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Pierre Kopp<br />
• une résolution graduelle de la crise des dettes souveraines ;<br />
• une reprise de la croissance en zone euro (+0,2% contre -0,4% en 2012 selon<br />
le FMI) et en Europe (+0,8% contre +0,1% en 2012) ainsi qu’une conjoncture<br />
favorable dans le reste du monde (croissance dynamique des BRIC.<br />
• malgré les mesures fiscales qui pèsent sur les revenus des ménages (majoritairement<br />
concentrées sur les hauts revenus), leur consommation pourrait résister en lien avec<br />
une reprise modérée de l’emploi et une réduction du taux d’épargne ;<br />
• l’investissement des entreprises pourrait entamer une légère reprise sous<br />
l’effet de la demande extérieure bien que la prudence des entrepreneurs pourrait<br />
rester de mise compte tenu de l’absence de tensions sur les capacités de production,<br />
des taux de marge historiquement bas et des hausses d’impôts (toutefois ciblées<br />
principalement sur les grandes entreprises plutôt que les PME).<br />
Cette prévision de croissance pour 2013 reste toutefois fragile compte tenu<br />
de l’incertitude qui entoure l’ensemble de ses déterminants. La confiance des<br />
agents (ménages et entreprises) largement affectée par 5 années de crise pourrait<br />
favoriser l’attentisme et nuire au redémarrage de la demande et de l’investissement<br />
qui sont traditionnellement les principaux moteurs de la croissance en France. Par<br />
ailleurs, les mesures d’austérité budgétaire qui seront adoptées dès la fin de l’année<br />
dans le cadre du vote du budget 2013 pourraient avoir un impact négatif sur la<br />
croissance supérieur aux estimations. Les prévisions de croissance se fondent<br />
sur un « effet multiplicateur » de 0,5, ce qui signifie qu’une consolidation fiscale<br />
équivalente à 1 point de PIB devrait se traduire par une perte d’un demi-point de<br />
croissance. Or, cette valeur ne fait pas consensus parmi les économistes et pourrait<br />
être sensiblement plus élevée (de 0,8 à 1,7) de telle sorte que le coût de l’austérité<br />
budgétaire en termes de croissance et de chômage pourrait être plus élevé.<br />
Q U E L S R E S S O R T S P O U R L A C R O I S S A N C E E N F R A N C E ?<br />
Si la France souffre de faiblesses structurelles (taux de prélèvements obligatoires<br />
élevé -particulièrement pour les cotisations sociales des employeurs-, poids des<br />
réglementations -notamment en matière de marché du travail-, compétitivité prix<br />
insuffisante, fragilité financière et contraintes au développement de son tissu de<br />
PME), elle dispose néanmoins de fondamentaux solides qui constituent autant de<br />
leviers internes de croissance.<br />
Parmi ces leviers de croissance internes figurent de nombreux atouts qui ont<br />
un impact direct sur l’attractivité du territoire pour les entreprises. La qualité des<br />
infrastructures, la qualité de la formation universitaire, une position de leader<br />
mondial dans de nombreux secteurs d’activité clé et en expansion (production<br />
d’électricité, télécommunications, aviation civile et militaire, transport, industrie<br />
du luxe, agroalimentaire, etc.), la qualité du système de protection sociale<br />
RUSSIA IN GLOBAL AFFAIRS • VOL. 11 • NUMERO SPECIAL • 2013