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Sommaire - CCIFR

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Yves Boyer<br />

que de choisir de participer activement à la mise sur pied d’une défense européenne<br />

où ils auraient à coopérer plus étroitement avec un pays comme la France, qu’ils<br />

comprennent mal et à l’égard duquel ils éprouvent une certaine méfiance. Les pays<br />

d’Europe centrale et orientale membres de l’OTAN sont sur une ligne proche des<br />

États baltes pour ce qui est de la Russie et leurs forces armées sont étroitement liées<br />

à celles des Américains. Il est toutefois nécessaires de mentionner le cas à part de la<br />

Pologne, qui consacre un effort non négligeable à sa défense et s’affiche comme un<br />

fort soutien de la PSDC. Dans le cadre du Triangle de Weimar, Varsovie fait preuve<br />

d’une très forte ambition en matière de promotion de la PSDC et, en cela, elle ne<br />

peut trouver qu’un écho très favorable à Paris.<br />

À Berlin, les autorités allemandes procèdent à une très intéressante<br />

modernisation de leurs forces armées. Cependant, la Bundeswehr reste une<br />

« armée parlementaire », dont le déploiement à l’extérieur des frontières reste<br />

des plus incertains pour des raisons de politique intérieure. L’affaire libyenne<br />

en a fourni un exemple frappant. Le Royaume-Uni traverse une crise de nature<br />

existentielle qui le conduira peut-être aux marges de l’Europe, rêvant d’un nouveau<br />

partenariat avec les États membres du Commonwealth. Si la Grande-Bretagne est<br />

dotée d’une armée de qualité, ses réductions budgétaires en ont cependant réduit<br />

sensiblement les moyens et le pays n’est certainement plus en mesure de se tourner<br />

vers le « grand large ». Cette situation rapproche paradoxalement la Grande-<br />

Bretagne de la France.<br />

La France reste soumise aux effets de la crise économique et financière. Si<br />

la tentation du repli sur soi existe, elle n’offre cependant pas des perspectives<br />

attractives. Reste pour Paris la voie dans laquelle il s’est engagé depuis longtemps,<br />

celle d’une politique stratégique ménageant « plusieurs fers au feu » : conserver<br />

un certain degré d’autonomie à travers le maintien de capacités autonomes et<br />

conséquentes dans le domaine nucléaire et du renseignement ; rester un partenaire<br />

fiable pour ses alliés de l’OTAN tout en préparant le moment où il pourra contribuer<br />

à accélérer la mise sur pied de la défense européenne ; et, enfin, préserver une<br />

relation mutuellement bénéfique avec l’allié américain, fondée sur des savoir-faire<br />

technologiques de pointe et des coopérations ad hoc.<br />

RUSSIA IN GLOBAL AFFAIRS • VOL. 11 • NUMERO SPECIAL • 2013

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