Rapport - La Documentation française
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– Annexe VII, page 13 –<br />
V. LES EVACUATIONS SANITAIRES DE MAYOTTE VERS LA REUNION<br />
A. Les évacuations sanitaires des patients non immatriculés à la caisse de<br />
sécurité sociale récemment créée à Mayotte sont prises en charge par<br />
l’AME<br />
Les patients hospitalisés au centre hospitalier de Mamoudzou nécessitant des soins<br />
qui ne peuvent être délivrés sur place sont transférés vers les hôpitaux de la Réunion<br />
(principalement le centre hospitalier départemental de Saint-Denis dans 57 % des cas et le<br />
centre d’hébergement et de réinsertion sociale de Saint-Pierre pour 26 % des patients). Pour les<br />
cas les plus graves, un transfert vers un hôpital de métropole (le plus souvent l’hôpital Necker à<br />
Paris) est entrepris.<br />
Pour tous ceux qui ne peuvent faire état d’une couverture sociale (qu’ils soient<br />
Français, étrangers en situation régulière ou irrégulière), une prise en charge des frais afférents à<br />
cette évacuation sanitaire par l’aide médicale d’État est prévue, sur avis d’une commission<br />
médicale sous l’autorité du médecin de santé publique de Mayotte. <strong>La</strong> base juridique de ce<br />
dispositif apparaît toutefois fragile, dans la mesure où il s’agit d’un simple télégramme<br />
du 6 septembre 1976 de la direction de l’action sociale du ministère de la santé publique, et<br />
mériterait d’être consolidée.<br />
Selon les données fournies à la mission, 30 % des patients couverts par l’AME<br />
pour une évacuation sanitaire sont des enfants de moins de 10 ans, et près de la moitié a moins<br />
de 20 ans. Ces patients jeunes sont d’ailleurs le plus souvent accueillis dans une famille<br />
d’accueil (rémunérée sur l’enveloppe AME) pendant leur convalescence, avant de rejoindre leur<br />
domicile à Mayotte, sur la base d’une convention entre le préfet et l’union départementale des<br />
associations familiales. Les soins délivrés relèvent principalement de la pédiatrie, de la chirurgie<br />
infantile, de l’urologie, de la neurochirurgie et de l’oncologie.<br />
B. Le coût correspondant, d’une vingtaine de millions d’euros par an, devrait<br />
diminuer dans les années à venir<br />
<strong>La</strong> dépense moyenne annuelle au titre de cette procédure avoisine les 20 M€. Le<br />
pic observé en 2002 s’explique par l’insuffisance de crédits délégués en 2000 et 2001 et non par<br />
une augmentation sensible du nombre d’évacuations. De même en 2005, 5 M€ de crédits ont été<br />
délégués au mois de novembre afin d’apurer les dettes des années antérieures, ce qui a contribué<br />
à gonfler artificiellement les dépenses de cette année.<br />
Le nombre de personnes concernées par cette procédure est en diminution ces<br />
dernières années, puisqu’il a été plus que divisé par deux depuis 2003. Le nombre d’étrangers<br />
est quant à lui passé de 329 en 2003 à 187 en 2005 (respectivement la moitié et les deux tiers du<br />
total), sans qu’il soit possible de distinguer la part de ceux qui se trouvaient en situation<br />
régulière ou non, la situation administrative n’étant pas un critère pris en compte lors de la<br />
décision de prise en charge.<br />
Plusieurs facteurs laissent présager d’une tendance à la baisse des dépenses au titre<br />
des évacuations sanitaires prises en charge par l’AME au cours des années à venir :<br />
- la montée en charge des affiliations à la caisse de sécurité sociale de Mayotte<br />
pour les Français et les étrangers en situation régulière réduira la population<br />
éligible à une prise en charge par l’AME pour une évacuation sanitaire aux seuls<br />
étrangers en situation irrégulière ;