Rapport - La Documentation française
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– <strong>Rapport</strong>, page 34 –<br />
Une première analyse de l’impact de cette proposition, réalisée par la CNAMTS à<br />
la demande de la mission, n’a pas révélé d’obstacle majeur mais souligne la nécessité de prévoir<br />
un délai d’environ deux ans. En tout état de cause, la mise en œuvre d’une telle carte devrait<br />
faire l’objet d’une expertise approfondie, afin d’évaluer son coût de production et le coût<br />
d’adaptation des applications informatiques. Cette expertise devrait être produite rapidement,<br />
afin d’inscrire le cas échéant la modification des applications dans le cahier des charges des<br />
systèmes informatiques de gestion de la carte Vitale de deuxième génération.<br />
B. Si les sources d’économie potentielles sont limitées, l’efficience de l’aide<br />
médicale d’État peut être améliorée<br />
1. Aucune économie substantielle n’est envisageable<br />
a) Une restriction de l’accès aux soins ou du panier de soins doit être écartée<br />
Le niveau de la dépense d’AME est largement corrélé au nombre d’étrangers en<br />
situation irrégulière sur le territoire national et les pistes d’économies apparaissent donc<br />
limitées. Si la mission s’est interrogée sur la possibilité de restreindre sensiblement la dépense<br />
en limitant aux seuls soins urgents la prise en charge des étrangers en situation irrégulière ou en<br />
limitant les soins couverts par l’AME, elle n’a pas retenu ces orientations.<br />
D’une part, la seule prise en charge des soins urgents présenterait des<br />
inconvénients majeurs. <strong>La</strong> restriction des dépenses couvertes par l’AME aux seuls soins<br />
urgents se heurterait aux difficultés liées à la définition de l’urgence médicale constatée<br />
aujourd’hui pour le dispositif des soins urgents et reporterait la responsabilité de la maîtrise de<br />
la dépense sur les médecins. <strong>La</strong> décision du médecin est actuellement facilitée par le fait qu’il<br />
sait que le patient sera pris en charge au plus trois mois plus tard, lorsque ses droits à l’AME<br />
seront ouverts. Choisir de différer à une date inconnue tout soin considéré comme non urgent<br />
poserait des problèmes éthiques autrement plus graves.<br />
En outre, cette restriction ne permettrait pas de réaliser des économies<br />
substantielles et présenterait des risques en matière de prévention et de suivi. Elle aurait en effet<br />
pour conséquence :<br />
- le report sur les offreurs de soins de la majeure partie de l’apparente économie<br />
réalisée, puisque les patients seraient de toute façon soignés. Les actes gratuits de<br />
praticiens libéraux, les créances irrécouvrables des hôpitaux et les fonds des<br />
associations (le plus souvent subventionnées par l’État) se substitueraient aux<br />
crédits de l’État ;<br />
- l’augmentation probable des retards aux soins, qui entraînerait la dissémination<br />
de pathologies transmissibles et alourdirait à terme le coût des soins délivrés ;<br />
- la diminution des possibilités de suivi de l’état de santé des étrangers en situation<br />
irrégulière.