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Rapport - La Documentation française

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L’aide médicale d’État (AME) constitue un filet de sécurité dont l’objectif est<br />

d’assurer la prise en charge des soins des personnes ne pouvant accéder au régime général de<br />

l’assurance maladie du fait de leur présence irrégulière sur le territoire. Le prolongement de<br />

cette logique a incité le législateur et le pouvoir réglementaire à faire assumer par l’enveloppe<br />

budgétaire destinée à l’AME le financement de divers dispositifs, qu’ils soient en relation<br />

directe avec l’AME (soins urgents des étrangers en situation irrégulière non éligibles à l’AME,<br />

AME dite « humanitaire », soins des étrangers en rétention administrative, dettes liées à<br />

l’ancienne aide médicale gratuite) ou non (soins des gardés à vue, évacuations sanitaires de<br />

Mayotte vers <strong>La</strong> Réunion).<br />

Au total, sur les crédits inscrits en loi de finances au titre de l’AME, ce sont en<br />

moyenne plus de 40 M€ qui sont prélevés chaque année pour financer ces différents dispositifs<br />

distincts de l’AME « de droit commun » (celle qui prend en charge les soins des étrangers en<br />

situation irrégulière présents depuis plus de trois mois sur le territoire national).<br />

I. LA PRISE EN CHARGE DES SOINS URGENTS DES ETRANGERS EN<br />

SITUATION IRREGULIERE NON BENEFICIAIRES DE L’AME<br />

A. Le dispositif des soins urgents, qui permet une prise en charge médicale<br />

minimale des étrangers non éligibles à l’AME, est complexe à gérer<br />

1. Une prise en charge des soins urgents des étrangers en situation irrégulière<br />

qui ne sont pas éligibles à l’AME<br />

Le dispositif des « soins urgents » a été créé par l’article 97 de la loi de finances<br />

rectificative pour 2003 1 en contrepartie des restrictions apportées à l’accès à l’AME « de droit<br />

commun », notamment l’introduction de la condition de résidence ininterrompue en France<br />

depuis plus de trois mois. Il est désormais codifié à l’article 254-1 du CASF 2 .<br />

Il permet la prise en charge de soins délivrés exclusivement à l’hôpital à des<br />

étrangers en situation irrégulière non éligibles à l’AME mais résidant en France (notamment<br />

ceux présents depuis moins de trois mois ou ne pouvant réunir les pièces nécessaires à<br />

l’ouverture des droits à l’AME), dont l’absence mettrait en jeu le pronostic vital ou pourrait<br />

conduire à une altération de l’état de santé de la personne ou d’un enfant à naître.<br />

Cependant, pour les mineurs non éligibles à l’AME, tous les soins reçus à l’hôpital<br />

sont couverts par la procédure des soins urgents. En effet, la circulaire<br />

DHOS/DSS/DGAS n°2005-141 du 16 mars 2005 relative aux soins urgents prévoit une prise en<br />

charge automatique par ce dispositif des soins délivrés aux enfants dès leur arrivée en France 3 .<br />

1 Loi nº2003-1312 du 30 décembre 2003.<br />

2 Cet article prévoit que « les soins urgents dont l’absence mettrait en jeu le pronostic vital ou pourrait conduire à<br />

une altération grave et durable de l’état de santé de la personne ou d’un enfant à naître et qui sont dispensés par les<br />

établissements de santé à ceux des étrangers résidant en France sans remplir la condition de régularité mentionnée à<br />

l’article L. 380-1 du code de la sécurité sociale et qui ne sont pas bénéficiaires de l’aide médicale de l’État en<br />

application de l’article L. 251-1 sont pris en charge dans les conditions prévues à l’article L. 251-2. Une dotation<br />

forfaitaire est versée à ce titre par l’État à la Caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés ».<br />

3 Cette circulaire prévoit que : « compte tenu de la vulnérabilité particulière des enfants et des adolescents, tous les<br />

soins et traitements délivrés à l’hôpital aux mineurs résidant en France, qui ne sont pas effectivement bénéficiaires<br />

de l’aide médicale d’État, sont réputés répondre à la condition d’urgence mentionnée par l’article L. 254-1 du code<br />

de l’action sociale et des familles ».

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