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Rapport - La Documentation française

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– <strong>Rapport</strong>, page 13 –<br />

- est sur-représentée dans les séjours pour maladies dues à une infection par<br />

le VIH, la tuberculose et l’hépatite virale C (cf. infra) mais pas pour les autres<br />

pathologies infectieuses et parasitaires : les hospitalisations de bénéficiaires de<br />

l’AME avec un diagnostic de tuberculose représentent 13,4 % des séjours, celles<br />

pour VIH 4,9 %, celles pour hépatite C 4,1 % alors que la part globale des<br />

bénéficiaires de l’AME dans les séjours n’est que de 2,9 %. De plus, la durée<br />

moyenne de séjour pour les bénéficiaires de l’AME est prolongé de 35 % pour<br />

les diagnostics de tuberculose et de 43% pour le VIH.<br />

Par ailleurs, si les bénéficiaires de l’AME n’ont pas une part de complications et<br />

morbidités associées significativement différente des patients couverts par un régime<br />

d’assurance maladie, leur durée moyenne de séjour à pathologie et âge comparables est<br />

de 15 % supérieure. Ces données ne permettent pas de confirmer l’hypothèse émise par de<br />

nombreux interlocuteurs de la mission d’un retard aux soins pour les bénéficiaires de l’AME,<br />

même si quelques cas cliniques ont été signalés. Elles peuvent en effet s’expliquer par l’absence<br />

de structures adaptées pour prendre le relais des soins (structures de réadaptation ou de moyen<br />

séjour) ou par des conditions de vie précaires qui freinent un retour rapide au domicile.<br />

En revanche, pour les patients en soins urgents, la part des séjours avec<br />

complications et morbidités associées et la durée moyenne de séjour globalement deux fois plus<br />

importantes que la moyenne traduisent un état de santé plus dégradé de cette population. À âge<br />

et pathologies comparables, la durée de séjour des bénéficiaires des soins urgents est supérieure<br />

de 61 % à la moyenne. Les dépenses facturées au titre des soins urgents correspondent donc<br />

bien à des pathologies lourdes.<br />

Tableau 3 : Comparaison de la part des séjours avec complications et morbidités associées 33 (CMA)<br />

et de la durée moyenne des séjours des différentes populations de patients<br />

Bénéficiaires de Bénéficiaires des soins<br />

l’AME<br />

urgents<br />

Autres patients<br />

Part relative des séjours 2,9 % 0,1 % 97,0 %<br />

Âge moyen 33,1 ans 35,9 ans 47,0 ans<br />

Part des séjours avec CMA 22,0 % 45,7 % 25,5 %<br />

Durée moyenne de séjour 6,6 jours 12,6 jours 6,7 jours<br />

Ratio standardisé de la durée de séjour<br />

(ajusté sur le GHM et la classe d’âge)<br />

1,15 1,61 1,00<br />

Source : AP-HP, données 2005<br />

b) Les pathologies spécifiques identifiées peuvent avoir un impact important sur la<br />

santé publique et justifient une prise en charge<br />

Les études mentionnées supra révèlent la sur-représentation de certaines maladies<br />

transmissibles au sein de la population AME, qu’il est nécessaire de prendre en charge dans un<br />

objectif de santé publique. En effet, pour des pathologies transmissibles impliquant un danger<br />

de contamination, toute méconnaissance du statut sérologique par la personne ou tout retard au<br />

diagnostic peut avoir des conséquences importantes sur la dissémination de la maladie. Or une<br />

étude du COMEDE montre par exemple que seuls 6 % des patients atteints d’hépatite B<br />

connaissaient leur diagnostic avant leur arrivée en France.<br />

Par ailleurs, la couverture vaccinale, analysée par exemple dans le rapport de<br />

Médecins du Monde, est faible pour les personnes en situation de précarité, puisque les patients<br />

étrangers « sont globalement deux fois moins à jour de leurs vaccinations que les patients<br />

français ». Cette situation peut constituer un risque pour la diffusion de pathologies infectieuses,<br />

du fait de la baisse de l’immunité de groupe dans certaines communautés.<br />

33 Diagnostics associés à la cause principale du séjour dont la présence augmente la durée de séjour.

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