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Sergueï Doubinine<br />
La question fiscale est désormais d’une grande actualité en raison de la crise<br />
de la dette nationale dans tous les pays de l’OCDE. L’augmentation des recettes<br />
des budgets nationaux, la baisse des dépenses d’État et la limitation des déficits<br />
budgétaires sont devenus des objectifs prioritaires de la politique financière. Les<br />
gouvernements de ces pays ont fait des efforts significatifs pour étendre à tous<br />
leurs résidents fiscaux l’obligation de payer des impôts sur les revenus obtenus dans<br />
tout pays, y compris dans les territoires dits off-shore.<br />
L’utilisation des comptes off-shore est devenue depuis longtemps une norme<br />
dans la pratique internationale. Tous les pays de l’OCDE ont conclu des accords<br />
internationaux sur le volume des informations fiscales. La liste « noire » des<br />
off-shore de l’OCDE ne comprend aujourd’hui plus aucune juridiction. La liste<br />
« grise », qui comprenait il y a encore quelques années 40 pays, n’en mentionne<br />
plus que deux. Les gouvernements des territoires off-shore se sont engagés à se<br />
mettre en adéquation avec les standards de l’OCDE en matière de transparence<br />
des systèmes fiscaux et de l’information, et ont conclu avec au moins douze pays<br />
des accords d’échange d’informations. Il n’y a désormais plus de secret non plus sur<br />
l’identité des bénéficiaires de telle ou telle holding – il suffit de conclure un accord.<br />
Un autre phénomène non moins significatif est l’application de la « taxe<br />
Tobin » sur les transactions financières. La France a pris la décision de l’appliquer<br />
dès 2013, et les dirigeants des pays de la zone euro ont officiellement validé son<br />
application dans l’ensemble de la zone. Le principal opposant à l’application de la<br />
« taxe Tobin », à l’échelle de l’Union Européenne, est le gouvernement britannique.<br />
Il craint que les dépenses supplémentaires entraînées n’abaissent la compétitivité<br />
de Londres comme centre financier du marché mondial.<br />
R È G L E S T R A N S NAT I O NA L E S<br />
Les forums internationaux – G20, G8, rencontre des chefs d’État du BRICS,<br />
assemblées annuelles du FMI, de la Banque Mondiale et de la BERD etc. –<br />
constituent des plates-formes de discussion. C’est là que les règles du jeu peuvent être<br />
préalablement validées et confirmées. L’OMC, selon son traité d’adhésion, dispose<br />
de la possibilité d’effectuer un contrôle de l’exécution des obligations conclues<br />
et de lancer un examen et un traitement des fautes commises. Un mécanisme<br />
analogue consiste à se mettre initialement d’accord au cours de négociations, puis<br />
à approuver et introduire les règles décidées par les autorités nationales, et enfin à<br />
suivre leurs résultats ; c’est sur ce système que se base l’activité du Comité de Bâle<br />
sur la surveillance bancaire, les projets de création d’organismes de réglementation<br />
supranationaux pour le marché financier mondial n’étant même pas traités.<br />
Seuls la Commission européenne et le Parlement européen prétendent au droit<br />
de prendre des décisions à caractère contraignant pour les pays-membres, mais<br />
RUSSIA IN GLOBAL AFFAIRS • VOL. 11 • NUMERO SPECIAL • 2013<br />
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