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Sommaire - CCIFR

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Pourquoi l’autonomie n'affaiblit pas l’Alliance atlantique<br />

des engagements internationaux de la France, dont ceux qui touchent à l’Alliance<br />

atlantique. Cette position de principe guide l’action du ministre de la défense. C’est<br />

ainsi que, quelques mois après sa prise de fonction à la tête du ministère de la<br />

défense, Jean-Yves Le Drian a tenu à indiquer « vigoureusement » au Secrétaire<br />

général de l’OTAN que la France restait souveraine en matière de choix militaires.<br />

Quelques jours plus tard, lors d’une conférence de presse, M. Le Drian a rappelé<br />

que Paris était « défavorable au renforcement des financements en commun de<br />

nouvelles capacités, parce que l’Alliance est une alliance de nations souveraines.<br />

Chacun est libre du choix de ses capacités, en coopération ou pas, et du choix de<br />

l’emploi de ses capacités. »<br />

La place prééminente qu’occupe le président de la République lui confère<br />

une marge de manœuvre opérationnelle étendue. Il peut ainsi décider de<br />

l’engagement de forces françaises sans accord préalable du Parlement, même si ce<br />

dernier est appelé à se prononcer ensuite sur des opérations militaires d’ampleur<br />

significative. Cette grande latitude d’action se manifeste tout particulièrement à<br />

l’occasion d’engagements en Afrique. C’est ainsi que l’opération Épervier en place<br />

au Tchad depuis 1986 ou l’opération Boali en République Centrafricaine depuis<br />

2002 n’ont pas fait l’objet d’un vote particulier de la représentation nationale. Cette<br />

dernière opération et les conséquences qu’elle a impliquées sont caractéristiques<br />

des mécanismes français d’emploi de la force sous l’égide du président de la<br />

République. C’est ainsi qu’en 2007, un faible contingent français en poste à<br />

Birao, près de la frontière soudanaise, était menacé par un important groupe de<br />

rebelles venus du Soudan. La chute de Birao aurait vraisemblablement provoqué<br />

la déstabilisation du Tchad et de la République Démocratique du Congo. L’étatmajor<br />

particulier du président de la République en fut immédiatement avisé. La<br />

décision fut prise d’ordonner à l’État-major des Armées (EMA) d’envoyer des<br />

parachutistes en provenance du Gabon et de Djibouti afin qu’ils se portent au<br />

secours du poste de Birao. Cette opération de faible ampleur mais primordiale<br />

quant à ses résultats illustre les marges de manœuvre offertes au chef de l’Etat : elles<br />

lui permettent une grande réactivité en l’affranchissant a priori des contraintes<br />

liées à une autorisation parlementaire. Cette prééminence, l’Élysée peut l’exercer<br />

dans la mesure où elle est soutenue et épaulée par un appareil d’État politicomilitaire<br />

original où dominent deux structures. La première, l’État-major des<br />

Armées, prépare et conduit les opérations et veille à la préparation des forces<br />

sous les ordres du président. La seconde, la Direction générale de l’armement<br />

(DGA), est chargée de définir et de procurer aux forces les équipements<br />

nécessaires à l’exécution de leurs missions. EMA et DGA sont ensemble garants<br />

de la cohérence de l’architecture de défense française en réponse aux directives<br />

émanant du chef de l’État et approuvées par la représentation nationale. C’est<br />

RUSSIA IN GLOBAL AFFAIRS • VOL. 11 • NUMERO SPECIAL • 2013<br />

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