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Rapport - La Documentation française

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– <strong>Rapport</strong>, page 39 –<br />

À défaut, le patient AME devrait régler l’intégralité de la charge de la consultation,<br />

compte tenu de l’impossibilité de lui faire payer une partie du coût dans un dispositif de<br />

dispense d’avance de frais. Les exceptions prévues au parcours de soins (accès direct à la<br />

pédiatrie, à la psychiatrie, à la gynécologie et à l’ophtalmologie) devraient naturellement être<br />

applicables aux bénéficiaires de l’AME.<br />

– Pénaliser le refus de médicaments génériques<br />

<strong>La</strong> seconde voie de rationalisation préconisée par la mission concerne la délivrance<br />

des médicaments génériques en officine. En effet, un bénéficiaire de l’AME a aujourd’hui la<br />

possibilité de refuser la substitution proposée par le pharmacien sans conséquence financière. Or<br />

la loi n°2006-1640 du 21 décembre 2006 de financement de la sécurité sociale<br />

pour 2007 prévoit que les assurés sociaux qui refuseraient une telle substitution ne peuvent être<br />

dispensés de l’avance de frais.<br />

<strong>La</strong> transposition de cette règle aux bénéficiaires de l’AME supposerait de leur<br />

permettre de réclamer ensuite un remboursement des frais engagés, ce qui alourdirait les<br />

charges de gestion des CPAM et introduirait un risque de fraude. <strong>La</strong> mission préconise par<br />

conséquent que la totalité de la somme soit laissée à la charge du bénéficiaire si celui-ci<br />

refuse une substitution par un produit générique.<br />

Ces recommandations présentent avant tout un intérêt symbolique, les économies<br />

liées à leur mise en œuvre étant vraisemblablement modestes. En effet, il est rare que les<br />

bénéficiaires de l’AME s’adressent directement à un médecin spécialiste, ainsi que l’ont<br />

souligné plusieurs interlocuteurs de la mission. Quant à la délivrance des médicaments<br />

génériques en officine, une étude faite par la CPAM de Paris sur le mois de<br />

septembre 2006 montre que les bénéficiaires de l’AME en consomment déjà davantage que les<br />

assurés sociaux (64,3 % contre 48,6 %).<br />

c) Proposer systématiquement une visite de prévention<br />

Compte tenu de l’impact sur la santé publique de pathologies dont souffrent<br />

certains bénéficiaires de l’AME, la mission recommande de proposer systématiquement une<br />

visite de prévention lors de la délivrance d’une attestation AME. Aucun obstacle juridique ne<br />

semble en effet empêcher les personnes bénéficiaires de l’AME de participer à des actions de<br />

prévention ou de dépistage. Cette mesure pourrait permettre d’éviter des dépenses de soins<br />

potentiellement plus lourdes.<br />

Les vaccinations et les actions de dépistage devraient toutefois tenir compte du<br />

pays d’origine et des pathologies qui y sont endémiques (VIH, tuberculose, diabète, etc.), afin<br />

de cibler au mieux les risques de santé. Le COMEDE, qui a développé une pratique de bilans de<br />

santé des personnes qui se présentent à lui, prend d’ailleurs en compte leur origine<br />

géographique. Une appréciation plus fine des risques en matière de santé publique est toutefois<br />

nécessaire, en tenant compte, outre l’origine géographique, des pathologies, de l’ancienneté en<br />

France, et des conditions de vie des patients concernés.<br />

L’adaptation du contenu de ces visites de prévention suppose une expertise<br />

particulière, qui pourrait être confiée à la Haute autorité de santé, en liaison avec l’Institut de<br />

veille sanitaire. Les modalités opérationnelles de mise en œuvre de l’examen proprement dit<br />

mais également du suivi des personnes dépistées devraient faire l’objet d’une réflexion<br />

spécifique.

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