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Rapport - La Documentation française

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– <strong>Rapport</strong>, page 7 –<br />

L’impact de cette mesure a été atténué par le fait qu’elle était déjà mise en place de<br />

manière expérimentale à Paris et en Seine-Saint-Denis avant cette date. Or, ces deux<br />

départements concentrent près de la moitié des bénéficiaires de l’AME. Elle a toutefois permis<br />

d’améliorer légèrement l’accès des bénéficiaires de l’AME à la médecine de ville, ainsi que<br />

le montre le tableau suivant.<br />

Tableau 1 : Évolution des dépenses de médecine ambulatoire des bénéficiaires de l’AME<br />

Part des dépenses de médecine<br />

ambulatoire 17 dans le total des dépenses<br />

facturées<br />

Dépenses de médecine ambulatoire par<br />

bénéficiaire de l’AME<br />

Source : Calcul de la mission à partir de données de la CNAMTS<br />

2001 2002 2003 2004 2005<br />

Variation<br />

2005/2001<br />

9,4 % 10,5 % 10,0 % 12,6 % 11,6 % 23,40 %<br />

161,26 € 234,26 € 306,47 € 344,94 € 255,24 € 58,28 %<br />

Les données dont dispose par ailleurs la mission permettent d’évaluer autour de<br />

quatre le nombre annuel moyen de visites en médecine de ville de chaque consommant de<br />

l’AME contre environ le double pour les assurés sociaux 18 .<br />

Pour autant, l’accès à la médecine ambulatoire reste problématique pour ces<br />

patients, du fait de la réticence de certains médecins à les accueillir. C’est ce qu’a révélé le test<br />

de discrimination effectué récemment par l’association Médecins du monde 19 . Les résultats<br />

indiquent un taux de refus global de 37 % (près de quatre fois supérieur au refus de soins pour<br />

les patients bénéficiaires de la CMU, qui est de 10 %). Ce taux atteint même 59 % pour les<br />

généralistes de secteur 2.<br />

Les résultats de ces enquêtes sont corroborés par des entretiens de la mission avec<br />

des représentants de la profession médicale. Les modalités administratives de règlement de la<br />

consultation pour un patient AME apparaissent complexes pour les professionnels de santé en<br />

médecine de ville (médecins libéraux et officines pharmaceutiques notamment). Elles reposent<br />

en effet sur des feuilles de soins papier ou sur une télétransmission en mode dégradé 20 (même si<br />

du fait de problèmes techniques et du nombre de rejets de factures qui en découlent, la CPAM<br />

de Marseille déconseille par exemple aux médecins libéraux de recourir à ce mode de<br />

transmission).<br />

Bien que les feuilles de soins papier soient traitées dans le flux (en moins d’une<br />

quinzaine de jours en moyenne), les représentants de médecins rencontrés font part de délais de<br />

remboursements parfois plus longs. En outre, ils doivent régulièrement renvoyer des documents<br />

à la CPAM pour préciser les données administratives de patients qu’ils ne sont pas<br />

nécessairement amenés à revoir.<br />

À la demande de la mission, la CNAMTS a lancé une étude des délais de<br />

remboursement et des rejets des feuilles de soins AME par les CPAM 21 .<br />

17 Médecine ambulatoire : visites, consultations, actes techniques, honoraires dentaires, transports sanitaires, soins<br />

infirmiers, etc.<br />

18 <strong>La</strong> dépense moyenne d’honoraires médicaux et dentaires s’élève à 117 € pour les consommants de l’AME<br />

contre 248 € pour les assurés sociaux (source : CNAMTS).<br />

19 Médecins du Monde, coordination Mission France : « test de discrimination sur les refus de soins des médecins<br />

généralistes pour les bénéficiaires de la CMU ou de l’AME dans dix villes de France » - novembre 2006.<br />

20 <strong>La</strong> télétransmission en mode dégradé repose sur la saisie des données du patient par le médecin sur son terminal en<br />

l’absence de carte Vitale.<br />

21<br />

Étude auprès des CPAM de Nice, Marseille, Paris, Melun, Évry, Nanterre, Créteil et Versailles<br />

représentant 105 195 bénéficiaires au 31 décembre 2005 soit 59 % du nombre de bénéficiaires de l’AME pour la<br />

France entière (64 % du seul territoire métropolitain) et 80 % des affiliés à la CMU au 31 décembre 2006.

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