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, ARTISTE DANS 'ONCOURT - Doria

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personnage de Porbus ; Frenhofer, quant à lui, personnifie la vieillesse, la folie etla damnation de l’artiste.1.2 Les frères Goncourt et le panorama des carrières multiples d’artiste : leréalisme socialDans Manette Salomon, les frères Goncourt nous présentent de multiples artistes.Ils explorent les différents types de carrières possibles et dressent une sorte depanorama des statuts sociaux d’artistes. Wolff, influent critique du Figaro del’époque, reproche aux Goncourt, dans un article paru le 26 novembre 1867, lefait que leurs personnages soient falots, copiés sur la réalité 14 . Les personnagesdes frères Goncourt sont en effet construits sur des personnages réels, à partird’anecdotes authentiques que l’on peut retrouver dans leur Journal. Ils se serventde ce journal comme d’un immense vivier dans lequel ils puisent pour rendreleurs personnages d’artistes plus réels, plus crédibles. Comme le souligneVouilloux, « pour les Goncourt, comme pour tout le XIXe siècle qui a le souci del’être social, la physionomie est le grand code qui livre accès aux savoirs ducorps » 15 . Le physique des personnages, leurs costumes, leurs environnementsdeviennent autant d’indices sur les personnages d’artistes.L’atelier de Coriolis, étudié précédemment 16 , nous a donné un certainnombre d’indications concernant ce personnage et ses orientations artistiques. Ilest l’incarnation du dilemme artiste des Goncourt, de cette lutte perpétuelle entrela nature observatrice et paresseuse de l’artiste et la nécessité du travail decréation. Son atelier montrait aussi la richesse de Coriolis et son goût pour lesobjets rares et précieux, ainsi que sa sociabilité. Les Goncourt ne dressent leportrait de Coriolis qu’à la fin du premier tiers du roman :Coriolis était un grand garçon très grand et très maigre, la tête petite, les jointuresnoueuses, les mains longues, […] on lui voyait sous son pantalon remonté, un tout petitpied de femme, au coup-de-pied busqué d’Espagnole. Cette grandeur, cette maigreurflottant dans des vêtements amples, donnaient à sa personne, à sa tournure, undégingandement qui n’était pas sans grâce, une sorte de dandinement souple et fatigué,qui ressemblait à une distinction de nonchalance. Des cheveux bruns, de petits yeux noirs14 Réception de Manette Salomon, (G556)15 B. VOUILLOUX, L’art des Goncourt : une esthétique du style, L’Harmattan, France/Canada, 1997, p.51.16 Voir supra, p. 61 et s.127

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