Rapport - La Documentation française
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– Annexe VI, page 17 –<br />
3. Les séjours AME sont facturés au tarif journalier de prestation<br />
Les séjours des bénéficiaires de l’AME sont, à l’instar de la part restant à charge<br />
des autres patients de l’hôpital, calculés sur la base du tarif journalier de prestation (TJP) 24 .<br />
Il a pu être envisagé de revenir sur cette modalité de tarification pour les dépenses de soins des<br />
bénéficiaires de l’AME afin de réduire le montant de la dépense.<br />
Les TJP, arrêtés par les directeurs des agences régionales de<br />
l’hospitalisation 25 , sont variables pour chaque spécialité dans chaque établissement ; leur<br />
méthode de calcul est relativement hétérogène. Les CPAM vérifient l’exactitude des tarifs<br />
appliqués par les établissements lors de la transmission des factures AME.<br />
<strong>La</strong> réforme engagée de la tarification à l’activité devrait amener, à terme, à calculer<br />
la part restant à la charge du patient sur la base du Groupe Homogène de Séjours (GHS) et non<br />
plus sur la base du TJP. Ce calcul impliquerait cependant un profond remaniement des logiciels<br />
de facturation des hôpitaux afin de rapprocher le PMSI, les données administratives des patients<br />
et les logiciels de facturation. Le calendrier de la réforme du TJP n’est pas encore établi.<br />
Les évaluations mises en œuvre par l’AP-HP à la demande de la mission montrent<br />
une diminution de près de 45 % des recettes des établissements en cas de tarification à l’activité<br />
des séjours AME. Ce premier résultat demeure cependant à expertiser. Par ailleurs, le rapport de<br />
la Mission d’évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale (MECSS)<br />
souligne que l’écart de coût global s’élèverait à plus de 8 Mds € 26 en cas de tarification à<br />
l’activité et non plus au TJP du ticket modérateur supporté par les assurés sociaux. Il est donc<br />
probable que l’application de la nouvelle tarification, même circonscrite à l’AME,<br />
entraînerait des variations de recette importantes pour l’ensemble des établissements.<br />
Un passage à la tarification à l’activité des séjours des patients AME, anticipé par<br />
rapport à la tarification du ticket modérateur des assurés sociaux, nécessiterait des<br />
modifications lourdes des applications informatiques des hôpitaux alors qu’ils rencontrent<br />
déjà des difficultés dans la suppression du taux de conversion (cf. supra : la suppression du taux<br />
de conversion a pris du retard par rapport au calendrier préalablement établi qui prévoyait une<br />
suppression pour 2006).<br />
Dans la mesure où les factures AME sont transmises directement aux CPAM, il<br />
pourrait être envisagé d’attendre le passage à la facturation directe à l’assurance maladie des<br />
séjours des assurés sociaux (i.e. 2008 et 2009 selon la circulaire du 15 décembre 2006 relative à<br />
la suppression du taux de conversion). Sinon, un passage immédiat à la tarification à l’activité<br />
des séjours AME impliquerait de renoncer transitoirement à la facturation directe à l’assurance<br />
maladie pour procéder à une facturation transitant par les ARH. Une telle réforme nécessiterait<br />
de tracer les séjours AME lors de la transmission aux ARH pour qu’elles puissent isoler les<br />
dépenses. Une telle réforme aurait pour conséquence de réduire les contrôles de<br />
l’ouverture des droits à l’AME par les CPAM étant donné qu’elles ne recevraient plus<br />
qu’une facturation globale présentée par les ARH sans individualisation des factures.<br />
24 Le TJP recouvre les charges financées par les tarifs Groupes Homogènes de Séjour et par les dotations MIGAC et<br />
forfaits annuels.<br />
25 Modifié après contradiction (rédaction initiale : Préfet).<br />
26 <strong>La</strong> mission d’évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale (MECSS) estime, dans son<br />
rapport sur la tarification à l’activité dans les établissements de santé de juillet 2006, que l’application de cette règle<br />
de calcul ferait passer l’assiette du ticket modérateur de 35 milliards d’euros à 26,5 milliards d’euros. Elle préconise<br />
par conséquent de redéfinir le dispositif de participation de l’assuré pour l’adapter à la tarification à l’activité.