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Une stabilité fragile<br />
leur demande intérieure. Si la croissance reste positive en Allemagne au deuxième<br />
trimestre (+ 0,3%), elle est nulle en France pour le deuxième trimestre consécutif et<br />
négative au Royaume-Uni (- 0,4%), en Espagne (- 0,4%) et en Italie (- 0,8%).<br />
Afin de compenser les effets d’une croissance économique revue une première<br />
fois à la baisse, un nouveau plan d’économie a été présenté par le nouveau<br />
gouvernement en juillet 2012 à hauteur de 20 milliards d'euros (1,1 point de PIB). Y<br />
figurent notamment une hausse des prélèvements sociaux sur les revenus du capital<br />
(de 13,5% à 15,5%), une réduction de l’abattement sur les plus-values immobilières<br />
hors résidences principales, une hausse du prélèvement libératoire sur les dividendes<br />
et intérêts, un alourdissement de l’impôt de solidarité sur la fortune et les droits de<br />
succession, la suppression des exonérations de cotisations salariales et patronales sur<br />
les heures supplémentaires.<br />
L’évolution de l’indicateur synthétique du climat des affaires dans l’industrie<br />
publié en septembre reste mal orientée, et l’indicateur nettement inférieur à sa<br />
moyenne de long terme. De même, l’indicateur du climat général des affaires atteint<br />
son plus bas niveau depuis septembre 2009. L’activité devrait donc rester atone d’ici<br />
la fin de l’année.<br />
Dans ce contexte, la perspective de croissance pour l’année 2012 a une nouvelle<br />
fois été revue à la baisse et devrait atteindre 0,2% (0,1% selon les dernières projections<br />
du FMI), les enquêtes de conjoncture tablant sur une poursuite de la stagnation de<br />
l’économie française d’ici la fin de l’année. Si cette perspective devait se confirmer,<br />
l’économie française n’aura donc pas rattrapé son niveau d’avant crise.<br />
Cette prévision de croissance atone s’accompagne de sombres perspectives<br />
concernant l’emploi. Après 16 mois de hausse consécutive, le nombre de chômeurs (en<br />
France métropolitaine) n’ayant exercé aucune activité a franchi le seuil symbolique<br />
des trois millions en août, seuil qui n’avait plus été atteint 1999. Le taux de chômage<br />
au sens du BIT pourrait atteindre 10,2% en France métropolitaine au quatrième<br />
trimestre, soit un niveau inférieur à la moyenne de la zone euro (11,2%) mais dans<br />
la moyenne des pays avancés au sens du FMI et près du double du taux de chômage<br />
en Allemagne (5,2%).<br />
Le projet de budget présenté en septembre dernier confirme l’objectif de réduction<br />
du déficit public à 3% en 2013 contre 4,5% en 2012 et prévoit 38 milliards d'euros<br />
d’économies nouvelles (1,9 point de PIB) réparties entre un net ralentissement des<br />
dépenses publiques (équivalent à 1/3 de l’effort) et une hausse des prélèvements<br />
fiscaux et sociaux (répartie également entre les ménages et les entreprises).<br />
Le contexte économique qui sous-tend ce projet de budget prévoit une croissance<br />
de 0,8 % en 2013 alors que le FMI l’estime à 0,4%. Le redémarrage de l’activité resterait<br />
donc très modéré en 2013.<br />
Plusieurs facteurs viennent appuyer cette prévision :<br />
RUSSIA IN GLOBAL AFFAIRS • VOL. 11 • NUMERO SPECIAL • 2013<br />
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