Rapport - La Documentation française
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– Annexe VI, page 3 –<br />
Le formulaire Cerfa n°50 741*3 de demande d’AME prévoit, pour l’étude des<br />
ressources, la vérification du versement éventuel d’indemnités journalières, d’allocations<br />
familiales, et d’allocations chômage. Étant donné que le versement de ces prestations est<br />
conditionné à une résidence stable et régulière sur le territoire français, ces vérifications ne<br />
peuvent valoir qu’en cas de basculement dans l’irrégularité dans le cours de l’année. Par<br />
ailleurs, les demandeurs d’AME peuvent avoir basculé dans l’irrégularité et ne pas en avoir<br />
informé leur employeur ; ils continuent alors à recevoir leur salaire même si les services des<br />
CPAM ont quant à eux repéré le changement.<br />
L’évaluation des ressources demeure principalement dépendante des déclarations<br />
de bénéficiaires et de la vigilance des personnels d’accueil. <strong>La</strong> mission a pu constater<br />
l’existence de modèles d’évaluation des ressources variables selon les CPAM, parfois très<br />
élaborés sans que les gains d’une telle évaluation apparaissent clairement en termes de barrière<br />
à l’accès au droit à l’AME de personnes irrégulières dont les revenus pourraient être au dessus<br />
du seuil fixé.<br />
b) <strong>La</strong> séparation entre constitution des dossiers et décision d’attribution de<br />
l’attestation permet d’assurer un double contrôle à l’ouverture des droits<br />
Les CPAM ont le monopole de l’instruction et de l’attribution de l’AME.<br />
Ainsi, l’instruction de la demande doit être distinguée de la constitution du dossier et la loi<br />
(article L. 252–1 du Code de l’action sociale et des familles) prévoit que le dossier de demande<br />
peut être déposé auprès :<br />
- d’un organisme d’assurance maladie ;<br />
- d’un centre communal ou intercommunal d’action sociale du lieu de résidence de<br />
l’intéressé ;<br />
- des services sanitaires et sociaux du département de résidence ;<br />
- des associations ou organismes à but non lucratif agréés à cet effet par décision<br />
du représentant de l’État dans le département.<br />
Ni les associations, ni les CCAS, ni les hôpitaux n’interviennent dans<br />
l’instruction des dossiers : leur rôle est limité à l’aide à la constitution de ceux-ci, et,<br />
éventuellement, pour les associations et les CCAS, à la domiciliation. Depuis la création de<br />
l’AME par la loi de 1999, le nombre de CCAS acceptant d’aider à la constitution des dossiers a<br />
fortement diminué. Les demandeurs de l’AME déposent principalement leurs dossiers dans les<br />
accueils des CPAM, les hôpitaux et les associations agréées. Les relations entre les CPAM et<br />
ces acteurs sont variables selon le choix d’organisation des CPAM en matière d’accueil et de<br />
traitement des dossiers. À titre d’exemple, la CPAM de Paris exige de rencontrer le demandeur<br />
et met en place des permanences dans les hôpitaux et les associations ; la CPAM de Marseille<br />
en organise dans les associations et les contacts informels entre le pôle social de la CPAM, les<br />
associations et les hôpitaux semblent nombreux au moment de la constitution des dossiers.<br />
Par ailleurs, le principe général de la séparation entre instruction et<br />
attribution est appliqué dans toutes les CPAM visitées : les personnels d’accueil des CPAM<br />
aident à la constitution des dossiers mais ne décident pas de l’attribution des attestations. Ainsi à<br />
Paris, le personnel d’accueil délivre simplement une attestation de dépôt de la demande assortie<br />
d’un numéro provisoire d’immatriculation qui sera confirmé par le service de traitement des<br />
demandes en cas d’attribution de l’AME.