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Sommaire - CCIFR

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Pourquoi l’autonomie n'affaiblit pas l’Alliance atlantique<br />

de satellites d’observation (Hélios II A, Hélios II B, Pléiades IA et Pléiades IB,<br />

ces derniers offrant – dans certains domaines – des perspectives nouvelles sans<br />

comparaison y compris aux États-Unis) et de renseignement électromagnétique,<br />

avec la constellation ELISA. En outre, le démonstrateur satellitaire SPIRALE a<br />

introduit la France dans le domaine de la détection et du suivi de missiles balistiques.<br />

Ces moyens placent la France dans un club très restreint de pays (États-Unis,<br />

Russie, Chine). Ils lui donnent l’autonomie nécessaire dans l’appréciation d’une<br />

situation de crise et lui permettent ainsi de s’affranchir de moyens étrangers. Ils<br />

évitent à la France un alignement sur les positions américaines et lui permettent de<br />

mener, le cas échéant, une politique étrangère autonome, comme l’exemple irakien<br />

de 2003 l’a illustré. Au sein de l’OTAN, ils confèrent à Paris une place distincte<br />

par rapport aux autres Européens, lui offrant la faculté de contrer des demandes<br />

émanant du Secrétariat international pour la planification d’opérations dans le<br />

cadre de situations complexes.<br />

L A D É F E N S E E U R O P É E N N E :<br />

U N E I D É E T O U J O U R S D’A C T UA L I T É À PA R I S<br />

Le développement de la PSDC réservera encore beaucoup de surprises et apportera<br />

son lot de difficultés. Les manœuvres dilatoires risquent d’être nombreuses, à<br />

commencer par celles qui émaneront de Washington, pour qui la PSDC appellera<br />

à des « révisions déchirantes », pour reprendre le célèbre mot de Dean Acheson,<br />

ancien secrétaire d'État américain. La PSDC n’est cependant pas fondamentalement<br />

contraire aux intérêts américains d’autant qu’il reste clair que, pour l’Alliance, la<br />

sécurité collective, au sens de l’article 5 de la Charte atlantique, gardera encore<br />

longtemps toute sa valeur. En ce sens, les blocages à venir ne viendront pas<br />

seulement des États-Unis. Les réticences des ministères de la défense européens,<br />

immanquablement appelés à se transformer profondément pour permettre l’essor<br />

de la PSDC, seront au moins aussi vives. De la même façon que la mise en place<br />

de l’euro a radicalement modifié la place et la fonction des banques centrales<br />

nationales au profit de la Banque centrale européenne, il est fort probable que la<br />

mise en œuvre de la PSDC, à budgets militaires constants, aboutira à une forme de<br />

spécialisation des fonctions entre Européens. La question de l’autonomie française<br />

se posera selon de nouveaux paramètres et restera centrée pour un certain laps de<br />

temps sur la dissuasion nucléaire et sur la fonction du renseignement.<br />

Il est à noter positivement que certains États plutôt réticents comme la Pologne<br />

deviennent de fervents partisans de la défense européenne. Pour autant, celle-ci<br />

progresse à pas très lent. En 1987, le Conseil des ministres de l’UEO adoptait la<br />

plateforme de La Haye affirmant que « la construction d’une Europe intégrée<br />

restera incomplète tant que cette construction ne s’étendra pas à la sécurité et à la<br />

RUSSIA IN GLOBAL AFFAIRS • VOL. 11 • NUMERO SPECIAL • 2013<br />

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