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Rapport - La Documentation française

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– <strong>Rapport</strong>, page 24 –<br />

III. LA QUALITE DE LA GESTION DU DISPOSITIF, MALGRE LES SPECIFICITES<br />

DE LA POPULATION CONCERNEE, CONDUIT A VALIDER L’ESSENTIEL DE<br />

LA DETTE DE L’ÉTAT VIS-A-VIS DE LA CNAMTS<br />

A. <strong>La</strong> gestion de l’AME se heurte aux particularités de ses bénéficiaires et à<br />

la complexité de la législation<br />

1. Les difficultés de gestion liées aux caractéristiques des bénéficiaires<br />

a) L’irrégularité du séjour empêche l’attribution systématique d’un NIR<br />

Les bénéficiaires de l’AME ne sont pas enregistrés dans une base spécifique. Ils<br />

figurent, comme les assurés sociaux, dans les bases de données opérantes (BDO) de la<br />

CNAMTS.<br />

Cependant, les personnes éligibles à l’AME ne font pas l’objet d’une<br />

immatriculation comparable aux assurés sociaux mais d’une « identification ». <strong>La</strong> procédure<br />

d’immatriculation classique nécessite en effet l’attribution d’un numéro NIR (numéro<br />

d’inscription au répertoire national d’identification des personnes) par l’INSEE 42 à partir d’une<br />

pièce d’état-civil authentique qui doit être fournie à l’appui de la demande.<br />

Pour les bénéficiaires de l’AME, les CPAM attribuent un numéro d’identification,<br />

qui reprend l’architecture du numéro NIR (13 chiffres). Toutefois, les règles de constitution de<br />

ce numéro diffèrent d’une caisse à l’autre. Cette situation soulève des difficultés de gestion en<br />

cas de mutation d’une CPAM à l’autre et pour vérifier l’ouverture de droits. L’absence de règle<br />

uniforme d’attribution des numéros provisoires d’identification rend impossible la<br />

constitution de façon simple et fiable d’un fichier homogène à partir des données actuelles<br />

des CPAM.<br />

b) Les difficultés de domiciliation des bénéficiaires de l’AME<br />

L’élection de domicile pour les personnes sans résidence stable ne concerne pas<br />

que les bénéficiaires de l’AME et s’applique à d’autres dispositifs (CMU, RMI, APA, etc.).<br />

Toutefois, cette question présente une acuité particulière pour les bénéficiaires de l’AME.<br />

En effet, certains d’entre eux ne disposent pas d’un logement stable ou ne<br />

souhaitent pas divulguer leur lieu de résidence, de crainte de se rendre plus aisément repérables<br />

par les autorités de police. En outre, l’existence d’un délit d’aide au séjour irrégulier 43 peut<br />

constituer un obstacle supplémentaire à la déclaration du domicile réel pour des bénéficiaires<br />

potentiels de l’AME, qui peuvent de ce fait renoncer à se faire ouvrir les droits correspondants.<br />

Cette situation rend d’autant plus nécessaire la possibilité d’une domiciliation pour<br />

les étrangers en situation irrégulière. Le défaut de domiciliation constituerait en effet, selon les<br />

associations rencontrées par la mission, un obstacle important à l’ouverture des droits 44 .<br />

42 <strong>La</strong> loi n°46-854 du 27 avril 1946 modifiée créant l’institut national de la statistique et des études économiques<br />

(INSEE) lui assigne la mission d’identification des personnes physiques. Le décret n°82-103 du 22 janvier 1982<br />

définit le contenu, les modalités de constitution et de tenue du répertoire national d’identification des personnes<br />

physiques (RNIPP).<br />

43 Article L. 622-1 du CESEDA (chapitre 2 « aide à l’entrée et au séjour irrégulier »).<br />

44 L’association Médecins du monde, dans son rapport 2005, estime à 58 % la proportion d’étrangers ayant besoin<br />

d’une domiciliation.

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