Rapport - La Documentation française
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– Annexe VI, page 9 –<br />
Le partage ou la falsification de l’attestation peut viser à faire accéder à l’AME<br />
des personnes éligibles à l’AME mais hésitantes à engager la procédure d’ouverture des droits<br />
ou des personnes qui n’y sont pas éligibles : ressources supérieures au plafond, condition de<br />
résidence ininterrompue de plus de trois mois en France non remplie, personne venue pour un<br />
court séjour régulier en France qui souhaiterait bénéficier de la prise en charge de ses soins par<br />
l’État.<br />
<strong>La</strong> pratique du partage de l’attestation, difficilement quantifiable, peut être repérée<br />
au moment des soins par les hôpitaux quand les données médicales du patient ne correspondent<br />
pas aux données dont dispose déjà l’hôpital suite à une consultation antérieure. En cas de<br />
falsification de l’attestation (sur laquelle figure le numéro d’immatriculation du bénéficiaire),<br />
les contrôles effectués sur les factures entraînent le non remboursement par les CPAM des frais<br />
engagés par les praticiens et établissements de santé.<br />
2. Les factures transmises font l’objet d’un contrôle systématique d’ouverture<br />
des droits à l’AME<br />
Les CPAM vérifient l’ouverture des droits pour toutes les factures<br />
transmises pour remboursement au titre de l’AME : elles vérifient la présence du bénéficiaire<br />
dans la BDO. Cette dernière comprend notamment des indications sur le nom, la date de<br />
naissance, les dates d'ouverture et d’expiration des droits. <strong>La</strong> facture est rejetée si un des<br />
éléments ne correspond pas aux données inscrites dans la BDO.<br />
Les médecins libéraux rencontrés signalent des difficultés de remboursement<br />
(non remboursement par la CPAM, remboursements très tardifs) sans pour autant pouvoir les<br />
quantifier. Les feuilles de soin AME sur papier sont traitées dans le flux de l’ensemble des<br />
feuilles de soin sur papier reçues par les CPAM.<br />
<strong>La</strong> CNAMTS a, à la demande de la mission, lancé une enquête sur les délais de<br />
remboursement et les rejets de factures pour l’AME 8 . Les premiers résultats montrent que les<br />
délais de remboursement des médecins sont de moins de 7 jours dans 90 % des cas pour l’AME<br />
alors qu’ils sont de moins de 14 jours dans 90 % des cas pour l’ensemble des tiers-payants. Les<br />
remboursements ne sont donc pas plus tardifs dans le cas de soins dispensés à des<br />
bénéficiaires de l’AME.<br />
En revanche, le taux de rejet brut de feuilles de soins AME est<br />
de 12,4 % contre 8,7 % pour les feuilles de soin sur papier de l’ensemble des assurés. Ce taux<br />
ne signifie pas que l’ensemble des feuilles de soin est retourné vers les médecins, dans la<br />
mesure où une partie des rejets fait l’objet d’un retraitement par les CPAM. Le taux de retour<br />
vers les médecins peut être estimé à 5 ou 6 % du flux.<br />
Les taux de rejets semblent être du même ordre de grandeur pour les hôpitaux qui<br />
télé-transmettent leurs factures: à l’hôpital <strong>La</strong>riboisière, ce taux s’élève ainsi à 5,4 % pour les<br />
frais de séjour et 4,9 % pour les traitements externes contre 8,5 % et 6,6 % pour l’ensemble de<br />
l’AP-HP.<br />
8<br />
Etude sur les CPAM de Nice, Marseille, Paris, Melun, Evry, Nanterre, Créteil et Versailles<br />
représentant 105 195 bénéficiaires au 31 décembre 2005 soit 59 % du nombre de bénéficiaires AME France<br />
entière (64 % du seul territoire métropolitain) et 80 % des affiliés à la CMU au 31 décembre 2006.