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Sommaire - CCIFR

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L’Influence dans un monde globalisé<br />

sommes investies dans les projets de développement, notamment dans les pays<br />

émergents, à revenus intermédiaires et en développement. Elle s’est démultipliée,<br />

est devenue plus insaisissable et a gagné en importance, mettant par là en place une<br />

cartographie beaucoup plus complexe que jadis.<br />

Aujourd’hui, la transmission de l’influence s’effectue dans un contexte de<br />

défiance accrue. Elle nécessite beaucoup plus d’argumentation et une capacité<br />

de plaidoyer plus subtile. Elle se transmet moins dans une action bilatérale<br />

de nature politique, mais passe à la fois, dans la relation d’État à État, par les<br />

échanges d’idées et les programmes de coopération, et, sur le plan multilatéral,<br />

par l’action des organisations internationales, devenues de plus en plus les<br />

intermédiaires obligés pour tout ce qui concerne les principes, la philosophie du<br />

développement, les règles de droit, les normes techniques et même les valeurs.<br />

Cette influence se déploie dès lors à la fois dans les conseils et les groupes<br />

d’experts placés auprès des organisations internationales, par les think tanks<br />

à la production desquels s’abreuvent les leaders de pensée et les grand-messes<br />

internationales, certes souvent formelles et impuissantes, mais qui produisent<br />

des idées auxquelles il devient difficile de ne pas adhérer formellement. S’y<br />

ajoutent les médias globaux qui finissent par forger la doxa des dirigeants, car ils<br />

sont lus par tous et constituent des puissants vecteurs, parfois idéologiques, dans<br />

la diffusion des idées.<br />

Dès lors, les composantes de l’influence changent aussi. On assiste ainsi<br />

au besoin d’autant plus fort de définir une stratégie que la plupart des acteurs<br />

internationaux l’ont fait. On ne peut plus ne pas répondre au « pourquoi » et<br />

se contenter d’une posture généraliste et imprécise. Le « qui » devient aussi<br />

nécessairement beaucoup plus large, car il est rare que l’influence soit durable si<br />

l’on n’influence qu’un seul acteur, en particulier tel gouvernement. L’importance<br />

du temps long et de la durée croît elle aussi : face à la démarche de coureurs<br />

de fond de la plupart des acteurs, prétendre exercer une influence à la dernière<br />

minute devient beaucoup plus aléatoire. Enfin, une même stratégie d’influence<br />

doit passer par le jeu sur plusieurs tableaux et il est rare qu’il faille se contenter<br />

soit d’une action de nature diplomatique, soit du simple jeu de la pensée, soit<br />

encore d’une politique exclusivement commerciale.<br />

La croissance des marchés internationaux a aussi bouleversé la donne<br />

depuis une dizaine d’années et continuera à le faire pendant encore quinze ou<br />

vingt ans. Elle a aussi exacerbé les enjeux dans la bataille entre les puissances.<br />

Ne prenons qu’un seul exemple : celui des marchés d’expertise, autrement dit<br />

des appels d’offres lancés notamment par les bailleurs internationaux (Banque<br />

mondiale et banques de développement, Programme des Nations unies pour<br />

le développement, Commission européenne, etc.), par les États eux-mêmes,<br />

RUSSIA IN GLOBAL AFFAIRS • VOL. 11 • NUMERO SPECIAL • 2013<br />

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