Rapport - La Documentation française
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– Annexe VII, page 6 –<br />
Ils constituent par conséquent des dossiers dans les postes diplomatiques à<br />
l’étranger, les services consulaires établissant un dossier social et médical. Le ministère des<br />
affaires étrangères accorde le financement du rapatriement vers la France des personnes sans<br />
ressources suffisantes (sans toutefois financer le retour dans le pays étranger) et transmet tous<br />
les dossiers à la direction générale de l’action sociale (DGAS). Celle-ci accorde elle-même la<br />
décision de prise en charge au titre de l’AME de tous les frais de soins, à l’hôpital et en ville,<br />
par délégation du ministre sans réel pouvoir d’appréciation (la prise en charge est<br />
quasi-automatique dès lors que les conditions sont remplies).<br />
Il convient en outre de signaler les difficultés que rencontrent ces patients<br />
dépourvus de numéro de sécurité sociale et de carte Vitale pour se procurer les médicaments<br />
parfois nécessaires à leur sortie d’hôpital, puisque la procédure est peu connue et qu’ils ne<br />
disposent que d’une décision ministérielle sur papier pour attester de leurs droits.<br />
Dans ce contexte, la suppression du dispositif et le basculement de ces Français à la<br />
CMU dès leur arrivée en France devraient être envisagés (cf. rapport de synthèse § IV, C, 2).<br />
C. <strong>La</strong> prise en charge des étrangers non-résidents présente un risque<br />
contentieux limité<br />
Le second type de décisions d’AME humanitaire concerne des étrangers<br />
non-résidents de passage en France. De fait, la pratique consistant à prendre en charge par lettre<br />
ministérielle, de façon exceptionnelle et ponctuelle, des malades ou blessés étrangers ne résidant<br />
pas en France et pouvant être sauvés par une hospitalisation sur notre territoire existait<br />
avant 2000. <strong>La</strong> loi du 27 juillet 1999 lui a fourni un fondement législatif.<br />
Les dossiers présentés à ce titre, qui sont entre 500 et 1 000 chaque année, sont<br />
instruits par la DGAS. Cette fonction occupe un agent à temps plein et exige une intervention<br />
régulière d’un médecin pour fournir un avis médical. Il apparaît que nombre de demandes<br />
concernent des personnes s’étant vu refuser l’accès à l’AME de droit commun. <strong>La</strong> procédure<br />
d’AME humanitaire a ainsi été dévoyée de son objectif initial et semble être devenue une voie<br />
d’appel pour les étrangers qui n’ont pu accéder à l’AME.<br />
En l’absence de critères réglementaires, la DGAS restreint fortement la prise en<br />
charge à l’AME humanitaire et n’accepte qu’entre 30 et 80 dossiers chaque année (ce qui<br />
correspond à un taux de refus de plus de 90 %). En pratique, cette direction adresse un courrier<br />
suivant le cas, à l’établissement de soins, à la DDASS ou à la famille de l’intéressé, indiquant<br />
que la demande est en cours d’instruction et qu’une décision d’admission sera notifiée<br />
ultérieurement ou qu’à défaut l’absence de réponse positive dans un délai de deux mois doit être<br />
interprétée comme un rejet de la demande. Compte tenu de leur formulation, ces décisions<br />
implicites de rejet ne font pas courir le délai de recours. Un réexamen de la demande écartée est<br />
ainsi toujours possible ainsi qu’un recours contentieux.