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Sommaire - CCIFR

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Pourquoi l’autonomie n'affaiblit pas l’Alliance atlantique<br />

avec des conséquences dramatiques sur les politiques publiques, y compris, bien<br />

entendu, la défense.<br />

Ce risque, qui semble néanmoins se réduire en ce début d’année 2013, n’a<br />

pas encore eu de répercussions irrémédiables dans l’action extérieure de l’Union<br />

au sein de laquelle la France est insérée. L’UE demeure un des grands pôles<br />

économiques mondiaux. Elle continue à générer des surplus financiers qui lui<br />

permettent de projeter son influence « civile » à l’échelle de la planète, notamment<br />

à travers son action au sein des grandes organisations internationales. L’Union<br />

reste le principal pourvoyeur de fonds du système des Nations unies, dont elle<br />

fournit 38% du budget de fonctionnement ; elle contribue à de nombreuses<br />

opérations de maintien de la paix et finance à hauteur de 50% les différents fonds et<br />

programmes spécifiques des Nations unies. Par ailleurs, si les difficultés présentes<br />

sont énormes, force est de constater que les pays membres de l’Union ont, en<br />

moins de 30 ans, réussi à parachever le marché unique, créer une monnaie unique,<br />

former la zone Schengen, supprimant, pour ceux des États qui en sont membres,<br />

les frontières internes à l’Union, lancer le très vaste et très complexe chantier de<br />

la politique de sécurité et de défense commune (PSDC) et, enfin, passer de 12 à<br />

27 États membres. Ce sont là des avancées considérables, dont certaines exigent<br />

beaucoup de temps pour porter leurs fruits et supposent d’avoir pu surmonter de<br />

très nombreux obstacles nationaux ou communautaires. En tout état de cause, audelà<br />

de l’Alliance atlantique et des États-Unis, il existe un autre paysage dans lequel<br />

la politique extérieure et de sécurité française est insérée.<br />

Dans le domaine de la défense, il convient de noter que l’Europe reste,<br />

globalement, un grand acteur avec, sur le papier, des moyens significatifs et,<br />

plus concrètement, un vrai savoir-faire pour mener des opérations militaires<br />

complexes et interagir avec la machine militaire américaine. Même si, pris<br />

individuellement, les budgets militaires des pays membres de l’UE sont partout<br />

revus à la baisse, ils demeurent collectivement supérieurs aux dépenses militaires<br />

de la Chine, de l’Inde ou de la Russie. Cependant, dans la mesure où les pays<br />

membres de l’UE ont jusqu’à présent favorisé l’exercice de la puissance « civile », la<br />

montée en puissance de la PSDC n’a jamais eu la priorité qu’elle méritait, d’autant<br />

que pour la plupart des États membres, l’OTAN demeure l’instance au sein de<br />

laquelle doivent se préparer et être conduites les opérations militaires majeures.<br />

C’est donc dans ce contexte que la France situe les perspectives d’évolution de<br />

sa politique de défense. Réaffirmant la position traditionnelle de la France, le<br />

ministre de la défense M. Le Drian a ainsi déclaré le 9 octobre 2012 que « le<br />

renforcement de l’Europe de la défense renforce aussi l’Alliance et il importe de<br />

conjuguer les deux en même temps ». Cet affichage est conforme à la vision des<br />

intérêts de la France exprimée par les autorités politiques qui se sont succédées à<br />

RUSSIA IN GLOBAL AFFAIRS • VOL. 11 • NUMERO SPECIAL • 2013<br />

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