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Sommaire - CCIFR

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Pourquoi l’autonomie n'affaiblit pas l’Alliance atlantique<br />

Dans ces conditions, et si l’on veut accepter que, pour des raisons qui tiennent<br />

aux intérêts vitaux des pays concernés, la crise de l’euro sera réglée et ouvrira des<br />

perspectives nouvelles en faveur d’une intégration accrue des pays de la zone euro, il<br />

existe des voies nouvelles à explorer pour préparer les conditions réalistes de la mise<br />

sur pied progressive d’une défense européenne. L’idée ne suscite pas l’enthousiasme<br />

au sein des milieux militaires, qui préfèrent la certitude d’une organisation rôdée,<br />

comme l’est l’OTAN, avec un chef de file, plutôt qu’une organisation à créer ex<br />

nihilo au sein de laquelle les avantages acquis seront malmenés. De même, trop<br />

longtemps, le projet de défense européenne, province des bureaucrates, a souffert<br />

d’un manque de créativité. Enfin, reste bien évidemment le conservatisme des idées,<br />

qui s’oppose à toute innovation et qui, à travers l’Europe, se traduit par la relégation<br />

des affaires militaires aux seules opérations d’interposition entre belligérants. La<br />

possibilité d’affrontements armés de haute intensité est devenue un tabou.<br />

Dans ces conditions, il convient de reprendre le projet de défense européenne<br />

sur des bases nouvelles. Afin de contourner l’ensemble des blocages idéologiques,<br />

bureaucratiques et financiers pour redynamiser un projet auquel la plupart<br />

des peuples européens restent favorables, comme l’indiquent les sondages, il<br />

faut user d’ambiguïtés constructives. Une défense repose sur un outil militaire<br />

destiné à faire la guerre. Faire la guerre, c’est être capable d’imposer sa volonté<br />

à un adversaire par l’emploi de moyens dont l’assemblage combiné confère la<br />

victoire. C'est à partir de cette notion d’assemblage combiné qu'il est possible<br />

de définir les grandes fonctions qui en ressortent comme la sûreté maritime, la<br />

frappe dans la profondeur, la supériorité aérienne, les opérations amphibies, etc.<br />

En ces temps de pénurie budgétaire, la France pourrait proposer à ceux de ses<br />

partenaires qui se déclareraient intéressés de les exécuter ensemble, de monter des<br />

exercices d’ampleur pour en valider la réalisation et de prévoir ainsi des structures<br />

de commandement « dormantes » (un commandement naval pour l’océan Indien<br />

par exemple) pouvant être activées si nécessaire. On voit bien qu’il s’agit là d’une<br />

spécialisation plus sophistiquée que celle envisagée jusqu’à maintenant.<br />

C O N C LU S I O N<br />

Aujourd’hui, l’OTAN se trouve soumise à des exigences de natures diverses qui<br />

relativisent sa pertinence hormis dans le cas d’une attaque, fort improbable,<br />

contre tout ou partie de ses membres. Certains pays, comme les États baltes,<br />

restent obsédés par une éventuelle menace militaire de la part de la Russie. Ils sont<br />

donc enclins à concéder leur défense aux États-Unis en échange de leur soutien<br />

indéfectible à la politique suivie par Washington. Les pays scandinaves gardent un<br />

œil sur la Russie du fait de leur proximité avec ce grand pays. Mais ils restent dans<br />

une position où il leur est plus facile de trouver des compromis avec les Américains<br />

RUSSIA IN GLOBAL AFFAIRS • VOL. 11 • NUMERO SPECIAL • 2013<br />

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