales. Un effort financier substantiel lui est accordé, de l’ordre<br />

de 25% du budget d’équipement des armées en moyenne.<br />

Avec environ 300 charges nucléaires, la France a atteint ce qu’elle considère être<br />

le seuil de suffisance correspondant à la défense de ses intérêts vitaux. Ces charges<br />

sont emportées, pour leur plus grande part, par les SNLE, équipés chacun de 16<br />

missiles M51 d’une portée de l’ordre de 9 000 km et dotés chacun d’une charge<br />

de 6 MIRV d’une puissance unitaire d’environ 100 kt et d’aides à la pénétration<br />

des défenses ABM. L’autre composante est constituée de deux escadrons de Rafale<br />

mod.3 et d’avions de l’aéronautique navale (Rafale M) emportant un missile de<br />

croisière supersonique (ASMP-A) avec une charge de puissance variable de<br />

100 ou 300 kt. Les capacités industrielles et technologiques qui ont permis ces<br />

développements confèrent, en fait, à la France une place particulière au sein de<br />

l’OTAN, réalité qui n’est pas toujours perçue à sa juste valeur par les Alliés euxmêmes,<br />

à l’exception du Royaume-Uni et des États-Unis, ni par certaines autres<br />

puissances sur le continent européen.<br />

La possession d’armes nucléaires suppose un savoir-faire technologique<br />

ainsi que la maîtrise de moyens de renseignements spécifiques sans lesquels<br />

la crédibilité de l’outil nucléaire français pourrait être questionnée. Ces moyens<br />

offrent des avantages stratégiques et politiques considérables. Ils ouvrent, en<br />

outre, des perspectives originales et spécifiques de coopération bilatérale, comme<br />

l’illustrent de multiples exemples. C’est ainsi que, dans le domaine de la simulation<br />

liée aux explosifs nucléaires, la France a investi des sommes considérables qui la<br />

distinguent de tous ses alliés à l’exception des États-Unis. Avec ces derniers, après<br />

un accord conclu entre les plus hautes autorités politiques, le Commissariat à<br />

l’énergie atomique-Direction des applications militaires (CEA-DAM) coopère avec<br />

RUSSIA IN GLOBAL AFFAIRS • VOL. 11 • NUMERO SPECIAL • 2013<br />

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