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Une stabilité fragile<br />
risque associée à la dette souveraine de la France comme de celles d’autres économies<br />
de la zone euro s’est fortement apprécié tout au long de l’année 2011, témoignant de<br />
l’inquiétude grandissante des marchés quant à la viabilité des finances publiques et<br />
d’un risque de contagion des crises grecque, italienne ou espagnole.<br />
Cette méfiance s’est manifestée par l’écart de taux « spread » grandissant entre<br />
les rendements d'emprunts allemands et français (obligations à 10 ans) notamment.<br />
Ce « spread », qui est un indicateur de la confiance des investisseurs dans la<br />
capacité de l'État à rembourser ses titres de dette lorsqu'ils arrivent à échéance,<br />
a atteint jusqu’à 200 points de base (2 points de pourcentage) en novembre 2011<br />
alors qu’il n’était que de 40 pdb avant l’été et inférieur à 10 pdb avant la crise de<br />
2008. Cet écart traduit la défiance croissante des investisseurs quant à la capacité de<br />
l’État français à honorer ses dettes (« risque de signature ») et se manifeste par des<br />
comportements de repli vers des actifs jugés plus sûrs « flight to quality » comme<br />
les titres de dette allemande.<br />
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Ecart de taux OAT 10 ans France-Allemagne<br />
2010 APR JUIL OCT 2011 APR JUIL OCT 2012 APR JUIL OCT<br />
Cette méfiance grandissante à l’encontre de l’économie française s’est traduite par la<br />
dégradation (anticipée par les marchés financiers) de la note souveraine AAA en<br />
AA+ avec perspective négative par Standard & Poors en janvier 2012. Sans dégrader<br />
la note souveraine, Moody’s plaçait la France sous perspective négative un mois plus<br />
tard tandis que Fitch annonçait ne pas envisager de dégradation sauf en cas de forte<br />
détérioration de la conjoncture durant l’année en cours.<br />
Outre ses effets directs sur les finances publiques via un alourdissement de la<br />
charge de la dette (une hausse de 100 bp du taux OAT alourdit la charge de la dette<br />
publique d’environ 2 milliards d'euros la première année, soit 0,1% du PIB, et 4<br />
milliards d'euros la seconde, soit 0,2% du PIB), cette hausse des taux a également des<br />
RUSSIA IN GLOBAL AFFAIRS • VOL. 11 • NUMERO SPECIAL • 2013<br />
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