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, ARTISTE DANS 'ONCOURT - Doria

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Remarquons tout d’abord la dualité de l’atelier en tant que lieu réel ettopos littéraire. Vers 1820, l’atelier commence à exister comme lieu réel reconnudans les illustrations et les planches d’architectes. L’entrée « atelier », dansl’édition de 1762 du Dictionnaire de l’Académie, ne donne à ce mot qu’un senscollectif. Ce n’est que dans l’édition de 1835 que l’atelier devient aussi atelierindividuel. L’atelier devient au XIXe siècle une sorte de salon de réception :Gérard tient ses « mercredis » dans son atelier où il reçoit Stendhal, Mérimée etBalzac. L’atelier de Delacroix est visité régulièrement par Baudelaire et Hugo.L’atelier de Canova à Rome est le lieu de rencontre des émigrés et voyageursfrançais tels que Mme de Staël, Latouche, Lamartine et Lucien Bonaparte 7 .L’atelier fait ses débuts littéraires dans les chroniques journalistiques sous laforme de compte rendu de visites de journalistes dans les ateliers des peintres à lamode 8 . L’atelier se développe peu à peu en un topos littéraire en « morceau debravoure » 9 , non seulement dans les romans mais aussi en poésie 10 . Il estintéressant de noter que parallèlement le motif de l’atelier se développe enpeinture et connaît un vif succès au XIXe siècle. Nous trouvons par exemple desateliers peints par Courbet, Decamps, Bazille, Fantin-Latour et Manet 11 .1.1.2 Ce que nous apporte l’étude de ce motifLes ateliers présentés par les auteurs du XIXe siècle sont tous des lieux decréation, miroirs de l’univers intérieur des artistes imaginaires, de leurs relationsau monde et dans une certaine mesure manifestes artistiques. Autrement dit, ladescription de l’atelier permet aux auteurs d’introduire les convictionsartistiques attribuées à leurs personnages. Comme le souligne Hamon :[…] l’atelier, a d’emblée une vocation métaphorique, ou allégorique, ou méta (ou auto-)référenciel : lieu fréquent de l’autoportrait, il est le lieu où l’on peut représenter les7 H. OSTERMAN BOROWITZ, The impact of art on French literature from de Scudéry to Proust,Associated university Press, USA, 1985, p. 20.8 P. HAMON, Imageries : littérature et image au XIXe siècle, J. Corti, Paris, 2001, p. 118-120.9 A. CHASTEL, « Le secret de l’atelier » revue 48-14, No 1, Musée d’Orsay, Paris, 1989.10 Nous trouvons par exemple dans Les Fleurs du mal, dans la section des tableaux parisiens, dans le poèmePaysage : « […] Les deux mains au menton du haut de ma mansarde, Je verrai l’atelier qui chante et quibavarde […] », édition Poulet Malassis et de Broise, Paris, 1861, 2 e édition, p. 19511 Les peintures de Courbet L’atelier (1855), Decamps Le singe peintre ou intérieur d’atelier, Manet LeDéjeuner dans l’atelier (1868), Fantin-Latour Atelier des Batignolles (1870) et Bazille L’atelier de la rueCondamine (1870) ne sont que des exemples parmi d’autres.56

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