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Une stabilité fragile<br />
mieux résisté que celles des autres pays européens. Le recul du PIB enregistré en<br />
2009 n’a ainsi été que de 3% en France, contre 4,4% au Royaume-Uni, 5,1% en<br />
Allemagne ou 5,5% en Italie. La récession de l’économie française a également été<br />
plus faible que celle enregistrée aux États-Unis (-3,5%) et dans les pays de l’OCDE<br />
(-3,8% en moyenne).<br />
Au plus fort de la crise, la baisse du PIB en France a été de 4,3% au premier<br />
trimestre 2009 en glissement annuel, contre 6,8% en Allemagne, 4,6% aux États-<br />
Unis (deuxième trimestre 2009) et 5,5% en moyenne pour les pays de l’OCDE.<br />
Cette relative bonne résistance de l’économie française par rapport à ses<br />
principaux partenaires s’explique par une conjonction de facteurs ayant trait :<br />
• à la politique monétaire de la zone euro dont l’abaissement des taux a été<br />
transmis aux conditions de financement de l’ensemble de l’économie du fait de la<br />
solidité du secteur bancaire français ;<br />
• à la structure de production diversifiée de l’économie qui est de ce fait moins<br />
dépendante des secteurs particulièrement touchés par la crise comme la finance, la<br />
construction ou l’automobile ;<br />
• au compte des ménages dont le niveau d’endettement est maîtrisé (à<br />
73,5% du revenu disponible brut en 2008 -78,9% en 2010-, contrairement<br />
aux ménages espagnols ou britanniques dont le ratio dépasse les 100%) du<br />
fait des pratiques bancaires prudentes en matière d’octroi de crédit, et du taux<br />
d’épargne structurellement élevé (près de 15,5% en 2008 -15,9% en 2010-) ;<br />
• à des mesures de soutien domestiques telles que le Plan de relance de 34<br />
Mds€ adopté par le gouvernement fin 2008 qui a permis de soutenir à la fois la<br />
consommation des ménages et l’investissement des entreprises appartenant aux<br />
secteurs le plus affectés par la crise (construction, automobile) ;<br />
• à l’intensité des stabilisateurs automatiques et notamment du système<br />
de protection sociale (le niveau des dépenses sociales s'établit à 29,5% du PIB<br />
en 2008 en France contre 26,9% en Allemagne ou 25,3% au Royaume-Uni)<br />
qui ont pleinement joué leur rôle contra cyclique en soutenant la demande<br />
intérieure.<br />
La reprise amorcée dès le deuxième trimestre 2009 s’est faite à un rythme<br />
conforme à celui constaté lors des récessions précédemment observées en<br />
France en 1980 et 1993. Toutefois, son intensité a été nettement inférieure à celle<br />
de l’Allemagne ou des pays membres de l’OCDE et n’a pas permis de résorber<br />
totalement le recul de l’activité enregistré en 2008/2009.<br />
Si la consommation intérieure a très rapidement retrouvé ses niveaux d’avant<br />
crise après un recul très modéré, l’investissement des entreprises, qui s’était<br />
fortement replié dès le deuxième trimestre 2008 et durant six trimestres consécutifs<br />
(-17,5% entre le premier trimestre 2008 et son plus bas niveau au troisième<br />
RUSSIA IN GLOBAL AFFAIRS • VOL. 11 • NUMERO SPECIAL • 2013<br />
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