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, ARTISTE DANS 'ONCOURT - Doria

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présence de la femme dans l’espace du peintre peut être « facteur de ‘mise enordre’ […] qui peut bloquer le travail de l’artiste en instaurant un ordre et desnormes prosaïques […] » 68 . Ainsi, Manette s’impose peu à peu à Coriolis par« […] l’amour où l’homme met un peu de l’autorité du supérieur, et trouve dans lafemme la légère et agréable odeur de servitude d’une espèce de bonne […] »(G310) et commence peu à peu à ranger l’atelier (G314-315) puis en prend lecontrôle en en faisant disparaître les bibelots jusqu’à prendre le contrôle de lapeinture même de Coriolis (G510). L’évolution est inversée chez Zola, alors queChristine range l’atelier au début du roman (Z124), elle se laisse peu à peu aller àl’abandon (Z286), laissant le désordre et la peinture gagner sur son pouvoir defemme. La mise en ordre semble donc être proportionnelle à la prise de pouvoir dela femme sur l’environnement du peintre et sur le peintre lui-même.Enfin, la femme est un danger pour l’art par sa jalousie. Il semble qu’ilexiste une réelle rivalité entre la femme et la peinture. Gilette est jalouse du regardde l’artiste sur une œuvre : « Ah ! dit-elle, montons ! Il ne m’a jamais regardéeainsi » (B64). Et c’est certainement cette jalousie qui diminue l’amour qu’elle apour Poussin, qui la sacrifie à la femme imaginaire, Catherine Lescault. DansManette Salomon, Coriolis souligne ce danger de la femme « ayant contre l’art lajalousie d’une chose plus aimée qu’elle » (G226). Cette jalousie est un des thèmescentraux chez Zola. Dès le début de leur relation, Christine a envers la peinture« la haine instinctive d’une ennemie » (Z117). Dès qu’elle commence à poser,Zola souligne ce danger en nous disant qu’elle pose « […] sans comprendreencore quelle rivale terrible elle se donnait » (Z182-184). Puis elle perd peu à peuClaude à la peinture : « Chaque jour, elle devinait bien que cette peinture luiprenait son amant davantage […] » (Z241). La tension monte lorsque la statuesemble lui voler le jour de son mariage (Z261-265). Nous arrivons à la fin duroman à un paroxysme de haine de Christine envers la peinture (Z273, Z275).L’art se personnifie et devient une rivale : « […] et l’autre la voleuse, la voirs’installer entre toi et moi, et te prendre, et triompher, et m’insulter » (Z387). MaisChristine se heurte à l’incompréhension de l’artiste qu’elle perd à l’art : « Tu me68 P. HAMON, « Le topos de l’atelier » dans R. DEMORIS (textes réunis par), L’artiste en représentation,actes du colloque Paris III- Bologne 16-17 Avril 1991, Édition Desjonquières, Paris, 1993, p. 13695

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