Rapport - La Documentation française
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– <strong>Rapport</strong>, page 19 –<br />
- la gestion est effectuée par le même organisme, à savoir la CNAMTS<br />
(cf. infra § III).<br />
Des différences demeurent néanmoins dans l’accès aux soins des bénéficiaires de<br />
l’AME et des assurés sociaux.<br />
L’AME accorde une couverture maladie supérieure à celle de la CMU de base,<br />
dans la mesure où les bénéficiaires de cette dernière doivent acquitter la part complémentaire<br />
des soins dont ils bénéficient, mais légèrement inférieure à celle de la CMU complémentaire :<br />
les prothèses dentaires, les traitements d’orthodontie, l’optique, les audioprothèses et certains<br />
dispositifs médicaux spécifiques ne sont pas couverts au-delà des tarifs de responsabilité des<br />
organismes d’assurance maladie.<br />
En outre, l’effet de seuil est plus marqué pour l’AME que pour la CMU : en deçà<br />
du plafond de ressources fixé par la loi, l’AME correspond au cumul de la couverture maladie<br />
de base avec une couverture complémentaire, mais au-dessus de ce plafond, le demandeur ne<br />
bénéficiera d’aucune couverture sociale et devrait théoriquement prendre à sa charge<br />
l’intégralité de la dépense, y compris hospitalière. Dans les faits cependant, la mission a<br />
constaté que peu de demandeurs se trouvaient exclus de l’AME pour cette raison (moins<br />
de 1 % des demandes d’AME à Paris) en raison de la situation de précarité de la plupart des<br />
étrangers en situation irrégulière et du caractère déclaratif de ressources par définition<br />
quasi-incontrôlables.<br />
Par ailleurs, l’absence de reconnaissance de la qualité d’assuré social aux<br />
bénéficiaires de l’AME rend inapplicable la maîtrise médicalisée et le suivi mis en œuvre<br />
pour les assurés sociaux, notamment :<br />
- l’obligation de désignation d’un médecin traitant et le respect du parcours de soin<br />
prévus par la loi n°2004-810 du 13 août 2004 relative à l’assurance maladie ;<br />
- le dossier médical personnel en cours de déploiement ;<br />
- l’immatriculation au RNIAM 36 et l’attribution d’une carte vitale (cf. infra § III) ;<br />
- le contrôle médical (prévu par l’article L. 315-1 du Code de la sécurité sociale).<br />
Au total, si la non-reconnaissance du statut d’assuré social peut s’avérer<br />
défavorable pour les bénéficiaires de l’AME (refus de soin en médecine de ville), elle a aussi<br />
pour conséquence de limiter en partie les possibilités d’incitation vers un parcours de soins<br />
coordonné et contrôlé.<br />
2. Les dispositions législatives et réglementaires peinent à être mises en œuvre<br />
a) L’introduction prévue d’un ticket modérateur n’a pas abouti<br />
L’introduction d’un ticket modérateur prévu par la LFR pour 2002 devait permettre<br />
de limiter la consommation de soin des bénéficiaires de l’AME. Le décret d’application n’a<br />
cependant jamais été publié.<br />
36 Le fichier RNIAM (répertoire national inter-régimes de l’assurance maladie) comprend pour chaque assuré social<br />
le numéro d’identification (NIR) et le régime d’assurance maladie auquel il est affilié.