Rapport - La Documentation française
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– <strong>Rapport</strong>, page 27 –<br />
Le nombre des bénéficiaires de l’AME complémentaire est en augmentation<br />
sensible depuis le début de l’année 2005, puisqu’il est passé de 6 268 bénéficiaires<br />
au 31 mars 2005 à 14 860 bénéficiaires au 30 septembre 2006, ce qui semble indiquer qu’un<br />
nombre croissant de CPAM applique cette procédure.<br />
Toutefois, la réforme en cours des règles de maintien de droits (durée réduite à un<br />
an) devrait réduire le nombre de personnes éligibles à l’AME complémentaire à l’avenir.<br />
c) <strong>La</strong> procédure « étrangers malades »<br />
<strong>La</strong> procédure dite « des étrangers malades » a également un impact sur la gestion<br />
de l’AME dans la mesure où les deux populations sont susceptibles de se recouvrir. En effet, un<br />
étranger en situation irrégulière peut, lorsque son éloignement du territoire entraînerait des<br />
« conséquences d’une exceptionnelle gravité » et qu’il ne peut « bénéficier d’un traitement<br />
approprié dans le pays dont il est originaire », solliciter un titre de séjour, et donc devenir<br />
ressortissant étranger en situation régulière bénéficiant de la CMU en raison de son état de<br />
santé 49 , alors même qu’il est déjà bénéficiaire de l’AME.<br />
L’instruction de son dossier de demande de séjour pour maladie repose sur un avis<br />
médical formulé par un médecin inspecteur de santé publique (ou par le médecin chef de la<br />
préfecture de police à Paris). Elle conduit le préfet du département de résidence du demandeur à<br />
accorder soit un titre de séjour d’une durée supérieure à un an, soit une autorisation provisoire<br />
de séjour (de trois ou six mois renouvelable) à des étrangers atteints de pathologies lourdes qui<br />
ne peuvent être prises en charge dans leur pays d’origine (cf. annexe IV).<br />
Tableau 7 : Nombre d’avis et de cartes de séjour délivrées à des étrangers malades<br />
1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005<br />
Nombre d’avis rendus par les médecins<br />
inspecteurs de santé publique<br />
1 500 3 827 5 678 23 090 33 133 36 008 ND<br />
Nombre de cartes de séjour délivrées à des<br />
« étrangers malades »<br />
ND 1 996 3 414 4 183 5 524 7 455 7 196<br />
Sources : <strong>Rapport</strong> annuel du CICI 2006 et direction de la population et des migrations<br />
Ce « droit au séjour pour raisons de santé » est en constante progression. Sans<br />
l’existence de cette procédure, les étrangers concernés auraient sans doute accru le nombre de<br />
bénéficiaires et le coût de l’AME.<br />
S’il est difficile d’évaluer les effets de transferts entre cette procédure et l’AME, on<br />
peut cependant constater :<br />
- un renforcement des possibilités de contrôle médical pour lutter contre une<br />
suspicion de détournement de la procédure pour des étrangers à qui le séjour en<br />
France a été refusé 50 ;<br />
- un traitement différent à pathologie identique en fonction du pays d’origine,<br />
puisque c’est la capacité de soins dans ce dernier qui est le facteur discriminant ;<br />
49 Conformément à l’article L. 313-11 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (introduit par<br />
la loi n°98-349 du 11 mai 1998), une carte de séjour temporaire portant la mention « vie privée et familiale » lui est<br />
alors délivrée.<br />
50<br />
Sources : Le rapport de la commission d’enquête du Sénat sur l’immigration clandestine remis<br />
le 6 avril 2006 mentionne : « Quant à la procédure permettant à des étrangers malades de rester en France pour s’y<br />
faire soigner, elle semble faire l’objet de détournements. ». Le rapport de l’IGAS (RM2006-139A de<br />
décembre 2006 - « Évaluation de l'utilisation des compétences médicales dans les services déconcentrés des<br />
ministères sociaux - Avis rendu par les médecins inspecteurs de la santé publique (MISP) sur le maintien des<br />
étrangers malades sur le territoire ») établi par M. Jean-François BENEVISE et M. Alain LOPEZ, indique<br />
également la possible utilisation de cette procédure comme ultime recours.