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Rapport - La Documentation française

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SYNTHESE<br />

Parallèlement à la création de la CMU en 1999, a été mis en place un dispositif<br />

spécifique financé sur crédits budgétaires pour prendre en charge les soins des étrangers en<br />

situation irrégulière. <strong>La</strong>rgement dépendante de la politique d’immigration, qui ne relève pas des<br />

ministères sociaux, l’aide médicale d’État (AME) fournit une couverture sociale, avec dispense<br />

totale d’avance de frais, à près de 200 000 étrangers en situation irrégulière. Outre le dispositif<br />

« de droit commun » géré par la CNAMTS pour le compte de l’État, qui représente 89 % de la<br />

dépense, l’enveloppe budgétaire de 233,5 M€ (montant inscrit en loi de finances initiale<br />

depuis 2003), finance des dispositifs complémentaires d’importance variable : les soins urgents<br />

des étrangers en situation irrégulière présents depuis moins de trois mois sur le territoire, l’AME<br />

« humanitaire », les évacuations sanitaires de Mayotte vers la Réunion et les soins des<br />

personnes gardées à vues ou en rétention administrative. L’ensemble de ces dispositifs a fait<br />

l’objet d’investigations de la mission.<br />

L’AME a souffert, dès sa création, de l’écart entre un coût prévisionnel sous-estimé<br />

qui a servi à déterminer les inscriptions de crédits en lois de finances et la dépense facturée par<br />

la CNAMTS. Les réformes de 2002 et 2003, mises en œuvre de manière très progressive et<br />

incomplète, n’ont pas permis de maîtriser la dépense.<br />

Les investigations menées à la CNAMTS, dans plusieurs CPAM et hôpitaux, et<br />

l’analyse des procédures de gestion et circuits de facturation visaient à expliquer la dynamique<br />

de la dépense, à apprécier la réalité de la dette de l’État à l’égard de la CNAMTS et la<br />

pertinence d’ensemble du dispositif.<br />

L’analyse des données statistiques de la CNAMTS montre que la hausse de la<br />

dépense est avant tout due à celle du nombre de bénéficiaires et que la dépense moyenne par<br />

bénéficiaire reste contenue. Cette dernière est assez proche de celle d’un assuré social<br />

(entre 1 800 € et 2 300 € pour les bénéficiaires de l’AME contre un peu moins de 1 800 € pour<br />

un assuré du régime général). L’écart s’explique principalement par un recours plus prononcé à<br />

l’hôpital public (près de 70 % de dépenses hospitalières) en raison d’un accès encore difficile à<br />

la médecine libérale. L’étude sur l’état de santé des bénéficiaires de l’AME et des soins urgents<br />

hospitalisés, réalisée par la mission à partir des données de l’assistance publique-hôpitaux de<br />

Paris et de plusieurs hôpitaux visités, montre une sur-représentation de certaines pathologies<br />

(VIH, tuberculose, hépatite C), une proportion plus importante d’accouchements et une durée<br />

moyenne de séjour plus élevée, notamment pour les soins urgents.<br />

Par ailleurs, la mission conclut que les dépenses facturées par la CNAMTS à l’État<br />

correspondent à des soins effectivement dispensés à des personnes répondant aux conditions<br />

d’éligibilité à l’AME. En effet, la gestion rigoureuse de la prestation par le délégataire limite les<br />

possibilités de fraude. De plus, la double facturation à l’assurance maladie des soins dispensés<br />

par les hôpitaux s’avère impossible.

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